mercredi 9 mai 2012

Comme un chef.


Après la victoire de la gauche, quel est l'avenir de la droite ? Avec 48% des voix au second tour, elle n'a pas de quoi s'inquiéter. Nous ne sommes pas en 1981, où elle était complètement sonnée. Nicolas Sarkozy a fait une belle sortie, dont tout le monde a salué avec raison la dignité. Giscard, c'était minable : la chaise vide sur nos écrans de télévision, les huées en quittant l'Elysée. On juge un homme politique dans la défaite, pas dans la victoire : Sarkozy s'est comporté comme un chef, prenant sur lui l'échec, ne cherchant pas à se défausser sur d'autres. La transition pour le moment est exemplairement républicaine ; en 1981, c'était la guerre entre les deux camps.

J'entends parler d'une possible implosion de l'UMP. Je n'y crois pas et surtout je ne le souhaite pas. C'est le voeu du Front national, cela suffit pour ce que ne soit pas le mien. Le Pen chef de l'opposition, ce serait le pire. Il ne faut même pas y penser. L'intérêt de la République, c'est d'avoir une opposition de droite républicaine. L'implosion de l'UMP serait une vraie catastrophe, non seulement pour la droite mais aussi pour la gauche.

Là où au second tour des législatives resteront en face en face l'UMP et le FN, les républicains ne pourront pas se réfugier dans l'abstention. Comme les fois précédentes, il faudra voter UMP contre le FN. Aucun risque, même minime, ne doit être pris pour favoriser un tant soit peu l'extrême droite. En espérant bien sûr que ces cas de figure soient les moins nombreux possibles. En démocratie, il n'y a que l'affrontement gauche-droite qui soit pertinent.

Ne cédons pas non plus à la facilité d'inclure l'électorat FN parce qu'il serait soit-disant celui de la souffrance et de la colère, dans je ne sais quelle majorité anti-sarkoziste. Un vote xénophobe (car sa réalité est celle-là) ne peut pas être englobé dans une majorité de gauche. Cette majorité, c'est aux hommes et aux femmes de gauche, sur des valeurs de gauche, de la construire, sans faire appel à un électorat qu'il faut certes reconquérir, mais sans accepter le vote extrémiste qu'il exprime actuellement, sans lui accorder la moindre part de légitimité.

Enfin, puisque nous parlons de chef, quel sera le prochain à l'UMP, puisque Nicolas Sarkozy ne refera pas de politique ? Il y aura probablement un duel Bertrand-Copé, annoncé depuis déjà pas mal d'années. En temps que socialiste, je n'ai pas à choisir entre les deux. Mais je remarque que l'un incarne plus une droite sociale et l'autre plus une droite libérale. Alors, tant qu'à faire, autant espérer que le maire de Saint-Quentin l'emporte. Et puis, faire parler de notre ville, même quand c'est grâce à quelqu'un dont je ne partage pas les idées, c'est toujours bon à prendre ...

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