dimanche 24 novembre 2013

Contre les violences conjugales



A propos de la condition féminine, il est souvent question, à juste titre, des discriminations à l'emploi, de la disparité des salaires avec les hommes, des représentations machistes au sein de la société. Mais il est un sujet qui reste tabou, parce qu'il est difficile à évaluer, surtout parce qu'il touche à la famille et au couple, qu'on a tendance à idéaliser : il s'agit des violences conjugales, de toutes sortes, verbales, physiques, morales ... Demain, ce sera la Journée internationale contre les violences conjugales, et l'occasion d'en reparler.

A Saint-Quentin, depuis de nombreuses années, avec l'association Rencontre Citoy'Aisne et ses partenaires, nous organisons toujours une manifestation : théâtre, film, café philo ... quelque chose de libre et de convivial, où chacun puisse s'exprimer (cet tout le problème est là : en parler). Cette année, nous avons convenu d'une intervention dans le Centre social Saint-Martin, 13 bis rue Jean Falloux. C'est une rencontre-débat, à partir de 17h00, ouverte à toutes et à tous. Je serai en compagnie de Frédérique Delalande, la directrice du Centre, qui fait beaucoup pour les femmes du quartier, et Sylvie Racle, avocate au barreau de Saint-Quentin et vice-présidente du CIDFF, Centre d'information sur les droits des femmes et des familles.

Avant-hier, le gouvernement, par la voix de la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, a présenté un plan triennal contre les violences (pas seulement conjugales) faites aux femmes. Le budget a été doublé (66 millions d'euros), 1 650 places supplémentaires ont été créées dans l'hébergement d'urgence, les effectifs des travailleurs sociaux dans les commissariats et gendarmeries ont été multipliés par deux. Il y a un chiffre qu'on omet souvent de citer, qui est pourtant vertigineux, qui mesure l'ampleur du dramatique phénomène : le coût économique des violences faites aux femmes (santé, logement, aides sociales, interventions de la police, travail de la justice ...) s'élève à 2,5 milliards d'euros. La statistique a quelque chose d'effroyable, mais elle permet d'évaluer, à travers ses conséquences, un mal invisible ou caché, qu'il est urgent de dénoncer.

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