mercredi 16 novembre 2016

La révolution démocratique



"Je suis candidat à la présidence de la République". La phrase prononcée ce matin par Emmanuel Macron était tellement attendue et prévisible qu'elle n'aura pas surpris. En revanche, si l'on se reporte quelques mois en arrière, quelle surprise ! Personne n'aurait imaginé que le ministre de l'Economie fasse en si peu de mois un tel chemin ... qui ne fait que commencer. Le cadre de la déclaration de candidature était symbolique à plus d'un titre : la banlieue, Bobigny ; le travail, la jeunesse et la formation (un centre d'apprentissage) ; le discours dont je retiens une formule frappante, la "révolution démocratique". Si une entrée en campagne se juge d'abord par l'annonce de la candidature, celle d'Emmanuel Macron aura été très réussie.

Cette candidature est une chance pour ma famille politique, le socialisme réformiste, la gauche de gouvernement. Emmanuel Macron ne renie pas ce qui a été fait par François Hollande et son équipe. Il aurait souhaité aller plus loin, il présente maintenant un nouveau projet. Car la gauche ne peut plus être ce qu'elle a été. Cette famille, qu'on appelait autrefois le parti du mouvement, est la mieux placée pour comprendre qu'il faut bouger. Individualisme, autonomie, mobilité, mondialisation, ce sont des valeurs et des faits que l'ancienne gauche ne prenait pas en compte dans ses manières de penser. Macron les intègre dans la redéfinition d'un progressisme qui dépasse les clivages obsolètes.

Pour une partie de la droite aussi, la voie ouverte par Emmanuel Macron peut être une opportunité. La radicalisation autour des thèmes identitaires ou sécuritaires conduit à l'impasse ou au Front national. Les centristes sont orphelins de François Bayrou, dont l'aventure individuelle n'a pas su aboutir sur une offre politique crédible. Le rassemblement des progressistes s'adresse à tous les républicains de bonne volonté.

Les premières réactions à la candidature Macron ne sont pas tendres. C'est normal : celui qui menace le système ne peut que faire réagir le système. Sa révolution démocratique n'est pas faite pour plaire à tout le monde. A droite, nous verrons demain soir ce qu'il se dira, lors du dernier débat télévisé pour les primaires. A gauche, la faiblesse des critiques donne raison à Macron. "C'est embêtant", a concédé Jean-Christophe Cambadélis. Mais qu'est-ce qui est embêtant dans un grand débat démocratique ? Ce n'est pas de se présenter, c'est de n'avoir aucune idée. "Il faut avoir de l'expérience", a fait remarquer Manuel Valls. Parce que Macron n'en a aucune ? Mais si, et peut-être plus que le Premier ministre, dans les tâches qui sont nécessaires pour redresser la France. "Le rassemblement est nécessaire", a souligné François Hollande. Mille fois d'accord ! Mais le rassemblement ne se décrète pas, et il faut laisser la démocratie respirer. La révolution démocratique, c'est ne pas laisser leur chance aux mêmes, c'est sortir du cercle de ceux qui sont déjà en place, c'est présenter des idées nouvelles.

20 commentaires:

M a dit…

Le parti du mouvement dites-vous.
Assurément mais il s'agissait alors d'aller plus loin.
Toujours plus loin.
Pas de revenir en arrière.
Ce mouvement porté par votre favori ne va pas de l'avant, il ramène à auparavant.
Mes compétences économiques (vraisemblablement à l'instar des vôtres) ne me permettent pas de juger péremptoirement du bien fondé des idées de M Macron.
Mais je lisais Bernard Maris dont je pense avoir compris les propos et à moins de n'avoir jamais rien compris à rien, je ne le vois pas sur la ligne défendue par votre candidat.
Néanmoins je vous souhaite bonne chance et s'il passe, qu'il redresse la France via l'Europe parce que c'est là que le mouvement doit se faire.

Erwan Blesbois a dit…

En quoi le socialisme réformiste dont tu te réclames va-t-il rompre avec la logique néolibérale et les dégâts qu'elle engendre ? Il faut penser par esprit de logique, non "spirituellement" comme le fait Emmanuel, coupé de toute "logique du sens" (cf Deleuze). Le monde, l'esprit du monde a une logique qui est son caractère et son destin, ce qu'avaient bien compris certains penseurs, comme Deleuze par exemple, mais que je connais très mal, ou Hegel, que je connais aussi très mal, mais dont je connais les grandes orientations spirituelles. Je cite pour exemple dans la logique de destruction des 40 dernières années : destruction de l'école, destruction du monde du travail, délocalisations, mise en concurrence des salariés, déclassement redouté des "classes moyennes" ou petits bourgeois, enrichissement éhonté de la classe dominante, politique géostratégique de destruction des Etats nations au moyen Orient, donc boulevard laissé dans ces pays à l'islamisme, comme conséquence logique de la guerre exportée dans ces contrées lointaines, mais riches en pétrole et où prime la sécurité d'un tout petit Etat, mais qui fut construit sur les cendres du plus grand crime contre l'humanité de l'Histoire, migrants économiques ou non et réfugiés politique ou non, fuyant vers l'Europe, attentats sanglants sur le sol européen... et j'en passe et en oublie certainement. En quoi l'arrivée de Macron à la tête de l'Etat pourrait-il stopper cette hémorragie, et ne crois tu pas que le pays a besoin en réalité d'un électrochoc, d'un changement radical d'idéologie, d'une rupture définitive avec les valeurs du néolibéralisme ? Ce que les Américains ont eu le courage de faire par leur vote, même si, ne soyons pas naïfs, Trump ne mettra pas fin à l'idéologie néolibérale, même si il a été porté par une aspiration à le faire. Trump n'y mettra pas fin car il est lui-même le fruit de l'idéologie néolibérale et de l'oligarchie d'une part, il n'y mettra pas fin d'autre part parce que les enjeux financiers sont bien trop colossaux et puissants, pour qu'un homme à lui tout seul, fut-il à la tête du pays le plus puissant du monde, y puisse quelque chose : espérons juste qu'il fasse au moins un peu, et qu'il ne retourne pas complètement sa veste en direction des intérêts des plus puissants et néglige le petit peuple des Etats-Unis. Mais la leçon à retenir du vote américain et qui est encourageant est que le peuple a eu le courage de dire NON à ce lavage de cerveau généralisé des médias, poussant toujours à voter en direction des intérêts des plus puissants. Je suis pour ma part partisan de cette rupture, de cet électrochoc, même si je ne peux me résoudre à me dire que mon choix ne me laisse pas d'autre alternative que de voter FN, ce qui répugne à mes réflexes bobos d'origine, et même si j'ai été au fond excommunié par ma propre caste. De Gaulle, de Gaulle reviens je t'en supplie, ils sont devenus fous, tous !!! Juste pour répondre au commentaire précédent, je pense que Bernard Maris, un très grand penseur que nous avons tragiquement perdu, est un nostalgique de l'époque des 30 glorieuses, et de de Gaulle au fond. C'est pour cela que je me retrouve complètement dans la lecture de Bernard Maris, que je conseille vivement aux lecteurs de ce blog.

Philippe a dit…

1-Remarque de fond :
Il nous faut autre chose qu'un suiveur encore récemment serviteur zélé comme Emmanuel Macron du libéralisme économique « bancaire » des multinationales ….
Ce dernier type de libéralisme étant quelque peu différent du libéralisme de l'entrepreneur loco-régional ou national.
Pour mémoire la désindustrialisation française continue chaque jour qui passe en raison du dumping salarial dans lequel nous place l'Union Européenne.
Comment voulez vous avoir une industrie sur notre territoire avec dans certains pays des salaires de 100 à 500 euros par mois et peu de charges sociales pour les entreprises de ces pays. Nos employés industriels subissent dans certains secteurs économiques la concurrence des sans -papiers dont les migrants viennent grossir le nombre avec la bénédiction de l'UE et de la France.(Merkel a appelé les migrants à venir en masse … peu ou pas de critiques de notre gouvernement)
A ce rythme l'évolution du nombre des implantations industrielles montre qu'il n'y aura plus d'industries en France dans 20 ans et donc un chômage structurel digne des pays sous-développés des années 5 /60 !
2-Remarque sur les personnes :
Compte tenu du régime incarné dans une personne donc contestable au plan démocratique de cette V ème République il nous faut aussi un personnage capable sinon de résister au maximum, mais au moins de limiter par sa force de caractère les effets économiques/militaires des directives qui sont données par les patrons de notre pays c'est à dire les dirigeants de l'Empire Nord Américain.
Macron est quand même, non pas trop jeune, mais quelqu'un qui a été élevé dans la coton par deux mamans.
Marine LP qui a eu à résister à une enfance violente.
Un père dur estimant que le harcèlement subi en raison du nom « Le Pen » par ses enfants à l'école de la République (camarades cruels et enseignants sectaires et crétins) permettait de forger la caractère.
Elle fut la seule à s'en tirer psychologiquement dans la fratrie.
Ne parlons pas de l'effet dévastateur pour des enfants d'un départ de la maman dans des conditions sordides. Effet amplement démultiplié par le journaliste qui maquait la fuyarde (… pour ceux qui connaissent les protagonistes)
Et l'attentat qui a visé la famille Le Pen subi en 1976, les photos montre un immeuble « soufflé », on est étonné qu'il n'y ai eu de morts dans les familles qui habitaient cet immeuble, dont les Le Pen.
A l'époque on ne parlait pas d'accompagnement psychologique des victimes ….
3- Bref je préfère Marine la balafrée de la vie à Emmanuel le premier communiant pour gouverner le protectorat France devant la connivence annoncée des Empires Nord-américain et Russe qui se profile à l'horizon avec le duo politique inquiétant pour les européens, duo Trump/Poutine dont la connivence semble s'être nouée bien avant les élections de la semaine dernière.

vincent Savelli a dit…

Je suis très surpris par cet enthousiame macronien bien confirmé par le bulletin gratuir disponible dans tous les commerces :vous vous dites constamment fidèle à votre idéal de gauche!!! Macron de gauche? lol et lol !homme nouveau ?lol et lol énarque , issu du monde bancaire , prode la politique et de la com, passage dans un gouvernement huste pour qu on apprenne son nom , si jeune et déjà traître à celui (le président"qui l 'a intronosé et mis sur orbite !!!!que d 'illusions!!! mais de grâce , surtout pas vous...!!!!

Anonyme a dit…

Macron, menacer le système? Cette bonne blague, il faut être Emmanuel Mousset pour écrire une ânerie pareille. Macron n'est qu'un oligarque en rivalité avec d'autres oligarques dont il veut prendre la place pour faire la même politique. Macron raisonne comme un fonctionnaire soviétique qui pensait que si le socialisme réel ne fonctionnait pas c'est qu'il n'y avait pas assez de socialisme. Remplacez le mot socialisme par libéralisme et vous aurez tout le programme de Macron.
Comme l'a déclaré récemment Emmanuel Todd le PS s'est tellement droitisé, que la droite, pour se différencier, est obligée de se radicaliser, et le FN tente de se recentrer non pas en reniant ses origines par l'abandon de la flamme tricolore mais en adoptant comme emblème une bien improbable et peu crédible rose bleue. Il ne pourra pas se débarrasser si rapidement d'un passif de 40 ans qui lui colle à la peau comme la tunique de Nessus. Cette tentative s'appelle une évolution que le PS est totalement incapable de faire pour lui éviter un très probable naufrage politique l'an prochain. Au mieux Macron peut espérer "tirer son épingle du jeu" mais non pas gagner.

Erwan Blesbois a dit…

Ce que vous proposez est tentant Philippe, d'autant plus que Marine Le Pen est pour moi une voisine, dans le village où sont nés mes grands-parents, il y a marqué Le Pen sur le monument aux morts. Niveau esthétique Marine Le Pen est indéniablement une belle femme, si par dessus le marché, elle a un côté un peu pirate, cela ne gâche rien, Merckel en Allemagne, Morano ou Boutin, sont clairement des "boudins", sans vouloir les offenser, elles ont d'autres qualités, même Royal ou Aubry ne sont pas du tout ma tasse de thé... reste Vallaud Belkacem qui est une jeune et jolie femme. Emmanuel Mousset fait d'elle, je parle de la blonde mature, constamment une caricature que l'on croirait tout droit sortie d'un dessin de feu Cabu. Seulement voilà, il reste la question de la tentation, et donc du serpent. On sait que le peuple allemand tout entier s'est laissé séduire par un serpent. La question est... le FN est il un serpent dont la dialectique est "in fine" : "tu m'aimes donc je te détruis" ? Du point de vue du type que je représente, le "bobo excommunié" de sa caste, le serpent est le pire ennemi intime.

Philippe a dit…

Erwan je ne me suis pas fait clairement comprendre.
La France est un protectorat appartenant in fine à l'Empire Nord-américain et peut re co-administré un jour par l'entente de cet empire avec le russe.
Marine n'aurait que le pouvoir qui lui sera délégué ... elle ne pourrait améliorer notre sort qu'à la marge ... Hollande est même incapable de faire cela, Sarkozy pas plus hier, et le premier communiant Macron demain !
Avant hier Mitterrand le grand pseudo intello s'est aligné sur Reagan le cow-boy.
Les farnçais continuent à se croire à l'époque de Napoléon !

Emmanuel Mousset a dit…

Monsieur Savelli, je suis strictement cohérent : après Rocard, après DSK, je soutiens Macron. C'est la même famille politique.

Erwan Blesbois a dit…

J'ai compris Philippe, je raisonne encore comme si la France était un grand Etat souverain, à l'instar de ce que fut l'Allemagne nazie à la fin des années 30, je compare ce qui n'est pas comparable, et ainsi je participe de la propagande du néolibéralisme oligarchique, dont pratiquement tous les médias se sont faits le support, avec la mise au devant de la scène politique d'une curiosité comme le "phénomène Macron", qui n'a jamais été élu, qui a une toute petite expérience politique au sein du gouvernement, passage obligé effectivement qui constituait une stratégie pour se faire connaitre du grand public, tout cela ressemble a un montage "vite fait, mal fait", de nos petits oligarques amateurs. Je ne comprends pas comment Emmanuel qui par ailleurs fait preuve de probité intellectuelle, peut tomber dans un panneau aussi grossier, et se permettre de le comparer à Michel Rocard... Tout semble fait dans l'urgence et la panique, et ce que redoute par dessus tout peut-être notre oligarchie locale et hexagonale : l'arrivée au pouvoir du FN, qui pourrait tout remettre en question, dont l'immigration massive, qui est partie prenante du système de mise en concurrence des salariés entre eux, pour un nivellement vers le bas salarial, que vous appelez vous, "dumping social", si je ne m'abuse.
Souvenons-nous, que la première intervention des pays coalisés sous bannière nord américaine, le fut à l'issue d'une propagande médiatique qui comparait complaisamment Saddam Hussein à Hitler, et qui faisait l'analogie entre une non intervention, et l'esprit munichois. Nous étions alors tous collectivement en plein délire, et je me souviens que nombre de profs de philo à la Sorbonne, dont une prof dont j'étais proche par ailleurs, et que j'admirais et admire toujours, Elisabeth de Fontenay pour ne pas la nommer, elle-même proche d'Alain Finkielkraut, soutenaientt cette guerre, pour l'anecdote, Balibar était contre, et bien isolé au sein de ses confrères sur ce point. Pour ce qui est de Finkielkraut, en soutenant cette guerre, il était ainsi incohérent avec sa pensée, car il ne faisait pas le lien entre "oligarchie néolibérale"(problème qui ne se posait pas alors, dans les années 90, en ces termes, que l'on aurait pu assimiler à une certaine forme d'antisémitisme détourné), destruction de l'école et intervention en Irak. Or effectivement tout est lié, et c'est faire preuve d'absence de probité intellectuelle ou de paresse dialectique, ce qui revient au même que de ne pas faire le lien...

Erwan Blesbois a dit…

...Je me souviens quand même que quelques autres étudiants et moi, nous étions plutôt contre cette guerre, et nous portions des badges avec écrit dessus "Quelle connerie la guerre", je ne me souviens plus dans quel camp était Emmanuel Mousset... il devait être pour l'intervention, puisqu'il se plante généralement dans ses prises de position politiques. Des badges dont je subodorais quand même l'esprit de manipulation, car ils avaient la forme de la petite main jaune de "touche pas à mon pote"... mais passons. Avec le recule, nous nous apercevons que cette intervention fut le prélude à une politique occidentale systématique de destruction des Etats nation au Moyen Orient, qui a apporté le chaos que l'on voit aujourd'hui dans cette région du monde, et également le phénomène des migrants et des réfugiés de guerre ou non, très massif il faut l'avouer, beaucoup trop massif et inquiétant, et selon moi très dangereux à long terme pour les autochtones européens que nous sommes, et qui auront bientôt honte de se dire qu'ils sont "de souche" ; mais n'est-ce pas le but caché, de la propagande médiatique ? Et cerise sur le gâteau, cela nous a apporté les attentats sanglants d'une ampleur inédite, sur le territoire français notamment.
Cela effectivement beaucoup pour que l'on ne considère pas l'option FN, comme une alternative très sérieuse, qui mérite la réflexion, et non l'ostracisation systématique, poussé par un réflexe bobo de rejet de la rupture... en dehors d'ailleurs de toute considération sur le physique de Marine Le Pen, ce que nous nous amusons peut-être trop souvent à faire sur ce blog. Pourquoi l'idéologie bobo se caractérise par un rejet de la rupture et l'entre-soi idéologique ? parce que les bobos sont encore des enfants dans leur tête, sous l'emprise de leurs parents "baby boomers", qui les ont tenu dans un état de dépendance affective à leurs idées, et surtout aux plaisirs qui en découlaient : sexe, argent et estime de soi ; c'est-à-dire in fine, les valeurs du néolibéralisme, dont seule une élite, parmi ces bobos élevés aux valeurs de l'antiracisme, tire son épingle du jeu. La génération des bobos, qui sont les enfants des "baby boomers", n'est jamais parvenu à maturité politiquement, il est probable qu'elle n'y parvienne jamais, et qu'elle demeure sous l'emprise idéologique des parents, comme l'illustre magistralement toute l'œuvre de Houellebecq, qui lui s'est émancipé idéologiquement et qui n'a pas de tabous... dont le tabou Le Pen, dont il fait du réflexe de rejet systématique, une satire de l'esprit bobo manipulé par les désormais gérontes de 68, mais qui furent sur les barricades quand il le fallait, ce qui leur donne une caution morale et une influence sans limite sur l'idéologie bobo.

Pour conclure, il est à noter que Marine Le Pen, elle aussi est une bobo au fond, qui a beaucoup souffert, certes, mais élevée avec des enfants bobos comme vous l'évoquez Philippe, et qui est parvenue à maturité politique, à la différence de ses petits camarades, demeurés puceaux sur ce plan, au point que l'on soit obligé de créer de toute pièce, une singularité politique artificielle comme le phénomène Macron.

Emmanuel Mousset a dit…

J'étais pour l'intervention, et la suite m'a donné raison.

Philippe a dit…

Je ne peux pas partager l'opinion néo-colonialiste de E.M.
J'ai été éveillé à la réflexion politique (pas politicienne !) au contact de celle du courant des non-alignés et en sus dans un pays dont les dirigeants de l'époque étaient des locomotives de ce mouvement utopique.(utopique car pensant améliorer l'humanité ...)
Voir la « Déclaration de la Havane » de 1979
Les « leçons » reçues au ministère de la santé d'Alger sont restées gravées.
Le courant international dit des « non alignés » a fait vivre le concept appelé « néo-colonialisme ».
Pour moi le comportement néo-colonialiste de l'Empire Américain et de ses servants (France, G.B., Allemagne etc.) perdure et reste l'une des clés permettant une lecture réaliste de la géopolitique.
Le colonialisme était fondé sur la règle des 4 M : Marchands, Militaires, Missionnaires, Maçons (francs maçons).
Le néo-colonialisme débarrassé de tout faux semblant religieux/ésotérique est fondé sur les deux premiers : Marchands et Militaires (transmuté récemment en Financiers et Frappes Chirurgicales).
Les interventions militaires de l'Empire au Maghreb et au Machrek … interventions Militaires transmutées en Frappes Chirurgicales (langage hypocrite suggérant une absence de victimes civiles) … ne sont là que pour ouvrir la voie aux « Marchands » et aujourd'hui aux « Financiers » …
des habitants de ces pays tout le monde s'en fout …
NB des pays comme la Chine ou l'Inde n'interviennent nulle part ... nous puisons notre pseudo droit à intervenir cxhes les autres dans le comportement néo-colonialistes de nos dirigeants

Anonyme a dit…

Monsieur Blesbois:: relisez Boileau ça vous obligera à faire plus court( car vos logorrhées epistolaires sont d'un pénible..qui arrive jusqu'au bout?)
ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

vincent Savelli a dit…

monsieur Mousset, oui Rocard était de gauche , m$eme plus avec le PSU et ses positions soixantehuitardes de l'époque , oui , bon , soit , DSK , le richissime , était de gauche , Vous , vous êtes toujours déclaré de gauche ; osariez vous dire que Macron est de Gauche ? lol!

yvesgerin a dit…

De profondes réformes de structure de notre chère education nationale,chiche.

yvesgerin a dit…

Autre chose,le trans humanisme n est pas une ideologie mais la définition anthropologique de notre monde contemporain.exemple la charmante Frédérique souriant aux robots
Lire B. Stiegler la Disruption et le dictionnaire du trans humanisme chez Vrin

Emmanuel Mousset a dit…

Monsieur Savelli, ce n'est pas à moi de définir les autres. Je leur laisse ce soin. Macron a toujours dit qu'il était de gauche, il a été ministre d'un gouvernement de gauche et il a adhéré pendant plusieurs années au PS. Cela me suffit. Et puis, je n'ai pas besoin d'une étiquette pour apprécier quelqu'un. Macron n'est pas un pot de confiture.

Anonyme a dit…

Il ne suffit pas de se dire de gauche pour l'être. Ce sont des actes et des analyses qui le démontrent. Or les actes et les réalisations du gouvernement dont Macron a fait partie, et des gouvernements de la présidence Hollande indiquent un clair virage à droite de gens qui se disent de gauche. Etre de gauche c'est avoir une préférence dans la défense des intérêts du monde du travail, non pas par une assistance sociale pour compenser un renoncement à peser sur le cours des choses du monde, à savoir un travail sur le long terme : un CDI comme on dit maintenant et un salaire suffisant qui permet de vivre décemment avec une protection sociale assurée contre les accidents et les aléas de la vie.
Bref tout ce qui est étranger aux préoccupations politiques d'Emmanuel Mousset et de son mentor Emmanuel Macron.

Erwan Blesbois a dit…

@ Anonyme 17:34
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément" : oui mais cela justifie-t-il pour autant que l'on s'exprime, à l'instar de la génération, je ne sais comment on l'appelle "x" ou "y", voire "z" (?), mais qu'y a-t-il après "z", l'abîme (?)... que j'appelle personnellement pour simplifier, la génération bobo pour l'opposer à celle des baby boomers... en langage twitter qui réduit la pensée , à ce que le mac do, et à la grande gastronomie. Je conçois que pour vous un effort de décorticage, donc in fine un effort de pensée, soit une contrainte qui vous oblige à un effort. Non que j'estime avoir atteint au niveau de l'écriture, celui de la grande gastronomie, mais je fais l'effort en tout cas de livrer aux lecteurs de ce blog, une "pensée", ou au moins un début de réflexion, qui n'est pas au moins sur la forme, l'équivalent d'une mauvaise cuisine indigeste, représenté par l'exemple d'un sandwich qui sortirait d'une chaîne à consommer in fine... de la "merde", comme dirait feu Jean-Pierre Coffe... nommée Mac Do. Quoiqu'il en soit le système a bien réussi son coup, car nous sommes devenus tous collectivement des machines à consommer, à qui l'on donne à peine de quoi assouvir ses pulsions de consommation (car dans la consommation, il ne s'agit plus généralement d'un acte raisonnable, mais d'une pulsion de consommation), noyés dans un système où la culture ne fait plus lien entre ses membres, et ne permet plus l'expression d'une éventuelle révolte, contre un tel état de fait.
Je crois avoir bien cerné les donnés du problème actuel : alors qu'autrefois, avant l'âge de l'oligarchie néolibéraliste qui nous impose ses valeurs de manière délibérées (à la manière d'un complot ?), ou non (de manière inconsciente et non voulu de la part d'une personne particulière, qui serait alors diabolique, mais comme l'expression quand même d'une volonté de manipulation diffuse, de la part d'un système), les gens étaient structurés de l'intérieur par des valeurs qui leur venaient de l'école de la République ou du langage. Or désormais, les gens sont structurés de l'extérieur par l'image qu'ils renvoient aux autres, ils sont tributaires de cette image, et donc finalement du regard des autres sur eux. C'est pour cela qu'un phénomène comme la manipulation, que certains psys appelle "perversion narcissique", ne cesse de s'accroître et ne peut qu'exploser, puisque le commun des mortels ne se définit plus par rapport à des valeurs que nous n'avons plus, mais directement par rapport aux autres. Quand donc il ne parvient pas à obtenir l'image de lui même de la part de son prochain, qu'il trouverait conforme à son souhait, à son désir, alors il s'en prend à son prochain par la violence, pour arracher de lui cette adhésion, à l'image qu'il tente d'une certaine façon de lui vendre...

Erwan Blesbois a dit…

...Ainsi nous ne sommes plus structurés globalement par des valeurs, c'est-à-dire et il faut bien retenir cela car c'est le plus important, par le langage... mais par l'image que nous voulons montrer aux autres, et donc nous sommes structurés par des images, notamment le sacro saint" look", dont la naissance officielle remonte au début des années 80, mais dont il y avait eu de fortes prémisses dès les années 60, c'est-à-dire ce que j'appelle moi, l'avènement de la culture de masse. Ainsi cher anonyme vous tombez dans ce piège de vouloir m'attaquer car je ne corresponds pas à une image satisfaisante, de celui qui devrait s'exprimer d'une façon conforme sur un blog consacré à la politique, et aussi que par ma façon de m'exprimer je vous renvoie à une image de vous même, qui ne vous satisfait peut-être pas, et donc in fine vous avez la tentation de vouloir détruire ma propre image : c'est-ce que j'appelle le phénomène de la perversion, "je te séduis, donc tu m'aimes, et au final je te détruis", même si vous n'avez rien fait pour que je vous aime, et vous n'avez rien fait non plus pour me séduire, ou alors juste me renvoyer à une époque de classicisme culturel qui correspond au XVIIème siècle en France, c'est-à-dire le grand siècle français, dont Boileau, fut l'une des figures emblématiques, époque de grandeur dont nous avons tous peut-être ici sur ce blog, la nostalgie... mais j'ai voulu par votre réaction particulière, généraliser le phénomène à l'ensemble de la société. La société actuelle est sous l'emprise du "serpent", du grand prédateur tapi (Tapie Bernard ?), et qui cherche à vous dévorer... Pour l'instant cette emprise se fait de manière plus ou moins pacifique par le biais de la consommation, et quand je dis "dévorer" c'est encore une métaphore, mais du moins sommes nous dévorés symboliquement par la grande machine à produire et à consommer, qui ne cesse de tenter de nous séduire par des publicités abusives qui tentent de s'introduire jusque dans notre intimité. Et quand je dis intimité il ne s'agit pas seulement de notre foyer matériel, mais aussi et c'est bien plus grave, de notre conscience spirituelle, et nous sommes devenus les rouages insignifiants de cette grande machine à broyer les âmes. La dévoration de l'âme est aujourd'hui encore une métaphore et non pleinement une réalité, mais qui sait si demain, un régime totalitaire ne parviendra pas à s'imposer à des consciences démunies et détruites, dont le travail de sape de destruction a déjà été bien entamé par la société de consommation, toutes prêtes à recevoir de la part du pouvoir, un contrôle total sur se conscience individuelle.
Notez que de cette réflexion sur la façon de penser ou de ne plus penser de nos contemporains, je peux tirer tout un tas d'incidences politiques, mais c'est du particulier qu'il faut partir pour comprendre le général, comme le fit en son temps Nietzsche, et comme le fait souvent Emmanuel Mousset, se comportant en peintre des mœurs de son temps... donc je ne suis pas complètement hors du sujet qui nous occupe ici sur ce blog ; même si les apparence me donnent peut-être tort.
Voilà, j'ai essayé de faire le plus court possible et d'être bref, vous voyez je fais des efforts...