samedi 21 juillet 2012

Pascal, pari gagné !



Jeudi soir, à la bibliothèque municipale de Saint-Quentin, c'est à nouveau une bonne trentaine de personnes, comme la semaine dernière, qui se sont retrouvées pour suivre ma conférence sur Blaise Pascal et ses "Pensées". Pourtant, le sujet était plus âpre, plus austère que le précédent, les philosophes cyniques. J'ai joint à mon exposé quelques extraits de l'ouvrage, à emporter et à méditer chez soi.

Pascal, tout le monde en a plus ou moins des souvenirs scolaires. C'est un penseur dont on a retenu quelques expressions : "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas", "L'homme n'est ni ange ni bête, mais qui fait l'ange fait la bête". Il y a bien sûr le fameux "pari", dans lequel Pascal traite de l'existence de Dieu en termes de gains et de pertes, comme dans l'un de ces jeux de hasard qu'affectionnaient particulièrement les mondains et les libertins du XVIIème siècle. On se souvient de même du "roseau pensant" (symbole de l'homme au sein de la nature) ou bien des "deux infinis", le grand et le petit, l'univers et le néant.

Que nous apporte aujourd'hui Blaise Pascal ? Trois idées de lui nous sont utiles : d'abord, il y a toute une critique du divertissement et de la puissance de l'imagination, fort pertinente à notre époque de médias et de réalité virtuelle (quand on voit ce qui s'est passé hier au Colorado pendant la projection du dernier Batman, on comprend qu'il y a urgence à s'interroger). Ensuite, Pascal se livre à une critique du moi ("le moi est haïssable", écrit-il) qui là aussi est d'une grande pertinence dans notre société moderne, individualiste, narcissique et dominée par la psychologie. Enfin, et plus fondamentalement, Pascal pose la question de la quête de l'absolu : une existence humaine est-elle autre chose que travailler, dormir, manger et fonder une famille ? Avons-nous des raisons de vivre supérieures à celles là, et lesquelles ?

Prochaine conférence dans un mois, le 21 août, avec un philosophe aussi décoiffant que Pascal : Frédéric Nietzsche ! Finalement, si j'avais su que ces conférences d'été trouveraient leur public, j'en aurais bien proposé une par semaine. L'an prochain peut-être ... Les vacances culturelles, ça existe. Et puis, il faut se sortir de la tête que tout le monde part en juillet et en août. Moi aussi, j'aime bien rester à Saint-Quentin, et pas seulement pour philosopher.

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