dimanche 8 juillet 2012

Dernières pensées



Avant de retrouver l'actualité locale et nationale, j'ai quelques dernières pensées à vous soumettre, tirées de mon séjour djiboutien :

A mon départ, j'ai assisté à une révolution : l'installation de feux tricolores dans les rues de la ville. Avant, c'était la jungle, la loi du plus pressé à coups de klaxon. La mentalité occidentale l'a emporté en matière de circulation, désormais rationalisée, parfois maladroitement : certains feux sont mal disposés, trop loin, peu visibles ou bien à l'entrée de ronds points ...

A propos de mentalité, j'ai du mal avec l'africaine : incertitude, lenteur, instantanéité, je ne m'y fais pas, moi qui ne vis jamais dans le présent mais le passé ou l'avenir, qui suis pressé, qui organise et anticipe tout, qui déteste les flottements. Ce sont vraiment deux rapports très différents au temps et à l'existence, dont aucun n'est supérieur à l'autre. Je concède que le mien, comme beaucoup d'Occidentaux, manque de sagesse et cède à l'anxiété.

Pendant ces trois semaines en pays musulman, j'ai lu bien sûr un Coran que je me suis fait prêter. J'en conclus que l'islam n'est pas si éloigné du christianisme : la Bible est souvent citée. Nous partageons le même Dieu, les mêmes valeurs morales. Les Français qui craignent chez nous l'installation de mosquées, qui jugent que cette religion est inassimilable sont des ignorants. Il faudrait les obliger à lire le Saint Coran pour les faire changer d'avis. Les différences tout de même ? Oui, j'en vois : Jésus fils de Dieu est une folie pour un fidèle d'Allah, l'amour a une place moins grande que dans les Evangiles (qui va jusqu'à nous demander d'aimer nos ennemis).

Sur la route de Tadjourah à Obock, en plein désert, j'ai aperçu des files de réfugiés qui fuient les pays voisins, Somalie et Ethiopie, qui entrent clandestinement sur le territoire de Djibouti, qui sont prêts à affronter le soleil, la faim, la mort, qui sont chassés et qui reviennent. L'immigration n'est pas seulement, comme on croit chez nous, du sud vers le nord mais, dans cette région, d'ouest vers l'est, de l'Afrique en direction des Emirats arabes du golfe, où il y a du travail, moins de misère et la paix. Les mouvements migratoires sont inévitables. La vieille Europe est insensée de croire qu'elle peut se barricader derrière ses frontières. Elle célèbre la circulation des marchandises et craint celle des hommes. Pas logique !

Aucun cinéma à Djibouti : le loisir, la distraction ne sont pas encore devenus des industries. Mais les téléphones mobiles sont nombreux.

Vous vous souvenez qu'au début de mon séjour, j'avais découvert à mon grand étonnement un marchand près du lac Assal vêtu d'un tee-shirt UMP (en vignette), ce qui m'avait amené à disserter sur l'influence de la droite française jusque dans les contrées les plus lointaines. Je dois aujourd'hui corriger : l'UMP, c'est l'Union pour la majorité présidentielle (le parti du chef de l'Etat), qui n'a rien à voir avec notre Union pour un mouvement populaire, dirigée par Jean-François Copé. Le tee-shirt, de face, évoque les élections municipales et régionales de 2012 (c'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille).

Mes derniers mots seront dédiés aux femmes de Djibouti et à leur beauté assez extraordinaire (ce n'est pas de la flagornerie). Les traits épurés, la couleur de peau, l'harmonie du visage établissent, je n'hésite pas à le dire, une supériorité d'ordre esthétique sur la femme occidentale. Le défaut de celle-ci, c'est qu'elle est trop, qu'elle en fait trop : trop de maquillage, trop d'effets, trop de chair, cuisses, poitrine et fesses. La raison, c'est qu'en cachant son corps sous des voiles et des châles seyants, la Djiboutienne met en valeur son visage, qui est le seul siège de la beauté féminine. L'Occidentale, en voulant à tout prix être sexy (même certaines vieilles, pitoyables), renonce à être belle. Elle déballe tout, du coup on ne remarque rien. Le pompon, c'est son mauvais goût pour le bronzage crasse, qui laisse croire qu'elle est partie en vacances très loin. Djibouti résiste à la civilisation du trop et du toc. Si j'avais pour finir à le qualifier, je dirais que c'est le pays des belles femmes.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Voila où méne la religion ...
Si c'est cela que vous voulez alors donnez votre démission de l'enseignement de la république laïque et allez au diable ...

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne veux rien, je constate.

VRAI laîque a dit…

ouais..mais on sent chez vous depuis quelque temps une très nette tendance à accorder à la religion de plus en plus d'importance, jusqu'à en faire un acteur incontournable de la société ; vous défendez bien mal la laïcité alors que c'est votre responsabilité majeure de Président de la ligue de l'Enseignement de l'Aisne,appellation que vous préférez certainement à Fédération des oeuvres Laïques qui doit vous géner aux entournures; un peu de patience et nous en serons bientôt à "Frère Emmanuel"

Emmanuel Mousset a dit…

1- Statutairement, depuis trois ans, le terme de "Ligue de l'enseignement" a remplacé celui de FOL, afin d'unifier sur tout le territoire le nom de l'association.

2- Allant dans une société religieuse, je décris une société religieuse. Si j'avais séjourné dans une société matérialiste et athée, j'aurais décrit une société matérialiste et athée. Ca ne préjuge pas de mes préférences.