dimanche 17 novembre 2013

Comme un poisson dans l'air



Quel rapport y a-t-il entre un arbuste bonzaï, du boudin noir, un jardin ouvrier et les Guides Soleil ? Aucun rapport, évidemment, sauf à Saint-Quentin, où tous les quatre se retrouvent dans les mêmes locaux, rue de Normandie. A l'origine, c'était une pouponnière, réservée aux salariés de l'entreprise David-et-Maigret, qui a ensuite donné son nom à une école primaire, devenue aujourd'hui maison des associations : cinq s'y sont installées, la visite a eu lieu ce samedi, à travers des pièces et des couloirs bondés.

La présidente et fondatrice des Guides Soleil, Claudette Lemire, a rappelé que ce mouvement de jeunesse et d'éducation populaire s'évertuait à pratiquer le vivre ensemble, par de multiples activités citoyennes (vignette 1). C'est ensuite Christian Vilport, président des Jardins Ouvriers, qui a montré l'utilité sociale de sa puissante association, en soulignant deux évolutions, une heureuse, la présence féminine dans un loisir longtemps masculin, une malheureuse, la montée très coûteuse du vandalisme. De son côté, François Devilliers, président du Bonzaï Club, nous a conté l'histoire de son introduction en Occident et le grand art qu'exige cette pratique orientale (vignette 2). Enfin, Daniel Caudron, président de l'association d'animation du quartier Saint-Jean et Grand Maître de la Confrérie du Boudin, a remercié, à ce double titre, la Municipalité pour ce nouvel aménagement (vignette 3).

Les élus étaient nombreux, les candidats aux élections municipales étaient présents, ce qui m'a bien sûr, dans chaque local d'association, inspiré des pensées politiques diverses. Chez les Guides Soleil, je me suis demandé quel serait notre prochain guide, le futur soleil qui va éclairer la campagne électorale (comme Napoléon voyait se lever celui d'Austerlitz au dessus du champ de bataille). En écoutant Christian Vilport, j'ai songé à Voltaire, à la fin du Candide : "Il est sage de cultiver son jardin". Peut-être que beaucoup de politiques devraient en prendre de la graine ! Au Bonzaï Club, c'est l'esprit zen qui m'a tenté, avant d'être rattrapé par ce cri tellement ressemblant des kamikazes : Banzaï ! Mais aucun candidat ne s'est jeté sur le sortant, Xavier Bertrand ... La salle dédiée au Boudin de Saint-Jean a de gros poissons au plafond (vignette 3) : je me suis interrogé sur la possible pêche aux voix, étant donnée la période.

Le maire arrive en bande serrée, alors que ses adversaires n'ont pas l'esprit de meute. Il tutoie, touche, taquine mais ignore royalement les autres postulants, comme s'ils étaient fondus dans les murs. Signe des temps : des administratifs sont de l'équipe, claquent parfois la bise à des élus. L'opposition a droit à des mains froides ou à des silences de plomb. Xavier Bertrand n'est pas un homme, c'est un oeil : il voit tout, repère qu'au dessus de nos têtes (vignette 3) il manque un poisson, la carpe, ce qui lui donne l'occasion d'un jeu de mots qui amuse l'assistance. Justement : Bertrand est à l'aise dans cette foule, comme un poisson dans l'eau, mais ici dans l'air ! C'est l'oeil qui voit tout, et moi je suis l'oeil qui voit l'oeil ...

Revenons à nos poissons : que font-ils à cet endroit ? En fait, ce sont les anciens décors de l'école primaire qui sont restés. Derrière les poissons, avez-vous remarqué (vignette 3) qu'il y a tout un bestiaire, zèbre, guépard, bouc, antilope, singe, oiseau ... ? C'est la fresque de Gabriel Girodon, datant du début du XXe siècle. Bref, ce samedi matin, il y avait du monde et des bêtes à David-et-Maigret.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Rectification : les poissons sont à l'association d'animation du quartier St-Jean dixit Daniel Caudron.

Emmanuel Mousset a dit…

Les deux associations, Saint-Jean et la Confrérie du Boudin, sont dans le même local.