dimanche 13 mai 2012

Dites-le avec des fleurs.



Ce matin, nous étions confrontés à un terrible dilemme. A la même heure exactement, 11h00 pile, il fallait choisir entre deux inaugurations, aussi importantes l'une que l'autre : soit aller rue de Paris à la grande brocante du quartier Saint-Martin, soit se rendre au parc des Champs-Elysées pour le marché aux fleurs. Habituellement, les deux évènements ont lieu à des dates différentes. Pas cette année ! Impossible de se dédoubler. Même Xavier Bertrand, qui est très fort, n'y est pas arrivé ... Les élus, de droite comme de gauche, ont préféré les fleurs à la brocante. Et moi aussi.

L'inauguration du marché aux fleurs, c'est quelque chose ! Il faut avoir vu ça au moins une fois dans sa vie. Il y a d'abord la coupure du ruban, dont chaque élu garde un petit morceau pour le distribuer autour de lui, comme le prêtre pendant la sainte communion. Le grand maître de cérémonie, c'est Elie Delval. Après les discours officiels, les personnalités et élus, gauche y compris, constituent une sorte de procession conduite par le maire, sous la bannière de l'association du faubourg saint-Jean, pour faire le tour complet des exposants. On a l'impression d'un état-major qui passe en revue les fleurs. Pour la droite, c'est une procession religieuse ; pour la gauche, un chemin de croix : un peu de socialistes au milieu de beaucoup de UMP. Verrai-je un jour le contraire, un peu de UMP au milieu de beaucoup de socialistes ?

Chaque année, je ne suis pas la cohue dans les allées étroites, je fais le même trajet mais à contresens (c'est Odette Grzegrzulka qui m'a appris ça il y a dix ans). Du coup, la voie est libre, les exposants sont disponibles, on peut parler en prenant son temps. Mais c'est il est vrai moins impressionnant que débouler très entouré. Il n'y a que l'exercice du pouvoir qui soit solitaire, selon l'expression de De Gaulle. Sa mise en scène est toujours collective. On n'est pas fort tout seul. Dans l'opposition, il est cependant bon de montrer qu'on est à contre-courant.

Pendant la visite, et depuis quelques temps déjà, certains se sont inquiétés pour moi, me trouvant amaigri, s'interrogeant sur ma santé. Je les en remercie, tout va bien, pas de problème. Simplement, il y a quelques mois déjà, actualité aidant, je me suis mis au régime Hollande. Constatant que son amincissement volontaire et programmé l'avait conduit à se faire plébisciter par le parti socialiste, passant de 5% à 55% aux primaires citoyennes, cette stratégie m'a donné des idées pour Saint-Quentin et je m'y suis mis à mon tour. On verra bien pour les élections municipales si cette décision est porte ses fruits. Sinon, je n'ai aucun problème de ligne (politique) : la mienne n'est pas sinueuse mais rectiligne, depuis des années, allant dans la même direction. En matière de dessin, Hergé appelait ça la ligne claire.

A la fin de son discours, Xavier Bertrand, sans doute inspiré par la beauté et les parfums ambiants, a invité la politique à s'emparer de la poésie, à le dire avec des fleurs. J'ai immédiatement suivi son conseil, en achetant un magnifique bouquet de roses rouges pour fêter, en ce deuxième dimanche de l'élection de François Hollande, la victoire de la gauche. J'ai failli aussi offrir quelques cactus à mes adversaires. Mais il faisait ce matin trop beau dans le parc des Champs-Elysées pour être méchant.

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