samedi 26 janvier 2013

Coco 1er



Hier soir, le paysage saint-quentinois était encore tout blanc, mais rue de la Pomme rouge, c'était très rouge, pour les voeux de la section locale du PCF, tendance rebelle. L'Aisne Nouvelle et le Courrier picard étaient présents, et parmi le public quelques figures connues, les syndicalistes Georges Varenne, Serge Casier, Vincent Duchet ... En revanche, pas de représentants des partis de gauche, ni même d'extrême gauche.

Premier à prendre la parole, Jean-Luc Tournay a fait le tour des luttes en cours, des combats contre la misère sociale, en jugeant "insuffisantes" les mesures gouvernementales. Il a condamné l'intervention militaire française au Mali, "agression impérialiste". La stratégie du Front de gauche provoque également ses critiques, lui préférant un parti communiste à l'identité nettement "révolutionnaire". La création sur Saint-Quentin-Gauchy d'une nouvelle section communiste rangée derrière Mélenchon est qualifiée par Jean-Luc de "basse besogne".

Olivier Tournay, en tant que conseiller municipal, s'est réservé la partie locale, commençant par rappeler que son voeu de l'an dernier (la défaite de Nicolas Sarkozy) s'était exaucé, et que cette année, c'est la défaite de Xavier Bertrand qu'il souhaitait (sans apporter plus de précision sur la stratégie municipale de sa section). De fait, le député-maire de Saint-Quentin a été sa cible privilégiée, visant son échec en matière d'emplois sur la ville. C'est aussi certains privilèges en matière de soutien financier qu'Olivier Tournay a dénoncés, évoquant sans les nommer l'association Loisirs et traditions ainsi que Pascal Cordier, renvoyant ainsi à ses interventions en Conseil municipal.

Enfin, c'est Corinne Bécourt, conseillère nationale du PCF, qui s'est brièvement exprimée, en reine du jour, puisque Jean-Luc Tournay a annoncé qu'il ne serait plus secrétaire de section, remplacé par Corinne, que je me permettrais, en guise de félicitations affectueuses, d'appeler aujourd'hui Coco 1er. Corinne Bécourt, c'est un tempérament, une battante, une militante, vraie de vraie, comme on n'en fait plus guère, pas toujours facile à vivre quand on est socialiste en face d'elle, mais avec beaucoup de charme, ce qui aide à se comprendre.

Hier soir, son premier discours public de secrétaire de section a donné le ton : pour Coco, le gouvernement actuel poursuit la politique de droite, a-t-elle dit en me regardant droit dans les yeux, comme pour une déclaration d'amour, sauf que ça ressemblait à une déclaration de guerre. Elle a salué son prédécesseur, Jean-Luc, en des termes sobres, vrais et émouvants : c'est un secrétaire de section, un militant "qui n'a jamais rien demandé en échange". C'est ce qui me rend humainement proche des communistes, c'est ce qui fait que j'ai toujours plaisir à me retrouver avec eux : ils sont durs, oui, mais ils sont purs (j'exagère un peu, mais il y a quand même de ça : ils ne sont pas électoralistes, ils se battent aux côtés de ceux qui sont dans la merde ; on peut reprocher beaucoup de choses aux communistes, on ne peut pas leur enlever ça).

Si j'étais hier soir présent à leur cérémonie des voeux, c'est aussi parce que, postulant à la tête de liste socialiste aux prochaines municipales, je me dois de rencontrer, d'écouter, de rassembler, surtout ceux qui ne pensent pas comme moi (et avec les communistes saint-quentinois, je ne suis vraiment pas sur la même longueur d'onde !). Ma stratégie pour ces élections municipales est très simple et bien connue, puisque je la défends depuis plusieurs années : au premier tour, la gauche réformiste et ses alliés traditionnels formeront leur propre liste, en concurrence (mais pas en hostilité) avec la gauche radicale, qui se joindra probablement à l'extrême gauche. Voilà la cohérence politique, voilà l'efficacité électorale, au lieu de la liste fourre-tout, idéologiquement confuse, de 2 008. Au second tour, fidèle à la tradition républicaine, c'est la liste arrivée en tête qui aura le devoir de rassembler toute la gauche pour l'emporter.

J'aurai donc l'occasion de retrouver Corinne Bécourt dans de futurs combats politiques, ensemble. Il n'y a qu'aujourd'hui que je me permets cet irrévérencieux Coco 1er. Après, ce ne sera plus que madame la secrétaire de section ou, plus fraternellement, chère camarade.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Corinne est une personne très sympathique et tres humaine, elle est sensible aux nombreuses injustices economiques et sociales de notre monde.
Même si on ne partage pas son engagement communiste, on apprécie toujours sa tolérance, son discours antiraciste , son volontarisme et sa grande générosité.
ce n'est pas une reine mais une dame de coeur.