lundi 12 décembre 2011

Week-end chez Cognet.




Il y a un commencement à tout. Ce week-end, je me suis initié à l'art de la dédicace, dans la librairie Cognet. Mine de rien, c'est un métier. Les gens viennent vous voir pour que vous mettiez un petit mot gentil sur le livre qu'ils viennent d'acheter. Je suis gêné : dédicacer le livre, c'est beaucoup plus difficile que de l'écrire, même si c'est plus rapide. Il faut être spontané, bref, original, personnel : c'est trop pour moi.

Et puis j'ai une terrible crainte : ne plus me souvenir des noms et prénoms des gens que je connais bien, depuis longtemps, et qui me demandent une dédicace. J'ai une mémoire de poisson rouge et tant de visages en tête ! Oublier c'est vexer. Bon, je ne m'en suis pas mal tiré et mes visiteurs étaient tous sympa. Car mon autre crainte était celle-là : que les personnages enrôlés contre leur gré dans "Les Saint-Quentinois sont formidables" ne s'y reconnaissent pas et s'en plaignent. Mais non, pas de problèmes, que des félicitations ! A la limite, j'en serais presque déçu ...

J'ai eu droit au passage de quelques-uns de mes portraits : Maurice Dutel, Francis Crépin, André Triou, Jean-Claude Decroix mais aussi des parents d'élèves heureux d'offrir l'ouvrage à leurs enfants. Tous ont apprécié la lecture facile, le style agréable, les descriptions fouillées des lieux et des personnes. Mais les compliments m'intéressent moins que les critiques, qui seules font évoluer, puisque je compte bien écrire une suite.

Il y a d'abord les erreurs et les inexactitudes : p.66, je parle du pont de Roupy, qui n'existe pas, mais il s'agit du pont de Rouvroy ; p.136, Sylvie Robert est appelée Puissant, de son ancien nom. Il y a ensuite les mots qui choquent : ainsi, p.339, pour qualifier les médailles des anciens combattants, j'utilise l'image de la "quincaillerie", jugée désobligeante par un lecteur.

Enfin, il y a les critiques de fond : le chapitre XVII, intitulé "Nous irons tous à Auchan", est considéré par une lectrice comme une contestable ode à la société de consommation. Elle estime d'autre part que cette zone commerciale ne fait pas partie de la ville. Mais qu'y puis-je si cet hypermarché est bel et bien intégré à la civilisation locale ? Personnellement je ne vais pas à Auchan mais à part moi et quelques rebelles tout le monde s'y rend ! Il fallait donc en parler ...

Il y a les critiques de forme : ceux qui n'aiment pas la couverture parce qu'ils n'aiment pas la statue de Maurice-Quentin de La Tour qui est sur la couverture ; ceux qui s'interrogent sur le sens du titre de l'ouvrage, qui pressentent une ironie, peut-être une perfidie du Mousset, alors que c'est l'éditeur qui a trouvé ce titre !

Toutes ces remarques, toujours exposées avec beaucoup de bienveillance, pourront être reprises, augmentées et discutées à l'occasion de la lecture-débat de "Les Saint-Quentinois sont formidables", organisée par la librairie Cognet, le jeudi 02 février, de 18h00 à 20h00, ouverte à tous.

En vignette, en compagnie de Laure Saïdi, avec laquelle j'ai partagé la table des dédicaces ce dimanche, présente pour son livre "Suzon et son Octodon et autres histoires pour jeunes collégiens", Editions Publibook, 2011.

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