lundi 28 novembre 2011

Génération bénévolat.

Vendredi dernier, Jean-Louis Gasdon, de l'ASCyclo Montescourt, m'a invité à animer un apéro philo dans sa ville sur le thème du bénévolat, dans le cadre de l'anniversaire du club. Le débat était ouvert à toutes les associations du canton. Parmi les personnalités présentes, j'ai eu le plaisir d'accueillir Roland Renard, maire, Bernard Brochain, conseiller régional, Philippe Courtin, président du CDOS (comité départemental olympique et sportif), Jean-Pierre Fontaine, président de l'UFOLEP et Jérôme Vasseur, secrétaire général de la JPA. L'ASCyclo est affiliée à l'UFOLEP qui est affiliée à la Ligue de l'enseignement, que je préside. Et voilà comment on se retrouvent tous autour d'un apéro philo !

En préambule, j'ai pointé les différents problèmes, questions, paradoxes et contradictions qui se posent aujourd'hui au monde associatif et à ses bénévoles, que j'ai ramassés en sept points :

1- Depuis un demi-siècle, le nombre d'associations s'est envolé et pourtant nous avons de plus en plus de mal à trouver des bénévoles, qu'il s'agisse des activités de base ou des fonctions dirigeantes. D'où le cumul des mandats, qui n'est pas le privilège du monde politique ...

2- La définition du bénévolat c'est la gratuité du travail. Or, nous vivons dans une société qui a fait de l'argent son étalon principal. A la limite, la qualité du travail bénévole est remise en cause parce que l'argent ne vient pas la valider.

3- La notion d'engagement est au coeur du bénévolat. Or, les moeurs contemporaines favorise la participation instantanée, ponctuelle et provisoire. L'engagement dans la durée n'est plus de mode. Pourtant, nos activités régulières l'exigent.

4- Je ne crois guère au désintéressement, sauf peut-être dans les monastères, et encore ... Un individu qui s'active quelque part, c'est qu'il attend quelque chose, sauf exception. Je prends l'exemple de la Ligue de l'enseignement, anciennement FOL : il y a trente ou quarante ans, son président était un monsieur, un notable, avec cravate et entrées directes auprès de l'inspecteur d'académie. Aujourd'hui, je suis en jean, polaire et j'anime un apéro philo, ce qui aurait été inconcevable autrefois comme me l'a fait remarquer Philippe Courtin, où un président de la Ligue tenait à son rang, bref avait quelque chose de bourgeois, tout progressiste qu'il était. Cette demande de reconnaissance sociale est présente à tous les niveaux du monde associatif. Mais comment la satisfaire ? (personnellement je m'en passe puisque je garde jean, polaire et job d'animateur, mais mon cas n'est pas une généralité : pour beaucoup de gens, l'habit continue à faire le moine).

5- Dans une société de plus en plus complexe en matière de droit, de comptabilité, de gestion et de technologie, le bénévole peut facilement passer pour un aimable amateur. Sa spécialisation est désormais nécessaire, sa formation inévitable.

6- Il y a une génération bénévolat, celle des années 1960-1970, quand les associations ont pris leur fulgurant essor. Ses représentants sont aujourd'hui des seniors pour la plupart. Qu'en est-il des nouvelles générations ? Comment faire émerger de nouvelles pratiques de bénévolat ?

7- Malgré ses limites, ses contradictions et ses problèmes, le monde associatif demeure une école de la démocratie, comme l'a fait souligné Bernard Bronchain. La preuve de son importance, c'est que le monde politique s'y intéresse, cherche à capter son influence, lorsqu'il songe à faire de ses membres dirigeants des candidats aux élections.

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