mercredi 9 janvier 2013

La gauche n'a pas d'ennemis



Dimanche prochain, les opposants au mariage pour tous manifesteront, probablement nombreux, soutenus par l'UMP et l'Eglise catholique. En République, c'est leur droit le plus strict, qui ne doit susciter aucune remarque d'hostilité. La gauche au pouvoir défendra ses convictions et ses engagements, mais elle est au service de tous, doit être à l'écoute de tous, n'a donc pas d'ennemis car respectueuse de la liberté d'opinion. En renonçant à associer le mariage et la PMA (procréation médicalement assistée), la majorité parlementaire a fait preuve de prudence, de sagesse et d'ouverture. Sur les questions de société, parce qu'elles concernent toute la société, il est raisonnable de rechercher autant qu'il est possible le consensus, de ne pas heurter les consciences.

La gauche n'a pas non plus d'ennemis en matière économique et sociale. Ou plutôt si : ses seuls et uniques ennemis, c'est le chômage, les injustices, les inégalités de toute sorte. Mais le patronat n'est pas un ennemi : dans la négociation sur la flexi-sécurité, c'est la recherche du compromis, qualifié par François Hollande d' "historique", qui est privilégiée. Si l'expression de "partenaires sociaux" a un sens, c'est bien celui-là : des partenaires, avec lesquels nous travaillons, sans être toujours d'accord, mais dans le souci de mettre nos signatures au bas d'un texte commun.

La gauche n'a pas pour ennemis les corps intermédiaires, qu'elle ne considère pas, à la différence du pouvoir précédent, comme des obstacles ou des résistances aux réformes nécessaires. Quand un projet est bon, il faut en discuter pour convaincre, non pas vouloir l'imposer de force. Ainsi, en matière scolaire, les changements sont toujours délicats. Celui qui porte sur les rythmes scolaires, très important, mérite d'être expliqué et concerté. Les élus locaux, les associations de parents, les syndicats enseignants doivent être, là aussi, écoutés : c'est la ligne de conduite du gouvernement Hollande-Ayrault, quitte à irriter les impatients ou à contrarier les radicaux.

A Saint-Quentin aussi, la gauche n'a pas à avoir d'ennemis. C'est moins en critiquant qu'en proposant que le parti socialiste retrouvera auprès des électeurs la considération qu'il a depuis quinze ans perdue. Tout maximalisme est contre-productif. Les Saint-Quentinois n'attendent pas de nous qu'on dénigrent mais qu'on construisent. Respecter Xavier Bertrand et son équipe, ce n'est pas renoncer à ce qu'on est : au contraire, c'est se donner un projet, une présence et une identité fortes.

Le moment venu, je proposerai à mes camarades de représenter, en leur nom, cette ligne respectueuse et constructive, la seule selon moi qui peut nous conduire à la crédibilité et à la victoire. Mais sans hostilité ni animosité à l'égard de l'actuelle équipe municipale, qui a ses qualités et ses réussites. Ce qui ne m'empêchera pas, avec fougue et énergie, de défendre l'an prochain, si mes camarades m'accordent leur confiance, une alternative de gauche. Car la démocratie ne fonctionne que si elle offre aux citoyens un véritable choix.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

il y a des ennemis car il y a des victimes.
Un ennemi c'est celui qui nuit volontairement aux autres pour son interet personnel, celui qui se moque simplement de vous blesser, de briser votre avenir.
Oui il ya des ennemis; les traders, les fonds de pension, les speculateurs en tout genre, les actionnaires.
les ennemis sont ceux qui preferent utiliser leur puissance et leur richesse pour imposer aux plus faibles leurs actions plutot que de negocier et obtenir un avenir respectueux en agissant dans l interet collectif.
nous sommes en crise, nous sommes en guerre contre les derives du capitalisme.