lundi 7 novembre 2016
Les orphelins et le diviseur
Les deux événements politiques du week-end ont été la position du PCF pour la présidentielle et les déclarations d'Arnaud Montebourg. Les communistes ! J'ai connu ce parti flamboyant, dominateur. Aujourd'hui, et depuis pas mal de temps, il est dans l'incertitude, pour ne pas dire l'errance. A la dernière présidentielle, le PCF s'était rangé derrière Jean-Luc Mélenchon, ex-socialiste depuis peu. Ce ralliement n'était pas très glorieux, presque baroque : le grand Parti communiste français suivant le petit Parti de gauche, d'anciens PS cherchant à se reconvertir. Autrefois, c'était le contraire : les non communistes étaient à la traîne.
Serait-ce le retour du refoulé, une prise de conscience tardive ou une réaction d'honneur bafoué ? Samedi, les cadres du PCF ont dit non à Mélenchon, n'ont plus voulu revivre une nouvelle humiliation. Pourtant, tout amour propre rentré, l'alliance avec Mélenchon était grandement avantageuse : avec 11% en 2012, le PCF ne pouvait espérer mieux. Présentant un candidat issu de ses rangs, quel serait le résultat ? 2% ? J'ai l'impression que les communistes n'ont le choix qu'entre deux humiliations : se soumettre ou s'effondrer.
Le pire dans cette affaire, c'est que le PCF a un chef sans autorité, ce qui est le plus préjudiciable en politique. Pierre Laurent, qui défendait l'option Mélenchon, n'a pas été suivi. Que va-t-il faire maintenant ? On n'ose pas songer à lui pour être candidat à la prochaine présidentielle ... Certains de ses camarades pensent à la solution Montebourg : c'est extravagant ! Se passer de Mélenchon pour se retrouver au côté d'un encore récent ministre de Hollande !
Arnaud Montebourg, parlons-en : on dit de Macron, à tort, qu'il n'a pas de programme. Et celui de Montebourg, où le voyez-vous, à part la vieille rengaine du made in France, qui ne fait pas un projet ? Dimanche, il a eu une trouvaille : "l'union des gauches". Génial ! Les nostalgiques auront une larme à l'œil, puisque l'expression leur rappellera l'union de la gauche du début des années 70. Pourquoi ne pas ressortir le Programme commun, de la même époque ? Mais l'union de quelles gauches ?
Montebourg est le premier à diviser en tapant fort sur la gauche de gouvernement, dont il faisait partie il n'y a pas si longtemps. Avec les communistes ? Ils ne veulent plus entendre parler d'accord avec les socialistes, sauf pour des élections locales. Et puis, Montebourg a décidé de participer à la primaire socialiste : que deviendra-t-il si un autre est choisi, Hollande par exemple ? Va-t-il soutenir, comme il s'y est engagé, celui dont il condamne la politique ? Non, tout ça ne tient pas debout. D'un côté des communistes orphelins, de l'autre un socialiste diviseur : quelle misère ! Décidément, l'avenir de la gauche se joue ailleurs.
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11 commentaires:
Je pense malheureusement que Montebourg ne sera pas choisi, à l'issue de la primaire, mais il a laissé clairement entendre qu'il ne soutiendrait pas explicitement un membre de l'aile droite du PS. Il s'abstiendra simplement d'appeler à voter contre... Il est évident que Montebourg manque de "couilles" ; comme se présenter "au culot", à l'instar de Macron, qui ne passera pas par les primaires, et il a raison, 1000 fois raison, Macron ! Malheureusement si Montebourg croyait une seule seconde en son programme, il ferait comme Macron. Seulement voilà, Montebourg est un brave type qui a conscience des ravages du capitalisme, mais il pense comme tous les autres en son for intérieur, que l'on n'y peut rien. Montebourg a conscience des problèmes, mais il ne croit pas en lui-même, en sa chance, et à la possibilité de changer quoique ce soit, alors il fait acte de présence pour la forme, mais sans conviction, dommage !
Pierre Laurent, un petit apparatchik timoré comme le fût Hollande du temps où il était premier secrétaire du PS, et même en tant que président, n'a pas su faire, n'a pas su ni voulu établir une ligne politique claire et nette de sorte qu'elle soit entérinée. Il louvoie depuis février, date où Mélenchon est entré en campagne en homme libre après s'être émancipé de l'imbroglio que constituait le Front de gauche. Le PCF a le choix entre mourir dans le déshonneur comme depuis 1981 en étant "cul et chemise" avec un parti "socialiste" et ses politiques droitières et retarder l'échéance avec Mélenchon et sa tentative politique de bâtir une offre politique qui soit vraiment de gauche. Il faut dire, à ce jour, qu'il a des chances de réussir avec un PS divisé et déliquescent soutenant un gouvernement "socialiste" avec un président à l'impopularité jamais vue dans la Vè République.
Oui, l'avenir de la gauche se joue ailleurs. Elle passe par le naufrage d'un parti "socialiste" pour une recomposition complète qui nécessitera au moins une dizaine d'années voire 23 comme entre 1958 et 1981.Cependant je ne vois aucun Mitterrand en vue, Macron n'est qu'au début ou d'une longue marche ou bien il fera naufrage mais est-il vraiment de gauche, déjà il n'est qu'il n'est pas socialiste? Son électorat se trouve à droite comme tous les libéraux. Pour avoir un avenir de président il lui faudra 20 ans pour bâtir un parti avec une représentation dans les instances politiques de notre pays ce qui est indispensable. D'ici là nous en reparlerons, peut-être, bientôt. Mais il n'a plus son mentor et financier, le milliardaire Henri Harmand.
Vous voyez des "mentors" partout ! Et vous, c'est qui, votre "mentor" ?
Je n'ai pas un mais plein de mentors qui contribuent à ma réflexion et analyses politiques. Je vous les avais déjà cité: Emmanuel Todd, Marcel Gauchet, Jean-Pierre Le Goff, Christophe Guilluy, et l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir. Des personnalités qui sortent du prêt-à-penser dominant qui est aussi le vôtre.
à Anonyme de 10H12
En effet leurs analyses et constats sont plus proches du réel/ des réalités que celles des pseudos experts participants aux émissions de désinformation qui dominent sur toutes les chaînes.
Si les propriétaires et financiers des médias favorisent cette propagande basée sur les affects et non sur la raison c'est qu'elle est bonne pour leurs affaires non médiatiques et pas toujours pacifiques encore moins pacifistes !
Pour commencer à y réfléchir et ensuite faire ses recherches personnelles sur le qui est derrière tout cela et pourquoi on peut lire
http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/la-concentration-actuelle-des-medias-pose-un-vrai-probleme-democratique-julia-cage-502772.html
Le PCF resterait une force en ne s'éloignant pas ses programmes humanistes originels.
C'est quand même le PCF qui a tordu le bras du gouvernement en 1946 pour (par décret) instaurer le plus grand progrès social de tous les temps : la sécu...
Un organisme instituant la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle en lieu et place de la charité (qui bien ordonnée, on le sait tous, commence par soi-même).
Un organisme que bien des pseudo-sociaux rêvent d'en rogner les ailes après lui avoir déjà mis du plomb dans les pattes.
Le PCF doit se présenter avec ses idées et programmes. Il doit présenter des candidats en toutes circonstances. Il doit avoir une tête pensante capable de nouer des alliances qui ne renieraient pas son fond de programme.
Aux autres ensuite de voir s'ils sont compatibles avec lui ou non.
Avant de s'imposer il faut d'abord être capable de se poser.
C'est une erreur complète, une contre-vérité, d'attribuer la création de la Sécu aux communistes. C'est le haut fonctionnaire Pierre Laroque qui, à la demande du ministre du travail gaulliste Alexandre Parodi a fondé dès octobre 1944 la sécurité sociale puis l'a institué définitivement par des lis le 4 et 19 octobre 1945; alors les communistes Marcel Paul et Maurice Thorez faisaient partie du gouvernement sous l'égide du général de Gaulle jusqu'en janvier 1946.
Et vous passez Ambroise Croizat par pertes et profits ?
Un haut fonctionnaire est-il un homme politique ?
Depuis quand ?
"Croizat est ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement). C’est à ce poste qu’il dirige la mise en place du système de protection sociale : assurance maladie, système de retraites, allocations familiales, et amélioration du droit du travail français, avec les comités d'entreprise, la médecine du travail, la réglementation des heures supplémentaires, le statut des mineurs."
Et tout cela, ce n'est pas moi qui le dis, je recopie !
C'est bien Croizat qui a signé par décret en mai 46 (sauf erreur) la mise en place de la Sécu...
Dont tout le monde bénéficie...
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