mercredi 30 novembre 2011

Le succès d'une mobilisation.




Il y avait moins de monde que pour Henri Guaino au théâtre Jean-Vilar mais ce n'était pas mal non plus : 200 personnes hier soir dans l'Espace Matisse à Saint-Quentin, pour assister à la soirée contre les violences faites aux femmes (voir photo). Je sais combien, dans notre ville, il est difficile de mobiliser, surtout sans l'appui de la municipalité. Du coup, devant ce succès, je me suis interrogé sur les conditions d'une bonne mobilisation. Et j'en vois trois :

1- D'abord un partenariat entre associations, en l'occurrence l'Aster-International présidée par Marie-Lise Semblat, le CIDFF (centre d'information sur le droit des femmes et des familles), l'ASTI (association de solidarité avec les travailleurs immigrés) présidée par Jocelyne Nardi et Rencontre Citoy'Aisne.

2- Ensuite ce que j'appelle les grandes additions des petits nombres : un gros public ne peut plus aujourd'hui être homogène, ni venir spontanément à la suite d'une annonce dans la presse ou d'une information par prospectus. Il faut au préalable labourer le terrain en contactant les structures de base susceptibles de faire venir des personnes. Chacune ne déplace qu'un petit groupe mais l'addition de toutes aboutit à une foule importante.

3- Enfin l'événement est le résultat d'un travail dans la durée, bien en amont, avant même qu'il n'ait été envisagé et conçu : c'est un travail de contact de plusieurs années, dans les centres sociaux, les établissements scolaires, le monde associatif.

Une rencontre de ce genre n'a de sens que si elle mobilise du monde. Autant rester chez soi ou se réunir dans sa cuisine si les activités sont confidentielles, en nombre restreint de participants, de nature quasiment privée. Une activité publique doit rassembler du public sinon arrêter. Je remarque aussi que le succès pardonne tout : il y avait hier soir mille petits défauts techniques qui m'ont mécontenté, mais le public, lui, était content. En définitive, c'est son seul jugement qui compte, et sa présence est déjà un indice.

Je suis de plus en plus porté à vouloir organiser de "gros" (tout est relatif) événements, du moins en ville. Dans le milieu rural, je reste très attaché aux activités de type café philo, plus modestes d'apparence mais très demandées et véritablement utiles à ces collectivités qui se sentent parfois isolées, qui voudraient bien elle aussi profiter des lumières de la ville.

Signe des temps : à la fin, les gens ne rangent plus spontanément leur chaise, comme c'était encore le cas il y a quelques années. J'avais noté, au meeting de Lutte ouvrière, que les sièges étaient rangés par les militants, pas par l'assistance. Désormais, il faut veiller à la qualité de nos activités, aux exigences de la population et à l'évolution de la société vers plus de confort : si les gens font l'effort de venir, ce n'est pas après pour se coltiner les chaises à ranger ! Il n'y a pas à s'en désoler. Les choses sont maintenant ainsi. Organisation, communication, imagination ce sont les défis à relever pour les associations, si elles veulent connaître le succès dans leur mobilisation.

Aucun commentaire: