jeudi 24 mai 2012

La politique au naturel.



La guerre des chefs est de nouveau réactivée à droite, Fillon contre Copé. C'est normal, la politique est ainsi faite : dans la défaite, tout le monde se divise comme dans la victoire c'est la dynamique du rassemblement qui l'emporte. Ce n'est pas une affaire d'hommes ou de mauvaises volontés : c'est le résultat d'une situation quasi stratosphérique. Quand on perd une élection, le naturel combatif s'exerce au sein de son propre camp au lieu de viser l'adversaire victorieux. Le rapport de forces, qui est inhérent à l'activité politique, devient interne une fois qu'il a échoué à l'extérieur.

Fillon a raison de faire remarquer qu'il n'y a pas de "candidat naturel" à l'UMP. Nulle part en politique il n'y a de candidat ou de chef "naturel". D'abord parce que la politique est une activité complètement artificielle, où rien n'est écrit à l'avance. Ensuite parce qu'on ne devient candidat de quoi que ce soit que parce qu'on s'impose, généralement à travers un affrontement puisque chaque place est convoitée par plusieurs. Rien n'est naturel ou ne se fait naturellement en politique.

A travers l'histoire contemporaine, les candidats proclamés "naturels" ont tous échoué ou ont été empêchés : Rocard en 1981, Barre en 1988, Delors et Balladur en 1995, DSK en 2012. Les vainqueurs ne sont pas forcément les meilleurs qu'on attendait ou qu'on espérait. Le seul point commun entre la politique et la nature, c'est que toutes les deux ont horreur du vide, qui ne le reste pas très longtemps. Il y a rarement défaut de candidats. C'est plutôt le trop plein qu'on a à déplorer. L'UMP se refera, peut-être plus vite qu'elle ne le croit, et taira ses divisions quand la perspective du pouvoir se représentera, ce qui ne saurait manquer d'arriver un jour ou l'autre en démocratie. Je le souhaite bien sûr le plus tard possible.


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