samedi 2 novembre 2013

Evi la Verte




On parle beaucoup des élections municipales, on oublie un peu les élections européennes. Dans le Saint-Quentinois, deux postulantes se sont déjà manifestées, des ex toutes les deux : Anne Ferreira (PS) et Pascale Gruny (UMP). Mais il y a une troisième femme de notre territoire qui pourrait siéger à Strasbourg : Evangelia Ralli, Evi comme on l'appelle (en vignette), membre d'Europe Ecologie-Les Verts (EEVL), habitant à Ribemont.

Le parcours politique d'Evi est ancien. Ses premières manifs, à Paris en 1973, c'était contre le régime des colonels en Grèce, son pays natif, dont elle a gardé la nationalité. En 1988, dans l'Aisne, elle adhère au parti socialiste, section Ribemont-Origny-Saint-Benoîte, et devient secrétaire fédérale à l'aménagement du territoire (déjà écolo !). En 1993, elle quitte le PS pour s'engager dans la vie associative, militer pour la sauvegarde de la vallée de l'Oise, l'économie solidaire et sociale. En 2008, Evangelia Ralli se présente aux élections municipales, à Ribemont.

2009, c'est le retour à la politique partisane : Evi la Verte est emballée par Dany le Rouge ! A la suite du beau succès de Cohn-Bendit aux élections européennes, elle rejoint Europe Ecologie. En 2011, elle devient conseillère fédérale, c'est-à-dire membre du Parlement du parti, et dans la foulée déléguée du parti Vert européen. Car Evangelia Ralli n'oublie pas son engagement européen, transnational : aux élections législatives, la ribemontoise est candidate ... en Grèce, au nom des Verts.

Le prochain congrès d'EELV, ce sera le 30 novembre. On y désignera, nous y voici, les candidats aux élections européennes. Comme l'Europe c'est son truc, Evi brigue un mandat, au titre de sa motion, Via Ecologica, qui perpétue l'héritage de Dany et d'Europe Ecologie. Ce courant, parmi sept autres (!), pèse environ 20% au sein des adhérents : c'est le deuxième en importance, après la motion majoritaire (qui regroupe la direction, les ministres et beaucoup d'élus). Via Ecologica reproche à cette direction de n'avoir pas su maintenir et capitaliser le succès électoral de Daniel Cohn-Bendit d'il y a quatre ans. Si elle ne souhaite pas le départ des ministres du gouvernement, cette motion regrette la trop grande médiatisation et souhaite une plus grande autonomie du parti.

Du 1er au 16 novembre, les écologistes vont choisir leurs candidats, par grandes régions. C'est la première étape pour Evangelia Ralli, qui va dans les prochains jours tenir plusieurs réunions dans les villes du Nord-Ouest. Ce territoire, elle le connait bien pour y avoir travaillé, en tant que chef d'entreprise dans l'ingénierie de l'eau. Sa société, installée au moulin de Lucy, près de Ribemont, a employé jusqu'à quatre salariés. Pour Evi, cette candidature aux élections européennes est l'aboutissement d'une vie, d'un triple engagement : pour l'écologie ouverte, pour l'économie sociale, pour l'approche transnationale.

A-t-elle des chances d'être choisie par ses amis, de devenir députée européenne ? Elle y croit, et c'est jouable : en Picardie, elle est la seule femme candidate, et son profil associatif, économique et européen la favorise. Tout dépendra aussi, ce sera l'enjeu du congrès de fin novembre, du résultat de sa motion. Mais Evi a bon espoir. Elle aura la réponse, et nous aussi, le 15 décembre.

Localement, elle n'écarte pas d'être à nouveau candidate aux élections municipales à Ribemont. Responsable du groupe Thiérache-Vermandois, elle souhaite voir se multiplier les listes vertes autonomes. Et la situation politique à Saint-Quentin, qu'en pense-t-elle ? Evangelia Ralli a fait la campagne de Jean-Philippe Daumont, aux élections cantonales de 2011, dans Saint-Quentin nord, obtenant 5,5%. Elle croit fermement en l'existence d'un potentiel électoral écologiste sur la ville. Evi ne m'en dira pas plus : elle a appris qu'en politique on gagnait à rester silencieux sur certains sujets ...

Alors que, nous promenant dans les rues de Ribemont, je lui parle, en bon socialiste, de tactique, stratégie, alliances, listes, places et tutti quanti, elle se fixe sur un crapaud mort, s'interroge sur son espèce et ce qui a pu le tuer. De retour au moulin, c'est une sorte de héron sur le toit qui attire son attention et suscite son intérêt. Les écolos, c'est ça aussi. Et là, je suis largué.

3 commentaires:

WERY Aurélien a dit…

Chouette ! je ne la connaissais pas, merci pour cet article !

Si elle peut me lire, qu'elle n'hésite pas à prendre contact avec moi, A.WERY, saint-quentinois de naissance, a grandi à Itancourt (je connais très bien Ribemont-Lucy!), ancien responsable des jeunes écologistes du Nord Pas de Calais, et aujourd'hui en campagne EELV pour les municipales de Lille et Tourcoing (là où je travaille).

mon facebook : https://www.facebook.com/aurelien.wery et mon mail : aurelien.wery[at]hotmail.fr.
merci.

Evi a dit…

Hello Emmanuel,
pour le Héron figure toi que c'était un Blongios nain, très rare par ici;
On ouvre l’œil pour voir si il niche chez nous, car avec le Râle des Genêts (autre oiseau) et le Blongios, le classement de cette partie de la vallée de l'Oise en site Natura2000 n'est pas loin, et donc exit les carriers pour très longtemps.

Emmanuel Mousset a dit…

Bravo pour tous ces combats et bon courage pour la campagne (électorale) !