dimanche 29 avril 2012

L'heure des braves.




Ce matin, à 10h15, il fallait être brave pour se retrouver place de l'hôtel de ville à Saint-Quentin. Braver la pluie, braver un ciel gris de fin du monde, braver surtout un vent d'enfer qui faisait tomber les pierres des maisons. Et puis c'est dimanche, il y a la couette, le brunch et pour certains la messe. Pour beaucoup, il y a en ce moment les vacances. On ne peut pas grand chose contre ça ! Ils étaient donc quelques dizaines de braves pour commémorer le souvenir de la déportation sous un temps qui avait pris des couleurs de tragédie. La grande place était vide : la fanfare s'était réfugiée sous l'entrée du théâtre Jean-Vilar et les porte-drapeaux sous celui de la mairie.

Le maire Xavier Bertrand est sorti du bâtiment entouré de ses adjoints. Il était là parce qu'il est toujours là. Pour les autres, la présence est protocolaire, morale ou politique. Les candidats aux législatives n'étaient pas si nombreux. Les camarades communistes étaient absents (je me demande d'ailleurs s'ils n'ont pas renoncé à se présenter ?). Car c'est une cérémonie qui normalement leur tient à coeur. Anne Ferreira et Jean-Claude Capelle, les deux seuls élus de gauche, attendaient la troupe devant le monument du boulevard Gambetta.

Quand le défilé s'est engagé dans les rues de Saint-Quentin, il pleuvait encore. En marchant, on discute forcément, de tout et de rien, entre autre des élections. "Le vent tourne", me dit mon voisin sans que je sache vraiment si la remarque était atmosphérique ou politique. La plupart de ces braves sont tête nue, affrontant fièrement les éléments déchaînés. Ne pas avoir de couvre-chef, c'est un signe de liberté. Il y a quelques parapluies tout de même, dont deux géants, bleu et blanc, capable d'abriter un régiment, tenus respectivement par Freddy Grzeziczak et Marie-Laurence Maître. Avec ce vent violent, il faut des parapluies résistants. Au moment de se séparer, à la fin de la cérémonie, deux anciens combattants se sont dits : "A l'an prochain, si on est encore vivant". Mais les braves ne meurent jamais.






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