L'émission "Des paroles et des actes", hier soir sur France 2, est sûrement un tournant dans la campagne présidentielle, et même dans la vie politique de ces dix dernières années : pour la première fois à ma connaissance, le leader de l'extrême droite est allé au tapis, a mordu la poussière tout en restant sur son siège. A plusieurs reprises, Marine Le Pen a été déstabilisée par les questions qu'on lui posait, se scandalisant qu'on puisse l'interroger, comme si un candidat n'était pas là pour ça.
Le père nous avait habitués à sa forte présence, son charisme délétère, son verbe puissant, ses propos haut en couleur : la fille partage les mêmes pensées infectes mais elle fait à côté pâle figure, la voix hésite, le regard cherche ses notes, les hésitations sont fréquentes, le discours est plat. C'est une mauvaise candidate, qui ne mérite pas d'avoir ses signatures pour concourir. Elle rabaisse le niveau, cette femme ne devrait pas politiquement exister.
Le premier zéro pointé, c'est face au journaliste économique, qui lui demande des précisions sur son programme, qu'elle est incapable de lui donner, se contentant de généralités et de banalités creuses comme un radis. Après, Marine Le Pen butte sur les questions de politique étrangère, où elle rivalise d'incompétence. Ce qu'on retient surtout, c'est qu'elle ne condamne pas le régime syrien : normal, l'extrême droite a toujours apprécié les dictatures.
Et puis, il y a eu le coup de grâce, le "débat" avec Jean-Luc Mélenchon, du jamais vu dans l'histoire de la télévision ! Les politiques qui renoncent à un débat, on connaît. Les politiques qui partent au milieu d'un débat, on connaît aussi. Mais quelqu'un qui reste et ne débat pas, c'est une première. Marine Le Pen ne voulait pas de Mélenchon ni céder le terrain : du coup, elle s'est mise dans une situation de bécasse, fuyant les regards de son adversaire, baissant les yeux sur des dossiers qu'elle faisait semblant de lire, tournant la tête à droite et à gauche comme une toupie, s'agitant sur son siège, ne sachant où poser son corps, s'occupant avec n'importe quoi, buvant plus que de nature en levant son auriculaire à la façon de la fausse bourgeoise qu'elle est. Le Pen c'était alors la peur devant un homme politique qui a décidé de ne pas jouer avec elle mais de lui entrer dedans. Cette femme n'est pas du marbre dont on fait les statues mais de la paille dont on bourre les épouvantails. Hier, elle était lamentable, à ramasser à la petite cuillère. Pour la poubelle.
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