jeudi 10 janvier 2013

Mise au point



A la lecture du Courrier Picard d'hier et de L'Aisne Nouvelle de ce matin, j'apprends que la section socialiste de Saint-Quentin ne procédera pas à un nouveau vote pour élire son secrétaire, contrairement à ce que lui demande la direction nationale du parti. Cette décision est folle et consternante. Non seulement la règle qui veut que tout adhérent est libre de se présenter, soutenu ou non par une motion, n'est pas respectée, mais l'arbitrage du parti n'est pas suivi. La section de Saint-Quentin se place donc d'elle-même en zone de non droit, au regard de nos statuts et de notre hiérarchie.

Les justifications des deux candidats putatifs sont autant alambiquées que scandaleuses. Ce qui se lit clairement entre les lignes et derrière les prises de parole, c'est leur entente illicite qui pipe complètement le scrutin, qui cesse d'en faire un véritable débat politique, puisque le candidat de la motion 1 apporte son soutien au candidat de la motion 3, comme si l'un et l'autre étaient dans un arrangement d'intérêts mutuels, un partage des places, à la façon de ce qui s'est passé lors des dernières élections cantonales. Se faisant, ils donnent de la politique l'image la plus détestable qui soit : non plus une confrontation d'idées mais des alliances provisoires pour convenance personnelle.

Ce qui est également inacceptable sur le plan des principes, c'est leur manière de décider à la place des adhérents, de préjuger du résultat d'un nouveau vote, comme si celui-ci, à trois plutôt qu'à deux candidats, ne changeait absolument rien. L'insistance de l'actuel secrétaire de section invalidé à prétendre que je ne représente rien, alors même qu'il n'ose pas soumettre ma candidature aux voix, est insupportable de mauvaise foi. En démocratie, au parti socialiste, on ne se comporte pas comme ça.

A quelques mois de choisir notre tête de liste pour les élections municipales (mais ceci explique peut-être cela), les "responsables" locaux réalimentent, par voie de presse, un interminable feuilleton qui semble ne devoir jamais finir et qui discrédite l'image du parti socialiste auprès des Saint-Quentinois, alors que la solution est très simple et conclusive : il suffit de revoter, comme l'exige la direction nationale.

Je comprends d'autant moins ce refus qu'il n'y a en l'espèce aucun enjeu de pouvoir : n'étant pas officialisé par ma motion, son candidat étant en connivence avec l'actuel secrétaire, il n'y a pas de risque que l'un et l'autre perdent leurs prérogatives. Ma candidature ne vise ni ne menace personne, mais seulement à engager un légitime débat sur nos méthodes, nos actions, notre projet et notre avenir, car j'ai en la matière des analyses et des propositions à faire prévaloir.

Quelle sera la suite de cette triste polémique ? A l'occasion des voeux, j'ai demandé au premier secrétaire fédéral de l'Aisne de s'assurer que la décision nationale d'organiser un nouveau vote se fasse dans la plus stricte neutralité et régularité. J'ai toute confiance dans les instances de mon parti, départementales et nationales.

Si malgré tout la section locale, dont les adhérents n'ont même pas été informés de la situation, s'entêtait dans son déni de la règle et de la discipline, je porterai le contentieux à son plus haut niveau et me réserverai la possibilité, à regret, de faire appel à un recours légal extérieur au parti socialiste. Car j'ai en ma faveur la règle, la direction et la jurisprudence (dans plusieurs sections et quelques fédérations, des candidats d'une même motion se sont présentés, les uns officialisés par leur motion, les autres pas, sans que cette situation ne pose de problème). J'en déciderai courant février, laissant ce délai à mes camarades pour qu'ils retrouvent la raison et mettent en place le nouveau vote demandé par la direction.

Voilà la mise au point que je tenais à faire, en espérant qu'elle soit définitive.

1 commentaire:

Thierry a dit…

Ce qui arrive est consternant, mais pas surprenant. Comme disait l'autre, dans la pub : "Hey... What did you except ?" (hé, tu t'attendais à quoi ?).

Attends-toi aussi à ce que ces gens ne reconnaissent pas que leurs méthodes renforcent le sentiment du "tous pourris".
Mais qu'en plus, ils retourneront la situation : c'est TOI, en révélant leurs fautes, qui ridiculise ton parti (arf !).

Tu as raison : va jusqu'au bout de ta démarche. Sinon, il ne fallait pas commencer !