samedi 26 novembre 2016

Fidel Castro est mort



Fidel Castro est mort dans son lit. Il aurait pu être renversé par le peuple, périr dans un attentat ou fuir son pays, comme cela s'est déjà vu dans des régimes du même type. Non, il est mort en paix dans son lit, avec son frère à la tête du pays. C'est l'un des derniers grands révolutionnaires du XXème siècle qui nous quitte : Lénine, Mao, Fidel. Des époques et des régions différentes, mais un même espoir : le communisme.

Fidel Castro est mort, et il aura vu le communisme mourir avant lui. Fidel, c'était le dernier espoir du communisme. L'URSS et la Chine étaient devenues totalitaires, faisaient peur mais Cuba laissait une part de rêve, d'autant que Castro n'était pas un communiste patenté. Les plages de sable fin, le mojito, Che Guevara, les guérilleros, le soleil et la mer bleue, la résistance d'une petite île à la puissante Amérique, la révolution sans trop de violence ni de morts, la défaite de l'horrible Batista, les gros cigares qui n'étaient plus réservés aux richards : quelle légende ! Nous aurions tant aimé qu'elle continue encore ...

Fidel Castro est mort, mais sa légende aussi, depuis bien longtemps déjà. Une dictature en a simplement remplacé une autre. Mais combien de temps aura-t-il fallu pour que toute une partie de la gauche s'en rende compte ? Même chez certains réformistes, qui pourtant n'en avait pas besoin, l'illusion a été tenace. J'ai connu des camarades qui allaient passer leurs vacances dans l'île et en revenaient satisfaits, pas plus gênés que ça. Il est vrai que la froide social-démocratie suédoise porte moins au rêve que le socialisme sous les cocotiers.

Bien sûr, Fidel Castro a fait de bonnes choses. Je ne suis pas historien, pas spécialement intéressé par le sujet, mais je n'en doute pas. Il n'empêche que la réalité est là : Cuba n'était pas une démocratie, les prisonniers politiques étaient nombreux (je devrais sûrement le conjuguer au présent). Et quand on est de gauche et républicain, nonobstant tout le reste, les conquêtes sociales et la défense légitime du pays, cela suffit à condamner, devant l'Histoire, et l'homme et le régime. A ce titre, il sera instructif de noter, durant la journée, les réactions politiques des uns et des autres à ce décès, d'abord à gauche.

Fidel Castro est mort, et ce que l'Histoire retiendra de lui n'est pas ce qu'on croit : son communisme tropical, non, mais la séquence des missiles soviétiques, pointés sur les Etats-Unis, menaçant la paix mondiale, laissant croire pendant quelques semaines à une possible guerre nucléaire, oui, je crois que cela marquera.

Finalement, il faudrait que nos rêves restent des rêves, pour ne pas tourner au cauchemar en passant dans la réalité. Fidel Castro est mort, le communisme est mort mais les rêves, eux, ne meurent jamais.

36 commentaires:

L C a dit…

OK le régime castriste n'est pas démocratique au sens généralement admis en France.
Mais il a remplacé quoi là-bas ? Un régime démocratique ?
Les buts de Fidel et compagnie étaient-ils moins pertinents que ceux poursuivis par Batista et ses sbires ?
Et le Che, qu'en pensait-il d'avoir été de l'aventure cubaine ?
Quelqu'un a dit il y a bien longtemps de ne pas juger pour ne pas être jugé à son tour.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne sais pas à qui vous songez, pour le laisser ainsi dans l'anonymat. Mais il est bon de juger et d'être jugé. Sinon, il n'y a plus de justice, de morale et de politique. Ne pas juger, c'est de la lâcheté ; refuser d'être jugé, c'est un manque de courage. La preuve : vous posez des questions, mais vous vous gardez de prendre partie, de vous engager.

Erwan Blesbois a dit…

"Fidel Castro", je croyais que c'était une marque de cigares... Où l'on voit que le communisme partant sur des principes erronées, comme la bonté naturelle de l'espèce humaine, ne pouvait aboutir qu'à l'échec. Qu'un modèle comme le libéralisme est plus conforme à notre nature de prédateur dans la chaîne alimentaire des espèces animales, et même que l'Homme constitue le prédateur absolu, qui pourrait manger le lion ou le grand requin blanc, si tel était son caprice, ce dont certains pervers ne doivent pas se priver.
Où l'on voit aussi que le libéralisme économique va nous mener à une ruine finale bien pire que celle qui fut celle du communisme. Car le risque d'un système comme le libéralisme, c'est que plus rien ne puisse renaître de ses cendre. Effectivement une planète Terre totalement saccagée et rendue non viable, par la nature prédatrice de l'homme et d'une idéologie clamant qu'il n'existe pas d'autres alternatives, fondées sur d'autres valeurs que celle de la rapacité et de la course au profit à tout prix, est de plus en plus crédible.
Il faut garder l'espoir que d'autres alternatives sont possibles.

Emmanuel Mousset a dit…

Le communisme, c'est l'échec et le libéralisme, c'est pire : ok, admettons, mais on fait quoi ? La politique ne vit pas d'espoir mais de réalité. Les "autres alternatives", c'est quoi ? Allez, raconte, j'ai envie de lire un nouveau roman.

Anonyme a dit…

Vous en oubliez, comme bien d'autres, le dernier pays communiste de la planète, la Corée du Nord avec son troisième et jeune dirigeant de la dynastie des Kim : Kim Il Sung, le fondateur, Kim Jong Il, le successeur, et le jeune rejeton Kim Jung Un.
Que ce soit le régime castriste à La Havane comme tous les pays socialistes ils ont mis l'accent sur la santé, l'éducation, et la culture gratuite. Ce qui me parait le fondement indispensable à tout développement économique et social de n'importe quel pays sur la planète. Un certain développement économique a pu également être possible mais pas de rivaliser avec les pays capitalistes qui ont su développer un conséquent état social depuis la Libération mais que les libéraux dont vous êtes avec votre Mentor et tous les "socialistes" ont entrepris de détruire lentement mais sûrement depuis 1979 et 1981 le triomphe du néolibéralisme version Thatcher et Reagan. Ils ont tous entériné une Europe néolibérale rétrograde mais les classes sociales qui en sont victimes se rebellent et cela donne le Brexit, et l'élection de Donald Trump. Tout ce que, par aveuglement, vous ne voulez pas voir, ni savoir. Comme l'exprime Chantal Mouffe nous vivons un moment populiste parce que les classes dirigeantes sont sourdes et aveugles.

Anonyme a dit…

"La politique ne vit pas d'espoir mais de réalité" dites-vous? C'est bien votre drame. Vous n'avez aucune réflexion politique et culturelle qui sorte du prêt-à-penser néolibéral contemporain. Le libéralisme est une auberge espagnole dans dans laquelle vous n'y prenez que le pire: le néolibéralisme très à droite version Thatcher, Reagan voire Fillon. Ce ne sont que des vieilleries datant de près de 2 siècles qui ont connu un regain long à l'échelle humaine, trop long et malfaisant, mais en train de perdre la partie.
"Du réel à l'idéal" disait Jaurès. Sans idéal le présent est insupportable. Quand on n'offre pas d'alternative d'un avenir meilleur comme tous les libéraux on fabrique du vote populiste et l'on est un agent électoral du FN.

Erwan Blesbois a dit…

Tu as bien compris que je n'aime pas les baby boomers, leur idéologie qui dégouline de bons sentiments, et leur cynisme concernant leur vie privée, du genre "faites ce que je dis pas ce que je fais". Ce que je prône politiquement ce n'est pas la réforme, mais la rupture avec cette idéologie délétère. J'ai déjà expliqué les ravages de cette idéologie antiraciste, multiculturaliste, droitdel'hommiste et bla bla, qui notamment en réalité ne respecte pas réellement les musulmans, mais feint de les accueillir à bras ouvert, après avoir détruit leurs pays d'origine. Je n'aime pas quand une génération utilise la chance historique qu'elle a eu, pour finalement flatter les instincts les plus bas de l'espèce humaine et abolir toute forme de morale dans l'éducation des enfants notamment. Résultat, la génération des enfants des baby boomers, lui est soumise idéologiquement. Les baby boomers ont gardé pour eux tout le prestige et le charisme, laissant des miettes à leurs enfants. Pour ce qui est des relations extérieures, les baby boomers se sont comportés comme des porcs dans les pays musulmans. Dans les médias ils continuent leur entreprise de démolition idéologique de leurs adversaires. Bref ils ont la mainmise sur tout, leur pouvoir s'apparente à une forme de totalitarisme. Leurs enfants vivent dans un monde du travail sérieusement sclérosé du fait de leurs parents, et pendant ce temps là cyniquement, ces derniers profitent majoritairement de leurs retraites au soleil, quand ils ne se livrent pas explicitement au tourisme sexuel. Mieux vaut ne pas les connaître de trop près pour les admirer, comme cela semble être ton cas.
Si l'être humain, quand il a tout pouvoir, toute liberté, toutes opportunités de rendre le monde meilleur, se livre en réalité à un tel saccage de la nature, de la planète, des espèces animales, de l'altérité humaine, et pour finir de ses propres enfants. Je m'interroge si il ne serait pas judicieux de brider d'une façon ou d'une autre, la toute puissance de l'Homme, pour son propre bien, par la morale. Alors que je le sais les baby boomers revendiquent l'impureté et l'amoralisme, quand ce n'est pas un immoralisme clairement assumé. Bienvenu en 2016, la vague baby boomer n'a porté aucun fruit et ne laisse que la ruine et le chaos à la génération de ses enfants. Et à tous les autres peuples de la planète, qui ne sont pas occidentaux, à qui l'on a mis une machine à calculer dans la tête, en lieu et place de leurs cultures ancestrales.
Comme les baby boomers influents sont tous issus du même sérail idéologiques, ils ont tous reçu une formation d'extrême-gauche dans leur jeunesse, et ils pratiquent tous une forme de terrorisme intellectuel à l'encontre de leurs adversaires, à défaut d'avoir eu le courage de mettre réellement des bombes, là où il le fallait et quand il le fallait, pour faire s'effondrer le pouvoir pompidolien puis giscardien, qu'ils vomissaient. Ce terrorisme intellectuel sert désormais à ostraciser leurs adversaires politiques qui représenteraient d'autres intérêts que les leurs (celui des baby boomers). Il leur sert aussi à véhiculer la pire idéologie économique qui soit : le libéralisme, et s'assurent par leur matraquage idéologique, que l'idée libérale fasse consensus. Fillon sera bientôt leur poulain pour "faire barrage au FN", et bien sûr tu seras le premier à tomber dans le panneau.

Emmanuel Mousset a dit…

Je suis content qu'un castriste se soit exprimé dans ces commentaires, moi qui ne le suis pas.

Anonyme a dit…

à l'anonyme de 15 h23
Vous omettez de préciser que cet état social ambitieux et généreux réalisé à la Libération en France comme en Angleterre le "Wellfare State" alors que ces pays étaient ruinés ou bien endettés. Il paraissait impensable aux bien-pensants de l'époque, aux Libéraux de l'époque, tels des Macrons, fût le fruit d'un compromis politique parce que la bourgeoisie et les patrons, qui avaient collaboré avec l'Occupant, ne purent s'y opposer. Ce rapport de forces s'est inversé de nos jours avec la complaisance de forces de "gauche" et ces classes prennent une revanche historique qui, que ce soit Fillon ou Juppé ou tout autre élu issu de l'oligarchie actuelle, sera amplifié. Certains d'entre eux ont "vendu la mèche" tel l'ex n°2 du Medef et ex-gauchiste Denis Kesler en déclarant en octobre 2007 à "Challenges" qu'il s'agissait de détruire méthodiquement le compromis social issu du programme du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944.

Anonyme a dit…

Mais qui est donc ce castriste? Il est inutile de préciser que vous ne l'êtes pas. Cela va de soi.

Emmanuel Mousset a dit…

Vous avez raison, ma précision était inutile, et je vous remercie de souligner ma cohérence et ma constance. En revanche, je m'étonne que vous n'ayez pas lu le commentaire pro-Castro. Même si vous êtes, sur ce sujet, en phase avec moi, il faut savoir écouter une opinion différente.

F C a dit…

Voilà bien des laïus pour pas grand chose...
Tout le monde est mortel.
Fidel faisait partie du monde.
Fidel était mortel.
Où est la surprise ?
Tout à coup, un 26 novembre on nous abreuve ici de propos sur Castro, pas spécialement aimables à son encontre.
Mais quid de tous les coups bas de JFK et de la CIA ?
Quid de la présomption d'innocence ?
Fidel Castro était un médecin qui fut profondément choqué par l'état sanitaire de sa nation.
Qui décida avec des autres barbudos de remédier à cet état d'insalubrité sanitaire cubaine.
Il s'est trompé ?
Et qui ne s'est pas trompé ?
Castro n'a jamais été un communiste au sens URSS.
Fidel Castro n'était pas parfait, qui se croit parfait sur ce blogue ?
C'est l'action américaine qui a jeté Castro dans les bras de Krouchtchev.
Survivance de l'impact états-uniens sur Cuba ? Guantanamo !
Y a t'il besoin de dire autre chose ?

Anonyme a dit…

Je persiste : mais qui est donc ce castriste ?

Emmanuel Mousset a dit…

Ne persistez pas, simplement lisez.

Anonyme a dit…

Pour moi il n'y en a pas. Votre interprétation est erronée.

Emmanuel Mousset a dit…

Ah bon. Mais tant mieux, je m'en félicite, car je suis anticastriste.

Le Castriste a dit…

C'est moi le castriste !

Emmanuel Mousset a dit…

Ah ! je me disais bien ...

Erwan Blesbois a dit…

A force de faire copain/copain avec les idées libérales de la droite classique, le PS s'est cramé lui-même et aujourd'hui il se déchire, il est "éparpillé façon puzzle". Ce sont les conséquences de la politique de Mitterrand, plutôt que de tenter le coup de la rupture, il s'est aligné essentiellement idéologiquement sur son modèle d'outre-Atlantique. La France n'est définitivement plus une grande puissance, mais une puissance mineure sous protectorat américain, et cela de façon très nette depuis 1983. Paradoxalement ce sont les Nord-Américains eux mêmes qui ont fait preuve de rupture avec l'establishment en votant Trump aux dernières élections. Prouvant plus généralement, que le petit peuple des pays occidentaux, est exténué par 40 ans d'ultralibéralisme. On peut parler des ravages de l'ultralibéralisme, et ceux-là même qui en furent les plus ardents promoteurs en reviennent aujourd'hui, en choisissant la rupture. Pendant ce temps là en France, le prêt à penser idéologique, va tout faire pour porter au pouvoir, un fervent apôtre de l'ultralibéralisme, 38 ans après Thatcher. Selon Fillon, parce que le boulot de réformes, c'est-à-dire en réalité de casse sociale tous azimut, n'a pas été fait en France. Sous entendant : "Français, le boulot n'ayant pas été correctement fait, vous allez en baver, et pour se faire je serais épaulé par tout ce que le pays compte de têtes pensantes, par consensus commun. Vous n'aurez pas le droit tout de suite, ni jamais, à la rupture avec le prêt à penser idéologique, comme vos petits camarades nord-américains, qui ont eu le courage de faire ce choix de rupture, car vous... vous êtes des lâches, des "couilles molles" efféminées et méprisables (dixit Zemmour). Français n'oubliez pas que vous furent très souvent des veaux dans la période historique récente, et même plutôt majoritairement des collabos durant la seconde guerre mondiale. Il est donc normal que l'oligarchie à laquelle j'appartiens qui vous gouverne, vous méprise, et ne tienne jamais compte de vos aspirations profondes. On ne vous fait plus confiance, vous ne vous faites plus confiance vous mêmes, depuis l'épisode Pétain, et vous préférez vous en remettre à une oligarchie de pensée et financière, pour tracer la voie de votre destin. N'oubliez pas que la soi-disant "rupture" que je vous propose, moi François Fillon, n'est qu'un retour de 38 ans en arrière."
Le risque d'une tel mode de pensée de soumission (dixit Houellebecq) ? Passer du statut d'un des peuples les plus enviés de la planète, hier, à un peuple méprisé, aujourd'hui mais bien moins que demain, où l'on vient du monde entier pour s'essuyer les pieds dessus. Tout ce que l'on compte de têtes pensantes en France, parmi lesquelles notre ami philosophe, Emmanuel Mousset, va désormais se liguer comme un seul homme, pour "faire barrage au FN", et choisir comme poulain idéologique François Fillon.

Pour conclure, l'Histoire retiendra, si un jour il y a un procès de l'époque actuelle, que le peuple français fut un peuple faible et veule, qui ne mérite aucune compassion, dixit Nietzsche...

F C a dit…

A E M...
Vous êtes anticastriste et c'est bien votre droit comme c'était le droit pour Fidel Castro d'être castriste si tant est que castrisme il y ait.
Mais alors dites nous ce que vous pensez des deux rencontres suivantes :
Mandela à peine au pouvoir se précipite à La Havane...
François 1er, nouveau pape de Rome, va aussi à La Havane...
Je pense pour ma part que Castro est tout simplement un nationaliste cubain.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Tout le monde a le droit d'avoir des tyrans comme amis.

2- Le nationalisme est une idéologie qui m'est étrangère.

Anonyme a dit…

N'en déplais à E M, F C a raison : cela s'appelle de la réal-politique et non une vision idéologique parce qu'un tel ou tel est présumé tyran donc infréquentable selon l'idéologie droitsdel'hommiste néoconservatrice façon BHL, Kouchner, Sarkozy, en dignes émules de G W Bush. Ces "pacifistes" n'ont aucun scrupule à mettre à feu et à sang des pays comme l'Irak, la Libye et la Syrie pourvu que le tyran soit parti et peu importe que ce soit pire après, qu'une tyrannie pire que celle abattue lui succède.

Philippe a dit…

Si être nationaliste c'est aimer son pays, je suis nationaliste.
Si être nationaliste c'est faire la guerre à d'autres pays, je ne suis pas nationaliste.
Mais comment qualifier les politiciens français qui n'aiment pas leur pays mais bizarrement font la guerre à d'autres pays ?
Ben ... peut être … les mercenaires des dirigeants de l'Empire militaro-industriel nord américain (et associés de la péninsule arabique)

F C a dit…

"2- Le nationalisme est une idéologie qui m'est étrangère."
Et si je remplace nationalisme par patriotisme ou par régionaliste ?
Parce que l'opposé de nationaliste c'est internationaliste.
Et le super-internationaliste, c'est le mondialiste plutôt que le cosmopolite...
A part ça il reste misanthrope...
Alors, cochez la ou les case(s) qu'il vous agrée : misanthrope - régionaliste - patriote - internationaliste - mondialiste - cosmopolite...

Emmanuel Mousset a dit…

Cosmopolite me va.

Erwan Blesbois a dit…

Tu es un "cosmopolite" de pacotille qui n'a jamais mis les pieds hors de chez lui, sauf pour aller aux Etats-Unis, ou en Afrique corriger des copies du Bac, au cours d'un voyage mémorable qui nous fut relaté sur ce blog. Le cosmopolitisme ne se décrète pas, il s'éprouve. Tout le monde connaît le peuple qui peut se prévaloir du cosmopolitisme structurellement et non de façon contingente. Cela indique-t-il une soumission à l'idéologie dominante de ce peuple, ou bien Emmanuel Mousset est-il encore un peu de "chez nous", ou bien encore l'avons-nous totalement perdu ? Pour information ma fille aînée est une représentante de ce peuple cosmopolite que moi aussi j'admire, une "élue" au sens spirituel de ce peuple, et elle en a des traits caractéristiques de l'élection, déjà, alors qu'elle est encore très jeune. Mais sans tomber dans l'adoration et le fanatisme pour eux, dont ils sont finalement les premières victimes.
La question existentielle qu'il faut se poser est faut il valider inconditionnellement cette spiritualité de l'élection, exacerbé par la blessure infligée par la Shoah, mais qui reste un relatif finalement et ne sera jamais un absolu, (car l'absolu n'existe pas en ce bas monde et engendre toujours des crimes), ou bien faut il garder par devers soi un esprit critique et de scepticisme vis à vis de cette spiritualité de l'élection, pour leur propre bien à "eux". Tout le monde sait que tu as eu ton concours en raison de cette dévotion, non empreinte du moindre esprit critique ni de scepticisme.
Quand comprendras-tu que cette spiritualité de l'élection se retourne désormais contre "eux", car elle les rend exposés, et donc vulnérable aux attaques. Ce qu'a génialement compris un Zemmour, ne l'oublie pas, "la laideur conserve".

Emmanuel Mousset a dit…

Je m'honore de n'être pas un "touriste". Le cosmopolitisme, c'est dans la tête.

F C a dit…

"Cosmopolite me va."
Ainsi, vous voulez bien vous assimiler au groupe dit des cosmopolites...
Petit problème : autrui vous reconnaît-il comme tel ?
Car ce n'est pas tout de se décréter communiste, encore faut-il que les "communistes" vous agréent comme tel.
Ce n'est pas tout de se dire régionaliste (par exemple d'Occitanie, ou de Corse) encore faut-il que les régionalistes des régions concernées vous admettent comme tels.
Ce n'est pas tout de se proclamer de ceci ou de cela, encore faut-il que ce dont on se réclame vous incorpore dans le groupe en question.
Qu'est ce qu'un cosmopolite ?
Un citoyen du monde, sans possibilité de trouver d'autre acception du terme.
Qui délivre ces brevets de citoyens du monde ?
Vous allez vraisemblablement objecter que vous vous sentez ouvert à toutes les civilisations, à toutes les coutumes et à toutes formes de vie et d'habitat.
Fort bien mais en ce cas, il ne s'agit pas là d'un positionnement politique.
Nombreux les cosmopolites qui aiment goûter aux modes de vie, d'alimentation ou de vêtement voire de religion de tout ce qui ne leur est pas de naissance, et je veux être de ceux là...
Être cosmopolite, c'est vouloir connaître tous les aspects humains existants, c'est un mode de vie, au grand jamais une position politique, du moins c'est ainsi que je le vois, c'est avoir l'esprit large et compréhensif, curieux et paisible.
Mais on peut être cosmopolite et patriote tout à la fois.
J'ai vu vivre des kirghizes et des inuits et leur façon de vivre, pour chacune de ces populations est remarquablement proche de la nature, proche de mes aspirations mais pour autant, puis-je renier ce que je suis, un être humain né dans les "Hauts de France" ?
Qu'y puis-je si je suis né, et si mon enfance en correspondance (comme pour vous dans le Berry) c'est en territoire hennuyer ?
Rester à Nuuk ou à Bichkek ? Pour y vivre de quoi, maintenant que je j'ai fait ma carrière en pays français ? Du pouvoir d'achat procuré par mes "retraites" ? Acheter des hectares de noyers kirghizes, gauler les noix (ou les faire gauler si je n'y arrive plus) à partir d'octobre et les revendre à prix d'or dans le secteur ou un peu plus loin en Arabie, bref me faire du fric par là au détriment des autochtones déjà obligés de s'expatrier pour "gagner" leur vie ?
Qu'y puis-je si San Martin, Pancho Villa, Zapata ou Castro, voire Guevara me bottent mille fois plus que Colomb, Cortès, Pizarro, César ou Alexandre ?
Les uns envahissent, les autres défendent.
Qu'est ce qu'un cosmopolite qui s'incruste ?
Un envahisseur, Monsieur, un envahisseur ni plus ni moins.
Et s'il n'a fait que passer, comme moi, guère mieux qu'un papillon, Monsieur, un papillon tout au plus.
Papillonnez donc avec moi, ou votre mentor, un autre Emmanuel.
Pour finir au musée des lépidoptères...

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne sais pas trop quoi répondre à ce bavardage.

Erwan Blesbois a dit…

Ce bavardage est très clair, il est celui d'un baby boomer typique. Ayant passé sa vie à voyager, et qui désormais ne sait que faire de son fric, qu'il a accumulé au gré des circonstances favorables propres à son époque.
Je vous conseille de léguer toute votre fortune à la génération de vos enfants monsieur FC, et pour le restant de vos jours, de vous retirer dans un ashram de Rishikesh...

F C a dit…

A Erwann...
(Il n'y a jamais eu qu'un Erwann intervenant sur ce site, alors permettez-moi cette marque quelque peu familière et vous nommer directement par votre prénom)...
Si je suis un baby boomer ?
Pan dans le mille !
Quel coup d'oeil !
Suis-je typique ?
Va falloir définir auparavant le baby boomer atypique...
Ayant passé sa vie à voyager...
A oeuvrer serait mieux exprimé, Erwann, oeuvrer, travailler, bosser, mais aussi observer, regarder et essayer de comprendre...
Ne sachant que faire de son fric...
En effet, comme je n'en ai pas, que je n'en ai jamais eu beaucoup, je ne vois pas ce que je pourrais en faire si j'en avais.
Relisez André Gide, Erwann, c'est assez instructif pour qui n'a pas fini de s'instruire.
On peut avoir beaucoup vu sans avoir beaucoup retenu.
On peut à l'inverse avoir peu vu tout en ayant beaucoup compris.
Relisez aussi tant que vous y serez, Rousseau Montaigne et Montesquieu.
Et puis pour finir un certain voyage autour de ma chambre, si vous voyez où je veux en venir.
Et si vous ne voyez pas, ça ne fait rien, tant pis : passez tout ça par pertes et profits.

Erwan Blesbois a dit…

Vous êtes certainement beaucoup plus cultivé et brillant que moi FC, je ne prétends pas rivaliser avec vous sur le plan de la culture, ni dans aucun autre domaine. Mais vous souciez-vous une seconde du sort peu enviable d'un enfant de baby boomer ? Puisque vous me citez Rousseau, je fais appel à vos aptitudes émotionnelles, et à votre cœur. Vous connaîtrez toute mon histoire si vous faites l'effort de lire mon blog, alors vous verrez que tous les éléments s'imbriquent fort logiquement, qu'il n'y a que peu de failles dans le système que je constitue, et qu'en outre je crois à ma propre perfectibilité. On vous aura, vous, les baby boomers ! Je le dis sans aucune haine, car désormais cela constitue plus un jeu qu'autre chose, pour moi... Le seul conseil sous-culturel que je peux vous donner, est de voir le dernier Star Wars, le Star Wars VII, car vous pourrez trouver dans la culture populaire américaine, des traces de ce conflit entre générations. Oui, je sais, nous n'avons pas les mêmes valeurs ! Je suis malheureusement pour moi, définitivement célinien, et quelque peu réfractaire à Proust, qui me tombe des mains dès que j'essaie de le lire. Disons que j'ai un rapport à la mère, qui doit être l'exact opposé de celui que Proust a eu avec la sienne... ceci explique cela.

F C a dit…

Continuez Erwann, continuez ! (si M Mousset l'autorise !)
Je pressens que ça vous fait comme on dit, du bien, ça vous libère de je ne sais trop quoi...
Continuez, de toute manière, ça ne me fait, toujours comme on dit, pas mal.
Suis-je brillant ?
Il n'y a que le soleil qui puisse briller par nos contrées...
Suis-je cultivé ?
Comment savoir ?
A l'aune de la lecture ? A celle de l'expérience ? A celle des savoirs, des savoirs être, des savoirs faire et tutti quanti ?
Au sens littéral, je cultive toujours et encore mon jardin à l'instar du philosophe du XVIIIème siècle que vous savez.
Quoi qu'il en soit si vous en êtes à Star Wars VII (et qui sait peut-être encore plus loin) sachez que je n'ai toujours pas vu le n° 1 et ça ne me manque pas, je dors très bien.
Et vous (au fond, ça ne m'intéresse absolument pas, que restera t'il de nos bavardages lorsque le soleil, notre étoile, sera parvenu au terme de son processus réglé quasiment comme du papier à musique) ?
Nous ne sommes tous que de passage, et encore...

Erwan Blesbois a dit…

Oui ça me fait du bien car j'ai longtemps vécu sous influence. sous l'emprise du mal. Donc généralement quand je m'exprime avec un baby boomer, j'éprouve de la colère. Il y a donc un grand malentendu entre cette génération et moi, j'en suis l'incompris... Je sens que vous allez me mettre en colère, j'espère même que vous arriverez à me mettre en colère. Car la colère, tel Céline, et non l'adhésion au grand tout océanique et maternel, à l'instar de Proust... la colère donc est la source première de toute inspiration chez moi. Une source, que je fais désormais l'effort, de tenter de refouler ; afin de rendre mon discours plus civilisé et plus audible pour le commun des mortels, pour qui une telle souffrance est indicible. C'est pour cela que si vous voulez comprendre, je vous invite à lire mon blog, même si j'en ai conscience tout cela relève de la vanité, puisque notre passage sur terre est éphémère et ne troublera pas l'ordre du cosmos. En tout cas l'avenir de notre société occidentale réside dans la colère des enfants de baby boomers, qui ne savent pas canaliser leur colère contre un ennemi commun, par exemple leurs parents, car malheureusement l'espèce humaine est ainsi faite qu'elle a toujours besoin d'un bouc émissaire. En fait mon cas particulier, a valeur universelle, et exprime un sentiment commun à toute une génération, qui n'arrive pas à se le représenter explicitement.

Emmanuel Mousset a dit…

Amusant : j'ai traité à midi avec des élèves, à leur demande, le sujet "La colère est-elle une raison ?" , dans le foyer du lycée, sous forme de café philo.

Erwan Blesbois a dit…

Je voulais dire sous l'emprise du mâle (mal). Le bien et le mal sont des valeurs totalement subjectives, que la toute puissance de la science a contribué à totalement relativiser, donc à décrédibiliser radicalement. Les gens ne se déterminent plus comme dans une société traditionnelle, selon les valeurs de bien et de mal, mais en régime libéral, selon les valeurs de réussite ou de non réussite.
C'est cet étalon qui désormais détermine nos concitoyens, et qui engendre une certaine confusion morale, voire spirituelle selon moi. Cet étalon détermine les conditions de la normalité.
Mais de façon marginale, comme un effet pervers du système, il aboutit à la très large diffusion d'un nouveau type humain, qui se diffuse y compris par le biais des médias, et que l'on nomme pervers narcissique. Ce type humain qui se cache derrière le masque de la normalité, c'est-à-dire de la réussite sociale, n'est en réalité pas en accord avec lui-même, et plus encore est en réalité proche de la psychose, qu'il combat par la destruction de son prochain, c'est à dire de l'altérité dans l'autre homme. Et il semblerait qu'une figure très moderne de ce type humain soit représenté notamment par un Cyril Hanouna, de façon paradigmatique, car c'est le plus emblématique mais loin d'être un cas unique, qui a toujours besoin de bouc-émissaires pour se faire mousser (non pas Mousset). Il ne s'agit pas de stigmatiser la personne en question, dont je me fous, comme je me fous de son émission vulgaire et racoleuse ; mais de dénoncer le type qu'il représente par le biais des médias, et en qui s'identifie malheureusement une part énorme de la jeunesse française, et je le déplore amèrement.