vendredi 6 avril 2012

Ma campagne idéale.

Une campagne électorale, surtout présidentielle, brasse un tas de sujets, évolue au fil de l'actualité. C'est normal mais le citoyen s'y perd un peu. La surinformation égare, les lignes de force s'estompent. Si j'avais à imaginer une campagne idéale, épurée, minimaliste, je ne retiendrais que deux grands thèmes, qui selon moi effaceraient tout le reste, le rendraient très secondaire :

D'abord la dette publique : c'est une question de vie ou de mort pour notre économie. Nos comptes sociaux sont au bord du gouffre. Les candidats ne devraient parler que de ça. La gauche n'a plus vraiment, comme autrefois, de nouvelles conquêtes sociales à proposer mais tout simplement des acquis sociaux à préserver ou à reconquérir : la santé gratuite, du travail pour tous. Rien que ça, ce serait énorme. Maintenir la protection sociale coûte que coûte, nous en sommes là.

Les solutions fondamentales ? Arrêtons de parler de la France (oui, je sais, c'est impossible, mais je vous décris une campagne idéale), ne pensons qu'à l'Europe. L'issue de secours est de ce côté-là, nulle part ailleurs. Le protectionnisme sent la mort, le produire français est une fadaise. Tous nos efforts devraient tendre vers une Europe intégrée, transnationale, bâtie sur des abandons de larges parts de souveraineté. Aujourd'hui ça ne passe pas, un jour forcément on y viendra.

Il nous faudrait un Napoléon ou un Charlemagne, mais complètement démocrates. L'Europe réclame des géants et nous en manquons. Mitterrand avait une formule géniale et prémonitoire : "La France est ma patrie, l'Europe est mon avenir". C'est exactement ça, qu'il faut prendre à la lettre. Sans l'Europe, la France crève. L'Europe ou la mort, voilà ce que nos candidats devraient idéalement répéter. La mondialisation l'exige.

La dette, l'Europe et puis, en tant que socialistes, cette partie de l'électorat devenue invisible à force d'être occultée par les classes moyennes : ouvriers, employés, précaires. Allons dans les centres sociaux, les foyers de jeunes travailleurs, les banlieues pourries, les villages paumés, n'employons plus le jargon petit-bourgeois, parlons avec les mots simples et parfois brutaux du coeur, cassons l'extrême droite. Sinon gare à Mélenchon, cette totale illusion, sympa mais sans solution pour réduire la dette ou pour construire l'Europe. Quant à la sécurité, je ne veux pas en entendre parler : c'est le travail ordinaire des forces de l'ordre et des professionnels, ça ne doit pas être un thème électoral. Mais bon je suis dans une campagne idéale ...

1 commentaire:

L'indépendant a dit…

Le protectionnisme "sent la mort" selon vous. Quelle plaisanterie ! Ce sont plutôt les idées libre-échangistes destructrices d'emplois que vous soutenez qui sentent la mort... de nos emplois et de notre industrie. Vous devriez tenir votre discours mondialiste irréaliste aux ex-ouvrières de Moulinex, elles apprécieraient sûrement ! Quant à la construction européenne de type fédéral (à l'oeuvre), il n'y a pas à dire, quel succès : perte de notre souveraineté (c'est à dire de notre liberté), frontières passoires (au niveau humain et commercial), chômage, misère, échec de l'euro, etc... Au lien de Mitterrand, vous devriez vous inspirez du Général de Gaulle qui LUI, était un homme intègre qui avait le sens de l'intérêt général et de son pays.