mercredi 7 mars 2012

La politique à la télé.

Pour les passionnés de la politique, la télévision nous gâte avec de nombreuses émissions, dont deux phares : Parole de candidat sur TF1, Des paroles et des actes sur France 2. Paroles, paroles ... la politique c'est d'abord parler. Je n'évoquerai pas les qualités respectives de ces deux rendez-vous mais plutôt leurs défauts, c'est plus intéressant. Un reproche commun : la durée, à mon sens beaucoup trop longue. Pour moi ça va, la politique c'est mon truc. Mais pour les simples curieux, les citoyens pas trop motivés ? Hier soir, Des paroles et des actes s'est étalé sur trois heures ! Je suppose qu'on décroche alors facilement quand on n'est pas très investi ...

Ensuite il y a les défauts particuliers : Parole de candidat soumet ses invités aux questions d'un panel de Français. Je n'aime pas du tout cette formule : les interventions soulèvent forcément des problèmes très individuels, pas toujours très bien formulés, pas nécessairement très intéressants. L'homme politique habile peut fort bien s'en sortir et s'en servir sans que ça nous apprenne grand-chose. Des paroles et des actes consacre sa première heure à des questions très personnelles, psychologisantes qui ont rarement un sens politique. Mais c'est une concession à l'air du temps, un petit côté presque people. Il faut s'y faire.

Lundi, Jean-Luc Mélenchon était à Parole de candidat. J'ai apprécié sa prestation, à la fois lyrique et pédagogique. Sa lutte contre l'extrême droite est exemplaire, il emploie les mots qu'il faut, les arguments qui font mouche et il est quasiment le seul. Sur la délinquance, j'ai trouvé ses explications très éclairantes : il a fait ce qu'il faut faire en la matière, rationaliser une situation qui est trop souvent passionnelle, en établissant un rapport entre la délinquance et le monde de l'argent. Mon désaccord bien sûr, c'est à propos de son programme économique, certes cohérent et précis, mais qui n'est pas le mien : Mélenchon fait de la théorie à partir d'un modèle très théorique, la rupture avec l'économie de marché. Ce socialisme révolutionnaire (c'est son expression) auquel il se réfère, je n'y crois pas du tout.

Hier, c'était donc Nicolas Sarkozy tel qu'en lui-même la vie le change un peu, mais un peu seulement : il émet des regrets, se montre plus calme mais l'énergie, la crispation sont toujours là. En ce moment, rien ne marche pour lui, on a le sentiment que François Hollande retourne toute situation à son profit. Alors Sarkozy met le paquet, brûle ses dernières cartouches, va chercher dans ce qui a marché, les fondamentaux de la droite, pour tenter de s'en sortir.

Peut-il encore gagner ? Chaque jour qui passe, le goulot se resserre. Mais les Français sont imprévisibles (et c'est très bien pour la démocratie) : ils ont tant aimé Sarkozy en 2007, tellement cru en lui, sont-ils arrivés maintenant à le haïr, à le rejeter ? Je ne sais pas, je suis dans la raison, pas dans la passion et c'est le défaut qui m'empêche de deviner comment vont réagir les autres, faute d'éprouver en politique amour ou haine.

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