dimanche 15 juillet 2012

De la rénovation à l'innovation



Ce que je retiens personnellement de l'interview de François Hollande hier, c'est la mise en place de la commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique, présidée par Lionel Jospin. Son retour dans la vie publique à ce niveau, après dix ans de retrait, c'est justice ! Jospin, que j'apprécie beaucoup, est vraiment l'homme de cette mission. Morale et politique, vaste sujet ! Leur rapprochement fait souvent grimacer, mais l'opinion approuve. C'est une vieille revendication rocardienne, qui donnait des boutons aux mitterrandistes ...

Moraliser la politique, oui à condition de bien s'expliquer. J'ai horreur des moralistes, des donneurs de leçons, de ceux qui partagent le monde entre bons et méchants. Je crois que les qualités et les défauts sont à peu près également répartis entre tous les individus ; il n'y a que les compétences qui nous différencient. Le règne de la vertu, non merci. Les éloges comme les attaques personnels, je déteste. En revanche, il y a des règles, des organisations qui sont plus vertueuses que d'autres. C'est de ce point de vue-là qu'il est nécessaire d'envisager une moralisation de la vie politique.

En la matière, il faut commencer par balayer devant sa porte : le PS doit être irréprochable, il ne l'a pas toujours été mais beaucoup de choses ont changé, beaucoup restant à faire. C'est ce qu'on appelle la rénovation, qui dépasse très largement les courants traditionnels. Arnaud Montebourg l'a inspirée, Martine Aubry a commencé à la réaliser. Parité, primaires, réduction du cumul des mandats, il fallait oser, il faut continuer ! Dans l'Aisne, il y a trois ou quatre ans, il y a eu aussi un petit mouvement de rénovation, qui a suffit à faire un peu réagir. Le travail de René Dosière est à inscrire dans cette aspiration à la rénovation.

Les amis d'Arnaud Montebourg estiment qu'il faut aller plus loin, passer de la rénovation à l'innovation. Ce sera le titre de la contribution qu'ils déposeront demain en vue du congrès. Je suis très tenté de la signer et de la défendre. Pourtant, je n'adhère pas aux idées de Montebourg en matière économique (anti-mondialisation, protectionnisme, étatisme). Mais son texte ne portera que sur le fonctionnement du parti, et là j'approuve complètement ! Son idée principale : le parti est trop dépendant des élus, ce qui freine son développement. A mon avis, un élu à la tête ou au sein d'un exécutif, un parlementaire ne devraient pas pouvoir accéder à des fonctions dirigeantes (secrétaire de section, premier fédéral, ...). Il ne s'agit bien sûr pas d'opposer le parti aux élus mais de donner au premier toute sa liberté, toute sa force d'action et de proposition, qu'il n'a pas suffisamment en dehors des rendez-vous statutaires.

Autre idée du texte d'Arnaud Montebourg, que j'ai déjà proposée pour Saint-Quentin : des primaires au niveau local, dès les élections municipales de 2014. Il faut mettre fin aux désignations décidées par quelques-uns, manipulant des électorats captifs de quelques dizaines de personnes seulement. Démocratie partout, ouverture à nos sympathisants, vrai parti de gouvernement et non plus, à certains endroits encore trop nombreux, clan cultivant l'entre soi et collectionnant en toute bonne conscience les défaites, pourvu que l'appareil (aussi petit qu'un caleçon de bain) soit soigneusement verrouillé. Avec Montebourg, Aubry et Hollande, ça change. Profitons du congrès pour aller plus loin !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

iL y a beaucoup trop d'élus, il est temps de limiter le nombre de maires. environ 36000 maires en France c'est trop,beaucoup trops.
il faut un maire pour une communauté de communes. Il faut réduire les couts de fonctionnement de notre administrationet cela ne nuiera pas au citoyen.
Je suis favorable egalement à la disparition des conseils généraux au profit des regions tout à fait capable de gerer correctement et avec cohérence les départements.
La France doir revoir son organisation administrative.
Ce n'est pas qu'une question d'économie, c est une question de modernité, les outils de gestion ne sont plus ceux du début du xxieme siècle