mercredi 2 janvier 2013

Génération Montand



La télé des vacances n'est pas formidable, mais hier soir, le documentaire de Rotman sur Yves Montand ( France 2) était très chouette et m'a rappelé pas mal de choses, en m'en faisant découvrir d'autres. D'abord que la star a été pour moi, dans les années 70, un acteur de cinéma, jouant dans des films très populaires. Pourtant, Montand est fondamentalement un chanteur, et même au début un imitateur fantaisiste ! Quel boulot, quel travail sur soi-même pour passer de petit prolo rital à vedette internationale, mobilisant des foules énormes dans le monde entier ! C'est le privilège de l'art de parvenir à ça.

Mais ado, dans ces années 70 où Montand était déjà vieux, c'était aussi pour moi un personnage politique dans les films de Costa-Gavras, principalement Z et L'aveu, qui m'ont beaucoup marqué. Yves Montand a contribué à la formation de ma conscience politique, forcément de gauche. Ensuite, il y a eu sa défense des droits de l'homme et son anticommunisme virulent. Après lui comme après bien d'autres, il m'était impossible de devenir communiste, malgré les tentations. Montand le dit plus clairement qu'aucune analyse idéologique : le communisme, c'est le mensonge ; il promet tout et ne tient rien ; et quand il tient, c'est le contraire de ce qu'il a promis !

Yves Montand en savait quelque chose, invité des Soviétiques dans les années 50, compagnon de route du PCF, reçu comme un chef d'Etat. C'est en dînant toute une nuit avec Khrouchtchev qu'il comprend tout, parce que le maître d'alors du Kremlin lui explique tout : Staline est un criminel et le système est un monstre d'oppression. Montand ne s'en remettra pas (mais ça n'empêchera pas beaucoup d'autres de sa génération de continuer à soutenir, ou même à se convertir au communisme). Sa violence ultérieure sera à la mesure de son dépit. Le pire en politique, c'est quand on vous ment.

Par la suite, Yves Montand n'a pas cessé de s'engager pour des causes et dans des combats soutenus par la gauche réformiste. Je me rends compte aujourd'hui qu'une conscience politique se forge autant dans la lecture des intellectuels que dans la fréquentation des artistes. En tout cas, elle ne s'explique pas seulement (et bêtement) par l'héritage familial (Montand le savait, qui avait rompu avec sa famille restée communiste).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je n ai pas vu ce documentaire surement tres interessant mais dire qu'en periode de fête il n y a pas grand chose à la télévision, c'etait vrai au temps des 6 chaines mais plus en 2013
On a d'excellentes emissions culturelles sur plusieurs chaines.
Il y en a vraiment pour tout les gouts et tout les ages et à tout heure.
Je ne vois vraiment pas ce qu'il manque.
Opéra, theatre, débats, emissions litteraires ou politiques, jeux, documentaires, magazines scientifiques....Je ne vois vraiment pas ce qu'il a manqué ces 15 derniers jours ?

Surtout qu'avec les nombreuses possibilités d enregistrement on est plus limité le soir à la classique grille des programmes de 20h45

Emmanuel Mousset a dit…

Vous avez peut-être raison ... Mon impression, c'est qu'il y a beaucoup de rediffusions et d'émissions qui se ressemblent énormément. En matière de création, il me semble que la télé a beaucoup perdu. On n'y consomme plus que de la conserve et du surgelé !

Anonyme a dit…

ouais..mais Montand était aussi un homme d'argent:les plus anciens se souviennent de son émission( dont j'ai perdu le titre )et dans laquelle il tentait de nous faire des cours d'économie politique et pour laquelle il était royalement rétribué ( le Canard s'en était fait l'écho)ah le fric..c'est encore d'actualité chez les artistes non? des lauriers pour son talent soit mais...(comme disait l'autre)

Anonyme a dit…

trop d'impôt tue l'impôt,trop de chaines tue la télé...et c'est pas fini hélas