samedi 5 octobre 2013

La Rose en fête



Dans les années 70, refondant le parti socialiste, François Mitterrand avait trouvé une idée géniale : les fêtes de la Rose. D'abord pour concurrencer le PCF et sa célèbre fête de l'Humanité. Mais comme l'équivalent n'était pas possible au niveau national, Mitterrand a décidé de les multiplier dans les fédérations. Ensuite, le premier secrétaire pouvait, par le biais des fêtes de la Rose, toucher directement la base socialiste sans passer par l'appareil et ses réunions statutaires qui l'ennuyaient profondément (et on le comprend).

L'Aisne a aussi connu sa grande mais courte époque des fêtes de la Rose, allant jusqu'à faire venir le groupe alors en vogue Martin Circus. C'était une autre époque, celle de la conquête du pouvoir et des débats idéologiques. Aujourd'hui, le PS est depuis longtemps un parti de gouvernement et l'idéologie y a perdu sa place, comme dans tout le reste de la société. Mais les fêtes de la Rose perdurent, ont toujours autant de succès, et la fédération socialiste de l'Aisne a retrouvé la sienne, toute cette journée à Tergnier.

Une fête de la Rose réussie, c'est une fête de la Rose qui rassemble. Et là, cet après-midi, c'était franchement réussi. Toute la gauche était au rendez-vous : PCF, EELV, PRG, MRC, IDG. Mais avant de rassembler les autres, il faut d'abord rassembler les siens : pari réussi là aussi, au-delà de toute espérance puisqu'on a vu d'anciens socialistes, exclus du parti, participer sans rancune, René Dosière et Laurent Brocheton.

L'union ne se proclame pas, elle s'affiche, se manifeste. De ce point de vue, les élus réunis autour du premier secrétaire fédéral Arnaud Battefort et du porte-parole national Edouardo Rihan-Cypel formaient un groupe significatif (en vignette) : de gauche à droite, Christian Crohem, maire de Tergnier, Michel Carreau, conseiller général (PCF), Bernard Brochain, conseiller régional (IDG), Claude Gewerc, président du Conseil régional de Picardie, Yves Daudigny, président du Conseil général de l'Aisne, Jean-Michel Wattier, maire de Montigny-en-Crécy et président de l'association des élus socialistes et républicains, Jean-Jacques Thomas, maire d'Hirson, Paolo de Sousa, conseiller municipal à Tergnier. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un affichage formel ou protocolaire : un élu ne se déplace pas si facilement, il accorde un sens à sa présence. Un parti politique n'existe publiquement que dans ce genre de démonstration de force, qui ne sont pas si fréquentes que ça.

Notre invité, Edouardo, est reparti avec deux cadeaux, qui vont très bien ensemble : des bouteilles de l'apéritif thiérachien Folie douce et un exemplaire du livre de Jean-Baptiste Godin, Solutions sociales. Ainsi pourra-t-il déguster l'un en lisant l'autre, tout en pensant bien sûr à l'Aisne. Je rêve d'une prochaine fête de la Rose ... à Saint-Quentin. Why not ?

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