mercredi 23 janvier 2013

4,5 jours à St-Quentin



L'Education nationale a encore largement occupé l'actualité aujourd'hui. Vincent Peillon a présenté au conseil des ministres son projet de réforme. Un syndicat d'enseignants, le SNU-IPP, a organisé une journée de mobilisation et de protestation. Même si ce syndicat est le plus puissant dans les écoles, notons que d'autres syndicats, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, ne se sont pas joints à ce mouvement. J'ai dit, dans mon billet d'hier, ma préoccupation de voir se constituer une opposition à la réforme, au sein même d'un électorat proche de la gauche. Espérons que les malentendus se dissiperont. C'est au parti socialiste, à travers ses sections locales, d'aller sur le terrain, de se faire le pédagogue des réformes gouvernementales. C'est pourquoi je souhaite à Saint-Quentin un parti dynamique, actif et soutenant complètement le gouvernement.

Les enseignants sont souvent des lecteurs du quotidien Le Monde. Ils ont dû mal digérer l'éditorial d'hier consacré à leur "corporatisme étriqué", visant les réactions de rejet à l'égard de la semaine de quatre jours et demi (que le SNU-IPP lui-même, dans son projet, réclame !). Qu'est-ce qui gêne dans cette réforme des rythmes scolaires ? On ne demande pas aux enseignants de travailler plus, on ne leur impose pas de perte de salaire. Alors quoi ? Je ne vois que l'obligation d'étaler leur emploi du temps sur une demi-journée supplémentaire : les modes de vie font qu'il est plus intéressant de concentrer ses heures de travail sur un minimum de jours, afin de ne pas se voir couper en deux une journée. Il est évidemment plus confortable d'avoir son mercredi et son samedi entiers. Dans le second degré, au moment des voeux pour les emplois du temps, les demandes vont généralement dans ce sens-là. Le problème, c'est comment après mieux répartir le temps de travail des élèves ?

Il y a une autre objection, d'une tout autre nature, que je comprends mal cette fois : c'est l'usage de l'heure d'après-midi consacrée aux activités périscolaires. L'inquiétude porte sur son contenu pédagogique. Mais les activités périscolaires ont toujours existé ! Elles sont proposées par de nombres associations de toute sorte, souvent fort anciennes, agréées par l'Education nationale, employant des animateurs salariés mais aussi bon nombre de bénévoles (la Ligue de l'enseignement, ex-FOL, en fait partie). Ce serait une erreur que l'école se replie sur elle-même, alors que depuis tant d'années elle s'ouvre sur l'extérieur, à juste titre.

A Saint-Quentin, j'ai été surpris de constater qu'un des points du discours des voeux du maire n'ait pas été remarqué, n'ait suscité aucune critique : il s'agit de son intention de laisser les familles décider si les 4,5 jours s'appliqueront en 2 013 ou en 2 014. En général, je trouve plutôt bien que Xavier Bertrand consulte la population. Mais là-dessus, non, puisque de toute façon la loi sera votée, que c'est un engagement de François Hollande. Donc, c'est dès maintenant, dès la prochaine rentrée que les écoles de Saint-Quentin doivent se préparer aux 4,5 jours, pas repousser à 2 014. Xavier Bertrand n'a d'ailleurs pas donné son avis sur la question : est-il favorable au maintien de la semaine de 4 jours, adoptée par le gouvernement auquel il appartenait ?

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