lundi 5 décembre 2011

Dent pour dent.

Le conseil municipal de ce soir à Saint-Quentin a commencé, dans le brouhaha, par une rage de dent, celle d'Antonio Ribeiro, absent physiquement quoique bien présent dans le débat : au moment du vote du budget, il a été le seul élu de la majorité à s'abstenir, par pouvoir. La majorité a lancé des "reprenez-le" et l'opposition des "gardez-le". Ribeiro est devenu la patate chaude, servie par la gauche puis récupérée par la droite, et tous s'en brûlent aujourd'hui les doigts. C'est Xavier Bertrand qui conclut : Antonio Ribeiro a tenu "des propos inadmissibles dans la presse". Cette fois c'est sûr, le petit patron de la Gauche moderne va se faire engueuler.

A part ça, la séance a été marquée par le retour de Pierre André sur la scène municipale, d'abord en assumant les remarques de la Cour des comptes à propos de la gestion couvrant son mandat, puis en prenant longuement la défense du budget 2012, avec un appel solennel à l'adopter, ce qui lui a valu, chose rare en conseil municipal, les applaudissements de la majorité. Incontestablement, Pierre André ces derniers jours a retrouvé la pêche, allant jusqu'à lancer le départ de la grande bagarre des législatives.

C'est Michel Aurigny (POI) qui, pour l'opposition, a analysé dans le détail le budget pour justifier son rejet. Une bonne partie de sa démonstration a consisté à expliquer que la fiscalité locale n'avait pas plus augmenté sous la gauche que sous la droite (Xavier Bertrand affirme au contraire que seule la gauche a fortement augmenté les impôts, "parce que c'est dans son ADN"). Aurigny l'a fait à la façon lambertiste, précise, technique, mathématique. J'avoue que je n'ai pas tout compris. En revanche, sa conclusion purement politique était très claire : il faut diminuer les taux en les ramenant à la moyenne et augmenter les dotations d'Etat.

Ce qui était proprement stupéfiant dans ce conseil municipal consacré au budget primitif de la ville de Saint-Quentin, c'est qu'il a été surtout question de la fiscalité ... du conseil général de l'Aisne et du conseil régional de Picardie, vertement attaquées. Le chef de la majorité s'est comporté en opposant implacable. Anne Ferreira, dont le nom est rarement évoqué en ce genre d'endroit, en a pris cette fois pour son grade : Xavier Bertrand lui a reproché de défendre plus l'intérêt de son parti que l'intérêt de sa ville, allant jusqu'à faire remarquer les 51 petites voix qui se sont portées sur elle pour l'investiture. Conseil municipal ou campagne législative ? Pas de doute, c'est parti ! Bon courage à Anne, il lui en faudra car ça démarre très fort ...

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