mardi 27 mars 2012

Le monde de l'étrange.

La quatrième circonscription législative de l'Aisne est la plus à gauche du département, mais il y a longtemps qu'elle n'a pas élu de député socialiste. En juin prochain ? C'est possible, quoique la situation soit passablement compliquée. Jacques Desalangre passe la main : son successeur désigné c'est Frédéric Alliot, qui évoque dans L'Aisne Nouvelle de ce matin un étrange "droit de suite". Non, il n'y pas de "suite" dans une élection : un mandat se termine, un autre commence, c'est le peuple qui en décide, le pouvoir en République ne se transmet pas.

Autre étrangeté : le positionnement politique de Desallangre et Alliot dans la présidentielle. Depuis plusieurs années, l'un et l'autre campent à la gauche du parti socialiste, proches du PCF. Très bien, pourquoi pas, chacun ses idées. Logiquement, ils devraient suivre la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Mais non, c'est François Hollande qui a leurs faveurs. En tant que socialiste, je m'en réjouis. Mais je ne peux pas m'empêcher de m'interroger et de trouver ce choix étrange, en termes de cohérence.

Étrange aussi la décision du PRG, parti radical de gauche, de soutenir Alliot et pas la candidate du parti socialiste. Celle-ci, Marie-Françoise Bechtel, est membre du MRC, mouvement républicain et citoyen (chevènementiste), auquel la circonscription a été réservée. Le PRG, pour justifier son choix, affirme qu'il a un accord avec le PS, pas avec le MRC ! Ca ne tient pas : les accords sont toujours bilatéraux, le PS attribue des circonscriptions à ses alliés, qui le soutiennent partout ailleurs. La suppléante de Frédéric Alliot est radical de gauche : ceci explique sans doute cela ...

Dans la quatrième, la candidature du conseiller général Jean-Luc Lanouilh me plaît bien. Il a pour lui la constance, la cohérence et la sympathie. Mais ses idées, Front de gauche, ne sont pas tout à fait les miennes. Et s'il faut laisser parler le coeur, Marie-Françoise Bechtel m'est proche puisque agrégée de philo (pas si fréquent en politique). De plus, elle a tenté sa chance par le passé dans mon rude Berry : ça crée des liens ... A vrai dire, il faut proscrire le coeur dans nos choix politiques, de même que les intérêts personnels, et en rester à la raison qui veut qu'un socialiste soutient et vote pour le candidat socialiste, quel qu'il soit.

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