mercredi 16 mai 2012

Une pluie de symboles.



L'investiture présidentielle n'est pas en soi quelque chose de très intéressant. C'est une cérémonie purement protocolaire. Je n'ai pas pu la regarder, j'ai seulement capté des images qui ont retenu mon attention. Ce qui compte, dans ce genre d'évènement, c'est le symbole et l'imprévu. Ce qui m'a bien sûr interpellé, c'est l'hommage à Jules Ferry, un personnage à rouflaquettes qui fait partie de notre imaginaire national, qui parle à la gauche laïque et socialiste, mais au-delà à la France entière. Même les réacs éprouvent de la nostalgie pour l'école de Jules Ferry !

Dans le palais de l'Elysée, j'ai retenu une autre image, quand le tout nouveau président est allé serrer des mains derrière le très présidentiel cordon : deux p'tits gars bien d'chez nous sont apparus, Yves Daudigny et Jean-Pierre Balligand. Mince alors ! (la rumeur dit que le premier pourrait devenir secrétaire d'Etat, mais qu'est-ce que la rumeur ne dit pas !). Et puis, à l'Arc-de-Triomphe, il y a eu cette pluie, Hollande trempé comme une soupe, à tel point que je me suis demandé à quel moment il allait (forcément) prendre un costume de rechange ...

Sinon, quelle différence avec Mitterrand en 1981 ! Ce n'est pas trente-et-un ans qui nous séparent mais trente siècles ! La remontée de la rue Soufflot, c'était une vraie manif du peuple de gauche, la chanteuse populaire Dalida en tête (on ne voyait qu'elle, toute de blanc vêtue). L'hymne à la joie de Beethoven (je crois) donnait allure, grandeur et solennité à la cérémonie. Après, c'était l'entrée en majesté dans le Panthéon, le voyage à travers l'Histoire, la visite des grands disparus, la descente au royaume des morts, une rose à la main, pour Jaurès, Schoelcher, Moulin. C'était géant et émouvant, rien n'égalera jamais cette journée d'investiture quand on est un homme de gauche. Je m'en souviendrai toute ma vie, je l'ai regardée à la télé de bout en bout. Il faut dire qu'à l'époque les socialistes s'apprêtaient à rompre avec le capitalisme et à gouverner avec des communistes pro-soviétiques. C'était autre chose que maintenant ! Les choses ont changé et je ne le regrette pas.

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