jeudi 3 janvier 2013

Esprit, es-tu là ?



J'ai passé la journée à Paris, voir des expos. La première, sur Hopper, m'a vite dissuadé : quatre heures d'attente sous la pluie ! Par internet, tout était déjà réservé. Je me suis donc rabattu sur l'expo Dali, à Beaubourg. Même topo : personne pour vous indiquer le délai mais une file qui serpentait tout le parvis du Centre Pompidou et vous décourageait à patienter. Une fois de plus, raté !

Bref, j'ai médité sur ces deux échecs : on dit souvent que la culture est en recul dans notre société, que le niveau intellectuel de la population baisse, que les préoccupations sont "matérialistes". La preuve que non ! Il n'y a pas si longtemps, on n'aurait jamais imaginé un tel engouement, jusqu'à la folie, pour des expositions de tableaux.

Je ne voulais pas rester sur ma faim ... et deux défaites. Comme j'étais tout près du Marais, je me suis rendu place des Vosges, dans la maison de Victor Hugo, pour visiter une très bel expo sur Hugo et le spiritisme. Et là, pas une seconde d'attente ! Comme quoi l'art et la culture sont aussi des facteurs de mode, de conformisme, de snobisme.

Qu'est-ce que j'ai appris ? Que notre grand poète national, haute figure républicaine, était féru de tables tournantes, où il invoquait sa fille disparue et les meilleurs esprits de l'humanité, et qu'il prenait très au sérieux cette pratique. Les esprits en question lui répondaient par des coups frappés sur la table, dont le nombre s'arrêtait sur les lettres de l'alphabet et construisait ainsi des phrases. Comment peut-on s'appeler Hugo, écrire ce qu'on a écrit et être aussi superstitieux, se duper soi-même (et un peu les autres par la même occasion) ?

De retour à Saint-Quentin, je me suis pris, moi aussi, au jeu (si Hugo le faisait, pourquoi pas moi ?). Je n'ai pas choisi un guéridon léger (je n'en ai pas), mais une boîte à chaussures, dont j'ai fendu le couvercle avec un couteau, sur 15 cm de longueur et 1 cm de largeur, à l'intérieur de laquelle j'ai introduit trois papiers sur lesquels j'avais au préalable inscrit un nom, à chaque fois différent. J'ai magnétisé l'ensemble (c'est ainsi que Victor Hugo procédait).

Vous m'avez compris, si vous êtes un lecteur assidu de ce blog ou si vous suivez les derniers développements de la politique locale : j'ai voulu savoir, en consultant les esprits, qui serait le prochain secrétaire de la section socialiste de Saint-Quentin. Autant vous le dire tout de suite : la vérité devait normalement sortir de la boîte à chaussures, mais rien n'a bougé, il ne s'est rien passé ! C'était mon troisième échec de la journée ...


En vignette, la surprenante carte vendue lors des obsèques de Victor Hugo, en 1885, preuve que sa fréquentation du spiritisme avait marqué les esprits, bien réels ceux-là !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

vous etes injuste et mechant.
il y a un engouement pour la culture et vous vous parlez de snobisme et de mode !
vous ne voyez donc pas que ce qui fais le succée de ces manifestations, c est la qualité des expositions résultat d un accroissement recent des echanges entre les grands musées du monde.
l engouement vient des efforts pour créer les evenements culturels
- des tarifs d accés modulés
- des campagnes de promotion
- une exposition mis en scene de façon attractive et pédagogique.
et surtout des retrospectives d'artistes d une richesse impossible il y a encore 20 ans.
ce ne sont pas les citoyens qui ont changé, ce sont les musées.
Félicitons nous de cette réussite qui n'est pas une mode mais un progrés.
cela fait 15 ans qu il est impossible d acceder à une grande exposition temporaire à paris , à Londres, bruxelles ou Amsterdam ,sans acheter son billet à st quentin evitant 3 à 4h00 d'attente. ce n'est pas nouveau !
Vous m'avez énervé dès le matin !Merci

Emmanuel Mousset a dit…

Injuste et méchant, pas totalement mais un peu, oui, et volontairement : on ne fait pas réfléchir en lançant des gentillesses. Je vous ai énervé, vous avez réagi et rectifié, ma mission est donc accomplie. A bientôt !