jeudi 12 juillet 2012

La victoire n'a pas de secret



La victoire en politique prend parfois des allures de mystère. On invoque le hasard, le coup de pot, presque la providence. Pourtant, c'est très rationnel, les résultats des élections législatives dans l'Aisne le prouvent à chaque fois.

Dans la première circonscription (Laon), René Dosière était condamné à l'emporter. Quand on a son influence médiatique, personne ne pouvait le battre. La candidature de Fawaz Karimet était une folie ! La preuve aussi que la victoire n'est pas seulement acquise sur une étiquette, en l'occurrence socialiste, que Dosière n'avait pas au premier tour.

Dans la deuxième circonscription (Saint-Quentin), la victoire de Xavier Bertrand ne va pas dans le sens de l'Histoire, puisque les résultats de la gauche aux élections présidentielles auraient dû logiquement le faire échouer, d'autant que le FN en avait fait l'homme à abattre. Là, c'est incontestablement l'équation personnelle qui aura été la plus forte, et qui laisse mal augurer de l'avenir de la gauche, si celle-ci ne procède pas enfin aux changements attendus.

Dans la troisième circonscription (Thiérache), Jean-Louis Bricout a su faire prospérer l'héritage de Jean-Pierre Balligand. Ce genre de transmission de relais n'est jamais acquise d'avance. Surtout, la gauche a eu l'intelligence de ne pas se diviser, une vertu qu'on ne retrouve pas partout dans le département. Jean-Jacques Thomas a eu la sagesse de ne pas entrer dans la compétition, comme il en avait pourtant légitimement le droit. Sauf qu'en politique on recolle difficilement les pots cassés.

Dans la quatrième circonscription (Soissons-Chauny), j'avoue ma surprise : je ne croyais pas du tout en la victoire de Marie-Françoise Bechtel, qui prouve qu'on peut être parachutée et parfaitement réussir. L'argument selon lequel la victoire ne s'obtient que si on est une figure connue n'est pas exclusif. Frédéric Alliot avait le puissant soutien de Jacques Desallangre mais il n'y a plus de faiseur de roi en République et c'est tant mieux.

Enfin, la cinquième circonscription, pourtant à droite, voit la victoire de Jacques Krabal, radical de gauche, mais surtout inlassable battant, qui a monté une à une depuis vingt ans les marches du pouvoir, au milieu de bien des tumultes à gauche. Chez lui, c'est la durée et la persévérance qui ont conduit à la réussite.

Finalement, comme dans n'importe quelle autre activité, la victoire en politique n'a pas de secret mais répond à des facteurs parfaitement rationnels, reproductibles pour ceux qui en ont l'intelligence et surtout l'envie. Il n'y a que la défaite qui soit mystérieuse, parce que ceux qui la subissent ont tout intérêt à l'envelopper dans une nappe de brouillard pour s'en exonérer.

2 commentaires:

militant PS a dit…

St Quentin était gagnable..220 voix c'est si peu..il aurait peut-être suffi qu'un ténor PS national vienne y soutenir Anne Ferreira et l'on est en droit de se demander pourquoi ça n'a pas été fait;m..e! faire battre Bertrand c'était un beau challenge non? il faudra qu'on explique un jour

Emmanuel Mousset a dit…

Black-out sur la ville : ça fait des années qu'un responsable national du PS n'est pas venu à St-Quentin.