mercredi 2 mai 2012

Vivement lundi !



Je rencontre encore des personnes inquiètes pour le résultat de dimanche soir, craignant notamment le débat dans quelques heures, alors que franchement tout est plié depuis déjà un certain temps. Qu'est-ce que les gens sont superstitieux ! Ou bien c'est qu'ils ne veulent pas passer pour présomptueux. Voilà ce qui arrive quand on se fixe sur le jugement des autres. Non pas que je ne sois pas inquiet, étant plutôt de nature anxieuse. Mais il faut placer nos peurs au bon endroit. La plupart se trompe d'un jour : l'embêtant, l'incertain, c'est lundi, juste après l'élection de François Hollande.

D'abord parce que la gauche n'aura pas droit à l'erreur, ne pourra avancer aucun prétexte : en effet, elle cumulera dans la République à peu près tous les pouvoirs, du moins politiques, puisque les forces économiques ne sont pas de son côté en général. La quasi-totalité des régions, la majorité des départements, le sénat, l'assemblée nationale lui seront acquis. Avec tout ça, impossible de se défausser. Tant mieux d'ailleurs : ce sera un beau défi à relever pour la gauche.

Ensuite François Hollande, qui disposera probablement d'une large majorité, sera confronté à son hétérogénéité. Pas d'illusion à se faire : la victoire aura pour moteur l'antisarkozysme, qui va de l'extrême gauche à l'extrême droite. Pas de quoi s'en plaindre : mieux vaut une large qu'une courte majorité. Mais c'est moins facile à gérer puisque politiquement plus indéterminé. Sans compter la persistance d'un socialisme traditionnel, incarné aux primaires par Arnaud Montebourg et à la présidentielle par Jean-Luc Mélenchon, en dissonance avec la social-démocratie représentée par François Hollande. Celui-ci devra donc poursuivre, au-delà du second tour, son travail de rassemblement et de pédagogie.

Enfin il y a le plus lourd, le plus épineux : s'attaquer au déficit des comptes sociaux, qui sera la tâche essentielle de la gauche au pouvoir, qui ne pourra pas comme dans les victoires précédentes s'appuyer sur des réformes structurelles pleines de promesses. Il faudra gérer, réorganiser, économiser, appeler à l'effort dans le sens de la justice sociale. Pas facile mais exaltant. Vivement lundi que les problèmes commencent, comme disait l'autre ...

Un petit mot quand même aussi sur Saint-Quentin (j'y reviendrai plus en détail prochainement) : la bataille électorale va vraiment démarrer lundi, avec les élections législatives. Pour le moment, à part les piques d'usages, d'ailleurs assez peu nombreuses, la campagne a été localement plutôt cool. C'est à partir de lundi que la grande bagarre va commencer. Nicolas Sarkozy défait, Xavier Bertrand ne se laissera pas faire, fera tout pour conserver sa circonscription. Pierre André lui aussi engagera tous ses réseaux dans la bataille, c'est sûr. C'est là où ça va cogner. Anne Ferreira, si elle veut gagner, devra passer de la défensive à l'offensive. Tout ça d'ailleurs ne me déplaît pas, même si je regrette d'en être plus le spectateur que l'acteur. On ne fait de la politique que si on aime la bagarre, qui peut parfaitement être, je le crois, honnête et loyale, sans coups bas. C'est ce que je souhaite pour la France et Saint-Quentin.















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