mardi 1 octobre 2013

Un conseil très "municipales"



Sauf si ma subjectivité me joue des tours, j'ai trouvé que la séance du conseil municipal d'hier soir à Saint-Quentin avait un avant-goût d'élections municipales : des échanges plus vifs, des critiques plus acerbes, des mouvements d'humeur des élus beaucoup plus fréquents qu'à l'ordinaire.

Premier gros dossier : le rapport du conseil d'agglomération, que Jean-Pierre Lançon (PS) qualifie ironiquement de "belle brochure", mais purement "informative". Il s'interroge sur le coût et souligne que dans la prochaine assemblée communautaire, l'opposition sera forcément présente, en vertu de la nouvelle législation. Il s'arrête sur un point : les coquilles Saint-Jacques qui balisent dans les rues de la ville le chemin de Compostelle ont-elles été autorisées, et à quel coût ? Il poursuit dans l'ironie, qui est le fil conducteur de ses interventions, en évoquant l'"espérance" et les "miracles" attendus par la droite.

Xavier Bertrand, à son tour, s'en est pris violemment au conseil général de l'Aisne, "qui va finir en cessation de paiement". Le maire a dénoncé le désengagement financier du département dans plusieurs domaines, dont les bourses départementales. Il a prédit que la prochaine mesure serait la suppression de la gratuité des transports scolaires. Il met en cause la "folie des grandeurs", citant la campagne de promotion "L'Aisne it's open".

La requalification du quai Gayant a donné occasion à polémique. Jean-Pierre Lançon a qualifié le projet, qu'il ne voit pas aboutir, à du "bricolage" et l'esthétique du Mac Donald lui semble contestable. A quoi Xavier Bertrand répond que l'enseigne va créer plus de 50 emplois et ramener de l'activité en ville, au lieu de privilégier la périphérie. Le débat a dégénéré en attaques plus politiques, sinon personnelles : Jean-Pierre Lançon a reproché au maire ses absences, au profit de son destin national. Le maire a répliqué en accusant Jean-Pierre Lançon de mélanger sur son blog vie privée et vie publique et en soulignant que les socialistes n'étaient pas non plus très présents.

Le moment le plus surréaliste de la séance (il y en a toujours un ...) a porté sur l'ouverture de la salle d'exposition, au 115 rue d'Isle : Jean-Pierre Lançon a rappelé que cette idée figurait dans le programme de la gauche en 2008. Non content de s'arrêter à cette remarque, il a décliné, hilare, toutes les propositions culturelles prises à la gauche et appliquées par la droite. Pierre André s'est alors fendu d'une formule : "non seulement nous tenons les promesses de la droite, mais aussi celles de la gauche", déclenchant un tonnerre d'applaudissements sur les bancs de la majorité, dont Jean-Pierre Lançon s'est félicité, préférant les applaudissements aux "gloussements" (il y a des moments, en conseil municipal, où l'on se demande sur quelle planète on est ...).

La séance s'est terminée, dans les questions orales, par un bilan de la rentrée scolaire à Saint-Quentin, par Françoise Jacob, et une attaque en règle de Xavier Bertrand contre le réforme des rythmes scolaires (contestée, compliquée et coûteuse). Puisque l'ombre des élections municipales planait sur ce conseil, je souhaite bien du courage à celles et à ceux qui dans six mois seront les nouveaux élus, de la majorité mais surtout de l'opposition, à gauche comme à droite, car dans les deux camps il y aura nécessairement renouvellement.

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