mercredi 28 mars 2012

Des camarades qui doutent.

Jean-Luc Mélenchon monte en puissance, François Hollande perd quelques points, Nicolas Sarkozy en gagne quelques autres, un sondage place pour la première fois le président de la République en tête au premier tour, ça suffit pour faire parler, cogiter et douter. C'est normal, c'est humain mais ce n'est pas politique. Il n'y a aucune raison sérieuse de douter : François Hollande est toujours donné largement gagnant au second tour.

Et puis douter de quoi ? De la victoire ? Ce sont les Français qui en décideront, n'anticipons pas leur choix. Douter de soi, du candidat que s'est donné le parti socialiste, de sa ligne politique ? Non, sûrement pas, sinon il faudrait douter de tout, en permanence, au moindre soubresaut, qui sont nombreux en politique. Aux camarades qui doutent, je conseille de reprendre confiance en eux, en leur candidat, en leur parti. Il n'y a pas de place pour le doute en politique. Quand l'action est lancée, il ne faut rien changer, ni ralentir le rythme, ni l'accélérer, et surtout pas modifier sa stratégie en cours de partie.

Si je rappelle tout ça, c'est que Marie-Noëlle Lienemann, représentante de l'aile gauche du PS, a exprimé aujourd'hui publiquement des doutes sur la campagne de François Hollande, demandant "un nouveau tempo, un nouveau souffle, une nouvelle étape". Ce n'est vraiment pas le moment, à moins d'un mois du scrutin ! On ne va pas refaire le débat de la primaire. Entre la social-démocratie incarnée par Hollande et la gauche plus traditionnelle de Martine Aubry (qui avait bien sûr la préférence de Lienemann), c'est la première option qui a été choisie : n'y revenons pas.

Marie-Noëlle va trop loin : "Les choix faits ces dernières semaines n'ont pas été des choix d'affirmation forte", dit-elle. Moi je trouve que oui, que Hollande a tracé un sillon très précis, avancé des mesures qui ont marqué, qui ont fait date, qui ont provoqué le débat (je pense en particulier à la taxation des grandes fortunes). Elle ajoute : "Il y a besoin (...) de répondre aux questions que se posent les Français". Mais François n'a jamais cessé de le faire !

Dernier doute, dernière suggestion de Lienemann : "Il faudra bien travailler à des convergences avec nos alliés". Elle pense à un rapprochement avec Mélenchon avant ou entre les deux tours. Non, et Hollande a été très clair là-dessus : pas de négociations, car ce n'est pas dans l'esprit de cette élection (les législatives, c'est différent). A la présidentielle, chaque candidat défend ses idées et au second tour il y a soutien à celui qui arrive en premier, sans compromis, sans discussion préalable. Après, s'il y a victoire, il sera normal que toutes les forces qui y auront contribué participent au gouvernement. En attendant, il faut garder le cap, ne rien changer du tout à la ligne adoptée, être indifférent aux événements et aux remarques bien intentionnées des camarades qui doutent.

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