vendredi 29 novembre 2013

Triple zéro



Où en est la campagne des municipales à Saint-Quentin ? La semaine dernière, les premiers socialistes sur la liste se sont faits connaître. La semaine prochaine, le 8 précisément, la liste communiste sera dévoilée. Côté FN, les militants continuent à labourer le terrain. La rumeur dit que leur liste ne serait pas complète, eux disent qu'elle est bouclée : comme je ne crois aucun des deux, je préfère attendre.

L'événement de cette semaine, c'est la nouvelle vague de tracts signés Michel Garand, tête de liste socialiste, distribués dans nos boîtes à lettres (en vignette, le verso). Je devrais plutôt dire : la nouvelle salve ou la nouvelle frappe, tant la charge est rude, sans nuance, dans la continuité du premier message, qui s'en prenait à la domiciliation parisienne de Xavier Bertrand. Là, c'est son bilan qui lui vaut les foudres du candidat socialiste : à la façon d'une agence de notation ou d'un enseignant, c'est un triple zéro que reçoit le maire de Saint-Quentin, en matière d'investissements économiques, de création d'emplois et de formation avec la Région.

Ce choix tactique de Michel, que seul le résultat des élections validera ou pas, est à la fois hard et pro. Paradoxalement, il va plus loin que l'extrême gauche, dans la virulence contre la droite locale ! Mais ce n'est qu'une question de forme, puisque le profil de Michel Garand est celui d'un socialiste modéré, d'un social-démocrate bon teint (je pense qu'on le verra quand son projet sera présenté). Je ne discute pas de ce choix tactique, qui incontestablement imprime le début de sa campagne. Le mien aurait été différent (c'est pourquoi nous étions deux candidats à l'investiture !) : je crois que moins on parle Xavier Bertrand, mieux cela vaut pour la gauche. Ce qu'il faut, c'est partir du candidat, lui donner l'étoffe d'un futur maire, et surtout se battre sur la ligne de crête de nos projets. Mais je n'ai pas convaincu, pour le moment, mes camarades de la justesse de cette analyse, que je défends de longue date. Ce n'est ni eux ni moi qui en jugeront, mais les électeurs en mars. Ceci dit, cette différence entre Michel et moi n'est pas de fond (contrairement à ce qui s'était passé en 2008), mais de ton.

Hard, mais aussi pro : c'est la première fois depuis quinze ans que je vois un tract distribué professionnellement, et non par voie militante, dans les boîtes aux lettres. C'est une bonne idée. De même, la composition du document est très bien fichue : ça nous change des tracts de guingois, faits maison, donc mal faits, travail d'amateurs. Même Odette Grzegrzulka n'était pas allée jusque là durant sa campagne de 2001, préférant investir dans d'immenses affiches (sans résultats flagrants). Une attente cependant : la présence sur l'internet (voir l'article de L'Aisne Nouvelle de début de semaine), la section socialiste de Saint-Quentin et Anne Ferreira ayant sabordé leurs blogs respectifs. La page Facebook, c'est sympa mais ça ne suffit pas.

Du côté de la droite, c'est le calme plat, l'eau qui dort : aucune réaction aux tirs d'artillerie de Michel Garand. Ce n'est pas dans les habitudes de Xavier Bertrand, qui généralement est très réactif, ne laisse rien passer, étouffe le feu avant qu'il ne couve. C'est peut-être le silence qui précède les gros orages ? Pour le moment, le maire de Saint-Quentin se contente de taper sur son putching-ball préféré (voir billet de mardi, Lançon bashing).

Nous allons entrer dans quelques jours dans une période électoralement délicate, que j'ai bien connue en son temps : décembre, c'est la préparation des fêtes, les gens n'ont pas la tête à la politique ; janvier, c'est la longue suite des cérémonies des voeux, au climat consensuel. Il ne restera plus que février et mars de campagne, active et officielle. Tout va donc très vite passer, être plié, rangé dans l'armoire des souvenirs. Pourtant, pas un jour, pas une heure de campagne ne doivent être perdus. Il faut que la gauche, jusqu'au bout, y croit.

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