vendredi 1 février 2013

Quand il est mort le poète ...



Il est difficile de qualifier Jean-Jacques Poulet, qui nous a cette semaine quittés. Il avait tant d'activités, tant d'engagements ! Avec tout de même une dominante : la culture, nuancée par une incursion dans le domaine scientifique, par son appartenance à l'Institut des Sciences de l'environnement. C'était ce qu'on appelle un homme de passions, presque boulimique. Y en a-t-il beaucoup autour de nous ? Quand un se présente, ça fait plaisir à voir ; quand un nous quitte, ça fait de la peine. D'autant que cet homme aux multiples passions avait la passion de les faire partager, ce qui est sans doute encore plus rare.

Pourtant, Jean-Jacques Poulet n'avait rien, de son métier, qui le prédisposait aux actions culturelles. On n'imagine pas un agent d'assurances en poète, et c'est un grand tort, un total préjugé. Au contraire, je conçois parfaitement que la vie dans les chiffres, les risques et les contrats donne des envies d'évasion. C'est ça la poésie : partir, en restant sur place, par l'esprit et l'écriture. Nous le savons bien à Saint-Quentin : les assurances sont un noble et utile métier qui peut conduire à de hautes préoccupations. Jean-Jacques, c'était surtout la poésie, pas seulement en lecteur, mais en créateur, poésie qui tournait parfois à la chanson. Je l'imagine, le soir, derrière son bureau, au milieu de piles de dossiers, prenant une feuille et un stylo et reproduisant ce petit miracle, ce geste gratuit qui consiste à mettre des mots sur le papier, à en faire quelque chose d'émouvant et de joli.

Mais Jean-Jacques Poulet, c'était plusieurs cordes à son art : le théâtre, où il se faisait comédien, l'architecture, par son attachement à la basilique, l'histoire locale et la littérature en général, enfin cette ville de Saint-Quentin, son Faubourg d'Isle de naissance, qu'il aimait par dessus tout. La dernière fois que je l'ai vu dans une manifestation publique, c'était lors de l'inauguration du premier salon des arts, au palais de Fervaques, en novembre dernier, où il avait interprété une chanson de sa composition, en compagnie de sa petite-fille Léa (voir vignette).

J'ai une pensée pour son épouse, Annette, avec qui j'échange régulièrement, et son fils Alban, que j'ai eu comme élève. A toute la famille et aux amis, j'exprime mes sincères condoléances. Les obsèques auront lieu demain, à 10h00, dans cette basilique qu'il aimait tant. Adieu, poète.

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