vendredi 1 novembre 2013

Garand gagnant ?



La gauche peut-elle remporter les prochaines élections municipales à Saint-Quentin ? A première vue, la victoire semble très difficile. Pour quatre raisons principales : la gauche part en ordre dispersé et compromet ainsi son maintien au second tour ; la droite au contraire est unie, sortante et depuis longtemps bien implantée ; l'extrême droite va prendre des voix dans l'électorat populaire qui est aussi celui du PS ; enfin, le parti socialiste va probablement pâtir d'un vote-sanction, à l'image de ce qui se produira un peu partout en France.

Ces constats faits, je persiste tout de même à croire la victoire possible. D'abord parce qu'une victoire ou une défaite n'est jamais acquise d'avance ; toute notre histoire politique le prouve. L'expression du suffrage universel réserve toujours des surprises, et c'est heureux pour la démocratie. Je crois surtout que ce sont les choix de la gauche qui décideront ou non de sa victoire. De ce point de vue, trois conditions me semblent indispensables pour l'emporter :

1- La victoire dépendra de la composition de la liste, de l'équipe qui entourera Michel Garand. Le candidat socialiste a annoncé dans la presse la présence de personnalités locales à ses côtés. Ce sera déterminant. Parmi les socialistes, il faudra des figures de proue, des visages ou des noms identifiés, engagés localement. Nous en saurons plus dans quelques jours, puisque les candidatures sont recevables jusqu'au 3 novembre, et la liste sera connue en section le 21 novembre. Il me semble indispensable qu'Anne Ferreira, vice-présidente du Conseil régional de Picardie, soit n°2. Cette position ne contrariera en rien ses ambitions européennes ni ne s'opposera à la loi sur le non cumul des mandats : en cas de victoire, Jacques Héry, secrétaire fédéral chargé des élections, lui a déjà réservé, dans la presse locale, la place de conseillère municipale déléguée. Parmi les premiers de liste, les deux secrétaires des sections locales, Jean-Pierre Lançon et Jacques Héry, sont incontournables, incarnant l'unité retrouvée des socialistes. Enfin, chez nos partenaires, la conseillère déléguée à la Région, l'écologiste Michèle Cahu, ferait bonne figure.

2- La victoire dépendra aussi et surtout de notre projet. La campagne ne peut pas se contenter d'attaquer personnellement Xavier Bertrand ; il faudra bien en venir aux propositions : au fond, c'est là dessus que la gauche sera jugée, qu'elle deviendra crédible, qu'elle se fera élire. Par exemple, lorsque Vincent Savelli déclare récemment dans le Courrier picard que "Saint-Quentin ne sera jamais une ville universitaire", la gauche ne peut-elle pas tenir un autre langage, avoir d'autres ambitions ? Il y a l'emploi, la fiscalité, la culture, l'environnement, tant d'autres domaines sur lesquels la gauche doit très vite se déterminer, proposer, mobiliser. L'actualité ne manque pas d'occasions pour faire événement, se distinguer, avancer des mesures novatrices.

3- La victoire sera aidée par un soutien significatif de la direction nationale du parti. Depuis Odette Grzegrzulka, aucun ténor de premier plan n'est venu à Saint-Quentin pour soutenir nos candidats. Je le regrette fortement. Ca ne décide pas fondamentalement du sort d'une élection, mais un coup de pouce nous ferait le plus grand bien. Je ne vois qu'un invité d'éclat, que s'arrachent d'ailleurs actuellement la plupart des fédérations et des candidats socialistes : Manuel Valls à Saint-Quentin, j'aimerais bien !

Une liste attractive et ouverte, un projet crédible et mobilisateur, le soutien du ministre le plus populaire du gouvernement : ça pourrait le faire ! Reste un dernier paramètre : l'avis et le choix du peuple. Et ça, on ne peut rien en dire, on ne le saura qu'au soir du vote.

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