lundi 12 mars 2012

Le pro et le bricolo.

Nous avions déjà, à Saint-Quentin, Xavier Bertrand comme vedette nationale ; au tour maintenant de Jérôme Lavrilleux, auquel le journal Le Monde, de référence s'il en est, a consacré ce week-end un portrait. C'est que le conseiller général du canton nord a pris du galon : il est en tête, je cite, de la "direction logistique de la campagne de Nicolas Sarkozy" et coordonnateur de la "cellule riposte", "maillon stratégique entre l'Elysée et le parti", rien que ça. Celui qu'on annonçait battu aux dernières cantonales à cause de ses absences et de sa brouille avec Xavier Bertrand s'est non seulement fait réélire mais se retrouve aujourd'hui dans les strates supérieures de l'UMP.

Le portrait qu'en fait Patrick Roger est juste, précis et bien écrit. Il y a d'abord la minutie du personnage : "il a l'oeil sur tout, veille au moindre détail, il observe tout, note tout, enregistre tout". Il y a aussi le côté "énorme bosseur" qui "sait à peu près tout faire", son "efficacité", son "addiction au travail". Enfin, et son physique ne le laisse pas paraître au premier abord, c'est un "tueur froid", "toujours tiré à quatre épingles", avec ces mots qui terminent l'article : "Il sent l'odeur de la poudre. Il aime ce parfum".

Oui je confirme, notre Saint-Quentinois est bien comme ça. Tout socialiste que je suis, adversaire de Lavrilleux en 2004 aux élections cantonales, je suis épaté. Pas admiratif, il ne faut pas m'en demander trop et il m'en faut beaucoup plus pour admirer quelqu'un. Mais épaté oui, c'est certain. Depuis longtemps d'ailleurs, sans avoir eu besoin d'attendre Le Monde d'hier.

Il y a une bonne dizaine d'années, je l'ai rencontré, il n'était que directeur de cabinet de Pierre André, j'étais encore secrétaire de section. Il fallait que j'organise je ne sais plus quelle campagne électorale, retenir des salles, etc. Nous étions à environ trois mois du scrutin. Lavrilleux derrière son bureau m'a écouté, calme, sympa, attentif. Quand mes doléances se sont terminées, il m'a regardé en souriant légèrement : "Nous, ça fait six mois qu'on est prêt, que tout est calé". Il ne mentait pas.

J'en suis sorti penaud, comme un bricolo qui vient de rencontrer un pro. Plus jamais de ma vie, me suis-je juré, je ne serai en politique un bricolo. J'ai commencé à tenir promesse en 2004, pas assez pro cependant pour battre le pro Lavrilleux. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, Jérôme.

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