lundi 23 juillet 2012

Marquet à St-Jacques






Je ne suis pas très "art", mais quand une exposition s'installe dans la Galerie Saint-Jacques, à Saint-Quentin, je laisse aller ma curiosité. Cet été, jusqu'au 2 septembre, Dominique Marquet-Lausch présente ses oeuvres, sous le titre "bruissements, dessin". J'ai rencontré cet après-midi l'artiste pour qu'il m'en dise un peu plus. Je sais bien que c'est au visiteur d'apprécier et d'interpréter, mais j'aime qu'on m'explique.

La plupart des tableaux sont des dessins à l'encre de Chine, ainsi que plusieurs travaux d'atelier. Du bout de son crayon, Marquet, en promeneur à la Rousseau, cherche à reproduire les impressions que suggèrent à son imagination l'aube et le crépuscule en pleine nature, quand le paysage lentement se décompose. L'arbre, les bois, le vent, la rencontre avec un animal sont ses sources d'inspiration. C'est un art de l'attente, de la circonstance et de l'étonnement, quasiment un jeu. Marquet se saisit de tout ce qu'il voit, de ce qui passe à sa portée et qui provoque son attention, jusqu'à des motifs qui peuvent paraître triviaux.

Cette simplicité dans l'intention est aussi une simplicité, une économie dans les moyens : Marquet fait de la récup', utilise des matériaux sans noblesse, recycle des bouts de carton, des épingles à nourrice, des sacs d'emballage, des vieilles photos en noir et blanc et même des dessins ratés ! D'un haut d'armoire et d'un miroir trouvé dans la rue reflétant maintenant un de ses dessins, il fait "Le dessous des choses". Le plus surprenant, le plus dérangeant, ce sont les tableaux à base de cheveux, du nom de celles qui les ont portés, "Sylvie", "Cécile".

Incongrus dans cet espace sont les quelques miroirs. Marquet explique que ce face à face est le même qu'en solitaire dans la nature. De fait, l'exposition est presque dépourvue de figures humaines. Rien ne semble installé, définitif dans ces oeuvres. L'auteur est en quête d'accidentel, d'ambiguïté, de coïncidence, de correspondance, dans un rapport très singulier à la durée. Appartient-il à une école ? Il se définit seulement comme "un gamin du surréalisme et du fantastique". Je crois en effet qu'il y a du Gavroche en lui, qui n'hésite pas encore aujourd'hui à monter dans les arbres (son dessin "Dans le cerisier"). A ses élèves (Dominique Marquet-Lausch enseigne à l'école de dessin Maurice-Quentin de La Tour), il conseille de travailler avec des crayons de couleurs "achetés chez LIDL". L'art pour tous, en quelque sorte.


Vignette 1 : Dominique au milieu de ses oeuvres

Vignette 2 : j'ai choisi le dessin "Sans titre", qui comme son nom l'indique invite chacun à découvrir le sujet, que certains devinent et d'autres pas, m'a dit Marquet-Lausch. A vous d'essayer et de donner votre réponse au créateur en passant par Saint-Jacques ...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

il serait bien que st quentin soit une ville choisie pour une des expositions décentralisée itinerantes des musées nationaux.
La ville a guere d'ambition dans le domaine culturel,jamais une exposition d envergure regionale.
il semble plus facile de faire venir la patrouille de france à st quentin qu'une toile de Degas.