jeudi 10 novembre 2016

La nouvelle élite mondiale



L'analyse la plus courante de la victoire de Donald Trump porte sur une réaction du peuple contre les élites, que l'on constaterait dans de nombreux pays, jusqu'en France. Non, cette explication est erronée. Toute société, depuis toujours, est gouvernée par une élite, c'est-à-dire un groupe restreint qui occupe le pouvoir ou exerce son influence. Les seuls à pouvoir se réclamer d'une révolte contre les élites sont les anarchistes, les partisans du "Ni Dieu, ni maître", ce que n'est pas, évidemment, Donald Trump. La vraie question n'est pas de se demander si le peuple s'est révolté contre les élites, mais quelles élites s'est donné le peuple, à qui a-t-il remis le pouvoir en votant Trump.

Dans l'histoire des sociétés, les élites sont de nature très diverses (Platon, dans son ouvrage "La République", étudie celles de son temps) : élite militaire, élite religieuse, aristocratie héréditaire, etc. Sous la Vème République, les élites politiques étaient constituées, à droite, par de hauts fonctionnaires (à l'époque du gaullisme), à gauche par des intellectuels (Régis Debray, agrégé de philosophie, écrivain, était, sous François Mitterrand, l'une de ces figures). Depuis une vingtaine d'années, la société a changé, les élites aussi (celles-ci sont le reflet de celle-là). L'Amérique vient d'en apporter une magistrale démonstration.

Lors de mon premier voyage aux Etats-Unis, il y a une trentaine d'années, j'entendais déjà parler de Donald Trump. Il était alors l'image du beau gosse, du play-boy, friqué et frimeur, toujours entouré de jolies femmes et de grosses bagnoles, s'offrant le luxe de sa propre tour à New-York. Trump faisait et fait encore partie d'une toute petite élite : celle des milliardaires. Il ne s'en cache pas : au contraire, il s'en vante, en fait un argument politique. Sa fortune, il ne la doit pas à des investissements productifs dans l'industrie, mais à des placements juteux dans l'immobilier. Ce n'est pas un grand patron. Trump, c'est d'abord l'élite du fric facile, assumée, proclamée. Tout au plus un malin, pas un créateur d'entreprises.

Mais ce n'est pas que cela : c'est aussi une créature des médias, à l'ère de la télé-réalité, des chaînes d'information continue, des réseaux sociaux et des tweets. Ceux qui l'écoutent en version originale sont consternés par la pauvreté de son langage, l'inconsistance de ses idées. Donald Trump reflète bien, en ce sens, notre époque : dire n'importe quoi, en quelques mots, très vite oubliés. Trump s'est fait connaître aussi en animant un show télévisé, où il prenait plaisir à "virer" les invités, comme on imagine un patron licenciant cyniquement un employé.

La nouvelle élite mondiale, qui colle à notre temps, qui est portée au pouvoir par la population, la voilà : riche et pensant à s'enrichir, jouant avec les médias, affichant fièrement sa vulgarité. Marx nous apprend que toute élite défend ses intérêts, sous couvert d'une idéologie. Celle de Donald Trump, qu'on retrouve dans de nombreux pays, y compris chez nous, c'est un mélange de xénophobie, de nationalisme et d'antilibéralisme. Trump n'est pas libéral, mais archi-capitaliste : son objectif est de protéger l'économie américaine de la concurrence mondiale, afin que les capitalistes made in USA puissent continuer à prospérer. C'est d'ailleurs une vieille tendance américaine. La lutte des classes, Marx nous le dit aussi, se déroule autant, sinon plus, entre les possédants qu'entre eux et les exploités.

Voilà donc la nouvelle élite mondiale se mettre en place, dans le pays le plus puissant du monde, qui donnera sans doute des idées à d'autres, ailleurs. Mais la lutte continue et rien n'est encore gagné pour eux.

26 commentaires:

Philippe a dit…

Le peuple se choisit ses élites et éventuellement en change en fonction de ses intérêts ou réels ou ressentis voir fantasmés = constante des sociétés humaines, une élite n'est jamais là pour l'éternité.
Petite illustration « contre révolutionnaire » : il paraîtrait que Mr de Charette a été tiré du dessous de son lit par ses paysans qui sachant qu'il était officier voulaient qu'il prenne leur tête contre la république et ses œuvres.
Initialement plutôt favorable ce peuple n'a pas apprécié l'appel sous les drapeaux des hommes ce qui les empêchaient de faire les moisson.
Bref le nombre de mécontents à partir d'un point de bascule que je ne connais pas peut en grossissant entraîner un changement d'élites.
En général il se choisit comme locomotives des membres de l'ancienne mais en rupture personnelle souvent haineuse avec elle. Les histoires personnelles d'un Talleyrand ou d'un Robespierre sont révélatrices du processus psychologique .
Si une élite veut perdurer il lui appartient de prendre soin à ne pas atteindre ce point de rupture.
L'actuelle fait tout pour cela … avec trois principes calamiteux de gestion :
1 le maintien d'un haut taux de chômage structurel par l'acceptation et l'organisation du dumping social et salarial intra-européen (intra-UE) et comme cala ne suffit sans doute pas par le biais d'une migration de jeunes hommes venant d'Afrique
2 le maintien d'un immobilier très onéreux refoulant loin des bassins d'emplois et de la modernité des mégapoles la population des humbles sauf dans des îlots de l'immobilier social destinés à une population ethniquement choisie par cette élite actuelle et qui va accepter les basses besognes chez les hors-sol de la mégapole. (et fournir les pinces fesses des hors-sol en drogues)
3 et cerise vraiment inutile le dénigrement humiliant pluri-quotidien des « mauvais » citoyens au travers de son monopole médiatique et de ses relais humains décérébrés qui croient servir leurs maîtres ! (Seigneur garde moi des mes amis, mes ennemis je m'en charge ! Shakespeare je crois)
Époque passionnante à observer !!!

Erwan Blesbois a dit…

Trump n'est rien, sa personnalité n'a aucune importance, il n'est que l'expression de la colère populaire, qui a trouvé là un support pour s'exprimer. La question est... pourquoi une telle colère ? Et combien de temps encore nos élites arriveront-elles à la juguler ?
Vu l'évolution du monde, il est très peu probable que l'on puisse offrir à la majorité des hommes mécontents, un monde meilleur... Par contre, ça oui, d'un strict point de vue scientifique on s'approche de la "vérité" (personnellement je pense qu'on s'en rapproche, mais qu'on ne l'atteindra jamais), et les élus de la mondialisation, sont certainement plus intelligents que les hommes ne l'ont jamais été par le passé. Certains philosophes se sont même exclamé, "Hourra ! On a enfin remis la vérité la tête à l'endroit...", Oui mais au prix de quel dégâts... ça les élus de la mondialisation ne veulent pas le voir...
Car ce mouvement se fait au détriment des mécontents ou sacrifiés de la mondialisation, cette dernière n'a pas besoin de tant d'humains qui "in fine" se vivent comme des parasites et polluent la terre, puisqu'ils n'ont plus de valeurs pour se structurer de l'intérieur. Toutes ces valeurs qui servaient à se structurer de l'intérieur comme la religion, comme la République, comme les droits de l'homme même, on découvre qu'elle ne répondent à aucun critère de validité scientifique.
De plus il ne faut pas se faire d'illusions, le mouvement de l'histoire qui a pris racine aux Etats Unis avec l'élection de Trump, nous touchera nous aussi en Europe, et d'un point de vue politique ouvre un boulevard idéologique, en France, à Marine Le Pen. Il est logique que l'Allemagne soit le pays qui réagisse le plus mal à l'élection de Trump, avec le souvenir du passé nauséeux que l'on sait.
Il y a des vérités, comme le fonctionnement de la psyché humaine qui n'auraient jamais dû être révélées, maintenant que c'est fait, l'homme a encore une fois perdu un peu plus son innocence, jusqu'à être réduit à l'état de machine... ce qui constituera si l'on est optimiste, le stade ultime de l'humanité, en vue de l'avènement d'une intelligence artificielle, IA, qui pourra se passer de l'humanité, cette dernière retournera alors dans les limbes de l'inconscience et du néant, qu'elle n'aurait dû quitter... Et si l'on est pessimiste, la fin du monde.
Pour conclure, Emmanuel Mousset se battra jusqu'au bout les armes à la main, pour défendre sa caste, qui l'a fait être ce qu'il est, et aussi parce qu'il a su faire preuve d'opportunisme... Et je le répète sa caste n'est pas d'une autre nature que le peuple, contrairement à ce qu'elle voudrait lui faire croire pour asseoir sa domination idéologique et surtout financière.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Trump n'est pas rien. Aucun leader n'est rien. Hitler n'était pas rien.

2- Ok, je défends une caste. Mais toi une autre. Et la plus honorable n'est pas celle que tu crois. Quant à la "colère du peuple", tu n'es pas le mieux placé pour en juger.

Erwan Blesbois a dit…

Et ce n'est effectivement pas Trump qui changera tout ça. Au moins Trump a-t-il le "mérite" d'apporter une consolation provisoire, juste le temps de consommer sa victoire, à la majorité des mécontents et insatisfaits... Et c'est déjà pas mal, car les élites cyniques bobos multiculturalistes... "sentent mauvais" elles aussi, pas meilleur que l'odeur du peuple : elles sont strictement de la même nature que le peuple d'un point de vue anthropologique, et pourtant elles sont désormais persuadées d'être d'une autre nature que le peuple, ce qui provoque la colère de ce dernier. Les élites sont tout simplement mieux "alimentées" du carburant que constitue le cocktail : sexe argent et estime de soi... les clefs de la réussite. Ce qui distingue les hommes entre eux, c'est la plus ou moins bonne qualité de ce cocktail. Si le cocktail est imbuvable, c'est toute la vie qui le devient.
Ceux qui tentent de s'accrocher aux anciennes valeurs, fonctionnent moins bien ne nous voilons pas la face, et nous accordons instinctivement notre confiance à ceux qui fonctionnent le mieux, c'est comme ça : on a découvert qu'il était plus efficace du point de vue du fonctionnement de considérer l'homme comme une machine, plutôt que comme un sujet porteur d'émotion en rapport avec des valeurs, ces valeurs ne peuvent faire l'objet que d'une croyance collective. Car l'homme est un animal social, il ne peut fonctionner en autonomie avec son système de valeurs, séparé du groupe !

Erwan Blesbois a dit…

Je ne défends que les valeurs d'un village... Je défends un monde commun qui n'existe plus et qui aurait pu être fédéré par des valeurs communes dans l'enfance. Le destin, mon destin, et celui de l'humanité occidentale toute entière a voulu qu'il en soit autrement. On assiste à la fragmentation logique d'un monde. Et je suis tout à fait d'accord avec toi, celui qui risque de naître sera certainement pire, vu le niveau de culture des "nouvelles" élites", à l'image d'un Trump, ignorant et vulgaire. Pendant 40 ans la génération des "boomers" a eu toutes les cartes en main pour construire sinon un monde meilleur, du moins établir une continuité entre les générations. Je suis désolé mais il ne l'ont pas fait, comme l'illustre magistralement Zemmour, dans le "Déclin français". au contraire ils ont aggravé la fracture entre les générations, ils ont aggravé les inégalités sociales. L'élite idéologique qui aujourd'hui détient tous les rênes du pouvoir c'est la génération des boomers, dont tu partages les valeurs... comme l'illustre magistralement Houellebecq dans "Soumission", ce sont les boomers qui font office de police morale dans la société, ce sont eux par exemple qui ont décrété que nous devions faire preuve de compassion envers le sort des réfugiés, là où le quidam moyen, ne voit même plus son compatriote SDF mourir dans la rue. Je sais qu'ils ne sont pas les seuls responsables, et que le monde est plus compliqué que ça, et que la tentative populiste, est une tentative de simplification du monde et de la pensée. Mais la stratégie des élites qui nous gouvernent est aussi de toujours dire, comme excuse à ses excès : "c'est plus compliqué que ça", dès que l'on ose émettre la moindre critique.
Mais tout le monde ne peut pas être un intellectuel. "Après moi le déluge", fut le leitmotiv du soixante-huitard moyen, qui ne voulait plus assumer la moindre responsabilité et en même temps rejetait toutes les valeurs traditionnelles, jetant ainsi le bébé avec l'eau du bain : c'est-à-dire sacrifiant la génération de ses enfants, en même temps que rejetant toutes les valeurs traditionnelles qui aurait pu aider la génération de ses enfants à se construire, comme elle-même, la génération des boomers avait pu se construire... grâce aux valeurs traditionnelles. Eh bien le déluge il va effectivement nous tomber sur la tête, boomers, vieux désormais et leurs enfants plus jeunes, désorganisés, non solidaires entre eux, ayant réussi ou non, bobos, individualistes, cyniques malgré eux, cyniques à défaut d'avoir pu partager des valeurs communes dans l'enfance. Les enfants de boomers, ont été, peut-être malgré eux, baigné dans des valeurs de compétition, dans la guerre de tous contre tous... à défaut d'avoir pu partager des valeurs de solidarité, de compassion, propres aux religions, décidément indépassables pour la constitution d'une spiritualité dans la société.
Spiritualité que tu regrettes tant, qui fait tant défaut dans le monde où nous vivons. Je suis un néo gaulliste de gauche pour l'instant je ne vote pas pour les partis qui représentent la colère populaire. En espérant qu'un mouvement néogaulliste puisse constituer l'alternative de gauche, au FN. Et toi entre deux maux (élites constituées ou élites en voie de constitution), tu choisis peut-être effectivement le moindre (élites constituées), et tu fais ainsi preuve de conservatisme.

Emmanuel Mousset a dit…

Néo gaulliste de gauche ! Mon pauvre Erwan ... Tu vas finir avec Dupont-Aignan ! Tu auras l'air malin ...

Anonyme a dit…

Le premier paragraphe de votre post repose sur un postulat que les peuples se révoltent contre les élites mais c'est plus précisément contre les élites favorables à la mondialisation néolibérale et à la domination du capitalisme financier dérégulé et ses exigences exorbitantes qui sont très défavorables au monde du travail auxquelles les forces dites de gauche se sont ralliées par lâcheté et conformisme. De ce fait il y a un consensus entre les gauches et droites de gouvernement pour faire des politiques néolibérales défavorables au monde du travail qui paie le prix fort de cette adaptation forcenée au triomphe du capitalisme depuis le chute du Mur de Berlin. Toutes deux se sont toujours retrouvées d'accord aussi pour accepter une Europe qui a gravé dans le marbre des traités les dogmes néolibéraux. La seule différence entre elles sont de degré et non pas de nature, de ce fait la droite se radicalise pour se différencier de la "gauche" gouvernementale.
Je me souviens qu'il y a une trentaine d'années j'ai entendu parler de Donald Trump à cause d'un divorce retentissant d'avec son épouse qui lui réclamait une large part de la fortune acquise de longue date par son activité de promoteur immobilier, dès le début de son activité professionnelle en 1971.
Ce qui me sidère et consterne c'est la complaisance, la connivence totale des tous médias que ce soit en France et aux USA avec la classe politique. Dans les 2 cas le pluralisme politique n'existe plus qu'en théorie. Lors de campagne présidentielle aux USA 194 sur 200 ont choisi Hillary Clinton, et en France les médias font encore campagne contre Trump sans faire la moindre autocritique à la différence des USA. Depuis au moins la campagne référendaire de 2005 on sait qu'il y a une connivence et une liaison de type incestueuse entre pouvoir politique et médiatique. La presse appartient de nouveau à des grands patrons du CAC 40 qui ont fait leur "beurre" grâce aux commandes publiques.
Emmanuel Mousset et son mentor, le banquier Macron, se disent des hommes de gauche mais ne sont que du côté des plus riches et des plus puissants, ils méprisent le peuple comme les aristocrates d'Ancien régime mais heureusement pour eux je ne pense pas qu'ils finissent sous le rasoir national.

Anonyme a dit…

Emmanuel Mousset et son parti "socialiste" finiront par terre c'est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau c'est la faute à Rousseau.

Emmanuel Mousset a dit…

C'est joli, mais ça ne veut rien dire.

Philippe a dit…

J'ai écouté le discours de Trump tout de suite après les résultats.
Ce qui a été dit en dehors de la litanie de embrassades et remerciements par Trump n'avait plus rie à voir avec sa magnifique (au plan technique) campagne basée sur la "provoc" permettant le buzz.
Nous étions devant un "boss" qui sera sans doute dur, indiquant qu'il fonctionnerait par contrats (si Poutine fait mieux que nous le travail pour éradiquer DAESH c'est lui qui le fera) et dans le cadre d'un pragmatisme dans tout ce qu'il peut contenir de brutal car d'un réalisme absolu.
Je me suis dit bravo l'artiste tu as ramassé la mise et dans ton domaine de compétence (les USA ne sont pas la France pour un président) je plains nos falots politiciens européens. Il y en a déjà un, orphelin du grand long tout mou, qui pisse de peur et qui a déjà écrit au Maître !
Alors changement d'élites, peut ête, mais alors seulement en se débarrassant de celles qui n'en ont pas ........

Erwan Blesbois a dit…

"il y a déjà un orphelin du grand long tout mou, qui pisse de peur et qui a déjà écrit au Maître !", qui est-ce, Philippe ? Et qui est le maître ? Sans vouloir vous embêter, mais j'aimerais savoir, par curiosité...

Erwan Blesbois a dit…

Le plus grand apport que les communistes ont apporté à la société française durant les 30 glorieuses, est l'idée de solidarité. Le citoyen lambda, aujourd'hui, dans le pays France, se comporte comme une petite machine autonome sans aucune des valeurs transcendantes, découlant "in fine"... de la religion (solidarité, entraide), que le communisme avait pu recycler à sa sauce et apporter à l'ensemble de la société. Pendant les trente glorieuses, la religion catholique d'un côté, et le communisme de l'autre (communiste qui ressemble à s'y méprendre à un nouveau genre de religion messianique), structuraient la société française, et leur antagonisme idéologique, était au fond porteur de valeurs. Aujourd'hui l'individu en est réduit à être une petite machine autonome, dont les valeurs sont ultra libérales, donc se réduisent à la recherche individuelle du sexe de l'argent de l'estime de soi, sans aucun souci pour le reste de la société, ce qui explique qu'un phénomène tel que l'exclusion sociale (par le chômage, notamment, mais pas seulement), ait explosé depuis les années 80.
Ce n'est pas seulement une question économique, comme voudraient le faire croire les orthodoxes de la vision économique du monde, et qui voudraient, comme remède réduire la dépense publique : n'est-ce pas pour cette seule question dérisoire que Hollande avait été élu ? Alors qu'il faudrait au contraire établir une sorte de plan d'urgence en faveur des exclus du système, en augmentant cette dépense publique, et notamment en faveur de l'éducation, qui est la question cruciale : mais à condition que l'éducation se réapproprie des valeurs, et ne se contente pas d'être la servante d'un système, où l'on ne raisonne qu'en termes de chiffres en particulier, là où il faudrait penser : solidarité, respect de son prochain, compassion, non guerre de tous contre tous, non compétition, non valeurs issues de l'ultra libéralisme, en général...

Erwan Blesbois a dit…

...Or ce n'est pas le cas, l'école est aujourd'hui la gardienne des valeurs ultra libérales, peut-être et même sans doute malgré elle. Je sais qu'Emmanuel se méfie énormément des grands mouvements de rupture, car ils aboutissent souvent "in fine", à des massacres, voire des génocides, (on se rappelle de Pol Pot, qui voulait "rééduquer" la classe bourgeoise... en la massacrant), lorsqu'on se targue de vouloir "rééduquer" les gens : or les gens ont été éduqué durant 40 ans à une doctrine cynique, nihiliste, qui ne porte aucune valeur positive, si ce n'est des valeurs de prédation. Ce n'est pas du tout une question économique, c'est une question de perte de valeurs généralisée. La question est maintenant, comment faire pour revenir en arrière sans massacres ? L'élection de Trump a des aspects positifs, si l'on est optimiste : les gens ont dit, par cette élection et en connaissance de cause, NON à la mondialisation, NON aux valeurs de prédation et d'égoïsme qui structurent la société, NON aux valeurs de l'ultra libéralisme, qui sous couvert de cosmopolitisme, imposent aux peuples occidentaux, des conséquences dont ils ne veulent pas : en premier lieu l'immigration massive, et les délocalisations industrielles, et autre fléaux contemporains... En espérant que l'élection de Trump ne constitue pas à terme un lavage de cerveau généralisé des populations occidentales, à coup de valeurs axées sur la vulgarité et la peopolisation. Mais je ne le pense pas, les mouvements de réaction populaire, prennent la couleur sociétale de façade des pays qui les portent, mais au fond ce qu'ils ont à nous dire ces mouvements, sur l'état de notre société, est au fond bien plus important que la personnalité de ceux qui les portent (comme la personnalité inquiétante que les médias nous ont présenté de Trump)
Les peuples veulent avoir la maîtrise de leur destin, et ils ont raison ; quand les élites ne cessent de chercher à le tromper "pour son bien". Espérons que les gens un jour aient le courage de se dire à eux même, non à ce que nous sommes devenus, tous collectivement, parce que nous avons suivi des bergers, qui nous ont égaré dans de mauvais chemins... Je suis enseignant et je constate que même dans mon métier, parmi la génération des enfants du baby boom, les collègues les mieux notés sont ceux qui sont bêtement le mieux "adaptés" (du point de vue d'un darwinisme social), et qui le mieux ont fait leurs, les valeurs de l'ultra libéralisme, qui sont rappelons le des valeurs négatives, des valeurs de cynisme, dans le sens où elles mettent tout ce qu'il peut y avoir de créatif en l'homme... au service de l'argent, en définitive.
Pour prendre le cas d'Emmanuel Mousset, c'est un être de spiritualité... mais qui glorifie malgré lui des valeurs de cynisme propres au néolibéralisme, il est l'idiot utile de l'ultra libéralisme porté par Macron, et ainsi il fait le jeu de FN, quand il prétend le combattre...

Erwan Blesbois a dit…

...Emmanuel Todd a raison quand il parle de "catholiques zombies", nous sommes tous devenus en France des catholiques Zombies avec une vision partielle de la réalité. Les Français sont encore animé par des valeurs de générosité, mais il n'ont plus une vision de l'ensemble, comme ils sont incapables de faire le lien entre mondialisation et immigration massive, et lorsqu'on leur demande de faire preuve de compassion envers les réfugiés, ils répondent OUI comme un seul homme... et qu'ils continuent à dénigrer les écarts de revenu, et les salaires exorbitants des grands patrons du CAC 40. Mais ils ne voient pas que les salaires exorbitants, et l'accueil des réfugiés participent du même système, on ne peut cautionner l'un et déplorer l'autre. Pendant ce temps les cyniques continuent à s'en mettre plein les poches, et à profiter outrageusement du système.
Un retour du nationalisme, je préfère le mot patriotisme, permettrait peut-être de mettre dans la tête de ces personnes qui viennent en masse en Europe, pour des raison légitimes ou non, qu'il faut qu'ils se battent pour regagner leur dignité dans leur propre pays, alors même que c'est l'idéologie libérale et ses conséquences géo-stratégiques qui ont entraîné la ruine de leurs pays, avec la ruine idéologique de l'idée de nation, entraîné par l'idéologie cosmopolitique du néolibéralisme.
Et depuis 30 ans, c'est une politique systématique de destruction des Etats nations qui a été entreprise par les pays occidentaux au Moyen-Orient. Saddam Hussein, Kadhafi, Bachar el-Assad, étaient préférables au chaos actuel et à la résurgence de l'islamisme sur les ruines de ces nation, qui nous renvoie au moyen âge le plus nauséeux. Le plus grand responsable dans l'histoire, c'est bien le tournant néolibéral des années 80, donc la plus grande responsabilité est dans l'idéologie mortifère de la génération des "Boomers", qui par soif de "liberté" et rejet des valeurs traditionnelles, pourtant vectrices de sens, a totalement adhéré en masse à l'idéologie néo libérale. En espérant que l'élection de Trump y mette fin... encore une fois Emmanuel Mousset cautionne cette idéologie cosmopolite sur la forme, mais nihiliste dans le fond... je la déplore.

Anonyme a dit…

L'élection de Donald Trump signe, comme le vote en faveur du Brexit, la fin d'une époque celle de la mondialisation heureuse, seulement pour les élites et environ 10% des populations concernées et celles qui n'en ont pas été touché comme Emmanuel Mousset. C'est pourquoi en bon libéral de droite il lui est favorable.
Comme il y a 36 ans l'élection de Ronald Reagan, cet acteur de catégorie B comme disaient déjà les médias bien-pensants de l'époque, celle de Trump signe aussi la fin d'une époque et la révolte des peuples face à des oligarchies qui le méprise parce qu'il pense mal et vote mal comme le 29 mai 2005. N'en déplaise à Monsieur Mousset, son mentor Emmanuel Macron fait partie de cette oligarchie ultralibérale. Votre amie, Madame Merkel est en train de tourner le dos à un accueil sympathique mais inconsidéré, massif de migrants dans son pays pour lui éviter de perdre le contrôle de sa majorité parlementaire et de l'opinion publique.
Ne vous en déplaise il y aura de plus en plus de signes comme le Brexit et l'élection de Trump, Monsieur Mousset. Le monde que vous défendez est en train de mourir et il faudra vous y faire, évoluer pour vous éviter le naufrage total comme celui de vos amis politiques. Le 4 décembre deux élections: l'une en Italie, l'autre en Autriche où nous pourrons, peut-être, y voire ces nouveaux signes que cela plaise ou non.

Anonyme a dit…

Ce que votent les Anglais ça va pas…..
Ce que votent les Hongrois ça va pas…
Ce que votent les Américains ça va pas…
Non mais, pour qui on se prend dans ce pays tombé dans les pires égouts ?

Anonyme a dit…

Comme Paco Rabanne , dans un autre registre , BHL rejoint définitivement le club très fermé des mauvais devins .
Il faut qu’il arrête l’art divinatoire , c’est pas fait pour lui , il devrait plutôt se reconvertir dans le milieu de la mode comme vendeur de chemise .
Avec son expérience en « Cul et chemise » , il devrait vite retrouver du travail .
Ce conseil s'applique évidemment aussi à Emmanuel Mousset dont le mentor politique est Macron, et le mentor idéologique est BHL . Mousset est un petit BHL local.

Anonyme a dit…

@ Erwan Blesbois
Je pense que vous avez voulu dire ça : "Pour prendre le cas d'Emmanuel Mousset, c'est un être de spiritualité... mais qui glorifie malgré lui des valeurs de cynisme propres au néolibéralisme, il est le chantre de l'ultra libéralisme porté par Macron, et ainsi il fait le jeu du FN, quand il prétend le combattre, et en est en définitive "l'idiot utile"..."

Erwan Blesbois a dit…

Le patriotisme cela veut dire que les peuples ont vocation à s'épanouir chacun dans son pays, le multiculturalisme apaisé est une fiction, le multiculturalisme crée partout le conflit selon moi, il crée des ghettos. Surtout lorsqu'il est excessif, causé par la mondialisation. Aujourd'hui on a fait du multiculturalisme une idéologie bobo positive, alors qu'elle est un déchet de la mondialisation
On me répond : "Ça crée le conflit parce que les gens ne veulent pas mettre leur origine et histoire de côté."
Certes, mais ce n'est tout simplement pas possible, et ça on s'en aperçoit en vieillissant, et je le déplore, mais c'est comme ça ! Heureusement chaque identité est plurielle, comme celle de la plupart des Français, mais avec la mondialisation, le multiculturalisme est devenu un phénomène excessif.
Ce à quoi aspire tout être humain est d'avoir un "chez soi", or avec la mondialisation on est en train de ruiner la notion de "chez soi". "Chez soi" ce n'est pas seulement un toit sur sa tête, c'est aussi une culture, des valeurs à respecter, et nous avons en commun, en France, d'habiter dans une maison commune structurée par des valeurs, que les nouveaux arrivants refusent de plus en plus d'assimiler, au nom du droit à la différence...

Emmanuel Mousset a dit…

Erwan, tu vieillis mal.

Erwan Blesbois a dit…

C'est, Emmanuel, que tu n'as pas été humilié par l'idéologie qui te porte, celle des "boomers", moi si, pour des raisons personnelles qui appartiennent à mon intimité...

Erwan Blesbois a dit…

Je vais être un peu méchant et cynique, ne le prends pas comme une attaque personnelle, mais maintenant que Trump a été élu, ce genre de discours patriotiques au mieux, nationalistes et xénophobes au pire, vont fleurir un peu partout, et je me demande alors comment tu vas t'y prendre pour retourner ta veste ?

Erwan Blesbois a dit…

Non de toute façon, je sais que tu ne retourneras jamais ta veste, parce que tu as clairement fait un choix pour la vie... Mais là où ça va faire très mal, c'est que tous ne sont pas comme toi...

Emmanuel Mousset a dit…

Mon cher Erwan, les insultes sont les seules décorations qui m'honorent et que j'accepte.

Je ne suis pas un "baby boomer", n'étant pas né dans l'immédiate après-guerre. Dans mon adolescence, les années 68 étaient déjà tournées (en musique, c'était le temps du punk et du disco). Désolé de contrarier ta démonstration, trop personnelle, trop psychologisante.

Erwan Blesbois a dit…

Non ma démonstration est tout simplement sociologique, tu as fait tiennes les "valeurs" des "baby boomers", parce que tu as été baigné dedans. Tu es à l'extrême queue des "baby boomers", mais tu es un "baby boomer" au niveau sociologique. Je te conseille de visionner le dernier volet de Star Wars, "le réveil de la force", c'est très bien expliqué ce conflit entre les "baby boomers" et leurs enfants.
Je fais effectivement de la psychologie parfois, mais je ne mélange plus avec la politique... enfin j'essaie comme je peux, puisque les valeurs dominantes de la société sont désormais psychologisantes et féminines... je suis conforme à mon époque, et ça, ça te fait toujours plaisir de le relever chez les autres... mais là je fais encore de la psychologie.
Mais de toute façon, comme si toute pensée ne prenait pas sa source dans l'idiosyncrasie... Je te plains si tu n'as aucune idiosyncrasie, si tu es un individu purement impersonnel ! Tu n'arrives pas à saisir toute la portée spirituelle de la fracture générationnelle entre les "baby boomers" et leurs enfants, c'est aussi la limite de ta pensée, et qui t'empêche de saisir les vrais enjeux de civilisation, qui se jouent aujourd'hui.
Mais je n'oublie pas cette vérité profonde, je suis fragile, parce que je ne suis pas un "baby boomers", mais un enfant de "baby boomer", et que le sentiment de puissance que je pourrais ressentir, parfois, et notamment en ce moment, ne sera toujours que provisoire, alors je ne ferai jamais trop le fier...Ce monde a été fait par et pour les "baby boomers", et à leur suite les opportunistes parmi ma génération qui ont choisi d'embrasser leurs valeurs, sans en être réellement, d'un point de vue existentiel. Opportuniste que tu n'es pas puisque tu es sociologiquement un "baby boomer" CQFD, donc tu seras toujours existentiellement invulnérable spirituellement jusqu'à la fin... rien ne pourra entamer ta foi, mais "après toi, le déluge"!
Oui existentiellement je suis un personnage pathétique et absurde, comme le personnage du méchant dans le dernier Star Wars, un enfant de "baby boomer"(tout enfant de "baby boomer, au fond est pathétique et absurde), et quand nous étions étudiants, cela te faisait bien rire. Mais visiblement, plus maintenant, tu te prends peut-être trop au sérieux Emmanuel, au fond je pense que le jeu n'en vaut pas la chandelle, de se prendre autant au sérieux : là tu as perdu l'esprit de dérision, propre à ta génération...
Je sais exactement ce que tu va me répondre sur l'humour ou l'esprit de dérision : c'est quelque chose d'aujourd'hui répandu dans les mœurs, et que tu n'aimes pas parce que cela traduit une certaine forme d'impuissance de la pensée... Une forme d'esprit de dérision absurde et pas aussi abouti que celui de leurs ainés, fut la réponse dérisoire des enfants de " baby boomers", à leurs parents, qui finalement ne les reconnurent jamais, en leur préférant "in fine", les fruits issus du multiculturalisme... D'où la revanche aujourd'hui des "petits blancs" du Midwest...

Philippe a dit…

Finalement Trump a osé utiliser en politique avant les autres la niche médiatique publicitaire qui consiste à s’exprimer comme chez soi ou les bistrots à l’heure de l’apéritif, c’est à dire sans trop de censure sociale, précautions et ronds de jambe langagiers et en augmentant les décibels vocaux.
Le nombre de gens fatigués de l’hypocrisie augmente.
En France le verbe y est bridé par une censure digne de la censure catho d’antan.
Certaines associations (et leurs permanents) subventionnées et aidées par des textes de lois ont fait de la censure de l’expression des idées leur fond de commerce. Le langage des journaleux l’utilise à jet continu en titrant « dérapage de ….untel ou untel » y compris maintenant entre eux, depuis qu’il y a du chômage chez eux !!!
L’ex-maîtresse de notre Président de la République a révélé pourtant qu’il nous appelait les « sans dents » équivalent de l’officiel mais public « non éduqués » des journalistes. Les « fuites » révèlent que tous s’expriment de cette façon, et pas seulement Hollande … casses toi pav’ con … un costard tu n’as qu’à travailler pour te le payer …. etc. Croire qu’ils parlent autrement que ceux qui les nourrissent, c’est à dire nous, donnerait raison à De Gaulle qui disait que l’on étaient des veaux.
Au fait pourquoi « sans dents » ben allez voir les tarifs d’une seule dent sur pivot … et on en reparle ! … alors tout le râtelier !!!!
Des « sans dents », des cons, des tunakatravailler (pour avoir un costard) en off des « non éduqués » en on etc.
Bref même les hypocrites et les tartuffes bon chic bon genre de la gentry à la française s’expriment en privé comme Trump. En fait ils s’expriment comme tout le monde à la maison ou au bistrot de quartier quand il n’y a que des potes.
Il est vrai qu’en France on sanctionne la parole mais insuffisamment les actes et leurs conséquences.
Par contre aux USA la liberté d’expression est quasi totale mais si êtes reconnus responsable pénalement et qu’il s’y ajoute un préjudice à réparer … les dommages financiers … vous n’avez pas fini de les payer ! Un français qui a failli être notre Président à la place de Hollande en a fait les frais !
Plus général mais intéressant dans :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/12/la-gauche-et-la-droitisation-du-monde_5030097_3232.html
Boboland y évoque même Guilluy … sans le nommer … non mais des fois !!!!!!!!!!!!!!