jeudi 10 octobre 2013

René Huel



René Huel est décédé ce mardi, à l'âge de 73 ans. Il était l'adjoint aux travaux, engagé depuis 40 ans dans la politique locale. Etait-il de droite ou de gauche ? Je ne sais plus. Il était surtout de Saint-Quentin, attaché à son Faubourg d'Isle comme Alain Gibout est attaché au quartier Saint-Martin. Si quelqu'un mérite bien le titre d'homme de terrain, c'est lui, René Huel, qu'on n'imagine pas derrière un bureau. C'est que nous avions pris l'habitude de le voir arpenter les rues de sa ville, qu'il connaissait comme sa poche. Les trottoirs, les chaussées, les canalisations, le sol et le sous-sol de la ville étaient devenus son univers familier. J'avais l'impression qu'il connaissait le moindre recoin. A chaque difficulté, il était immédiatement présent, très disponible.

Il y a des élus qui haussent le col, qui brillent par la parole : Huel était tassé sur lui-même, petit et trapu, des allures d'inspecteur Columbo, plutôt taiseux, quoique capable de jolis discours (je m'en souviens d'un, que j'avais apprécié, lors de l'inauguration du marché aux Fleurs, il y a quelques années). D'apparence, René Huel était bougon, pas forcément souriant. Mais pour ce qu'on sait des apparences et des sourires ... Il était de ces élus, très nombreux, majoritaires je crois, qui font honneur à la classe politique et dont on ne parle pas assez : complètement engagés dans ce qu'ils font, sans rechercher reconnaissance ou récompense, dévoués à leur mission, ne cultivant aucune ambition personnelle, c'est-à-dire l'exact contraire du tableau trop souvent dépeint de l'élu et du politique.

Quand l'équipe municipale rencontrait la population, René Huel faisait des jaloux parmi ses collègues, car c'est vers lui que les habitants surtout se rendaient. Les travaux, ça peut paraître moins glorieux que l'éducation ou la culture, mais c'est tellement plus important pour les citoyens d'une ville ! Car ce sont des questions qui se règlent seulement au niveau de la ville, qui concernent tout le monde et qui touchent à la vie la plus quotidienne. J'oserais dire que de tous les adjoints, René Huel était le plus populaire, parce qu'il était le plus utile et parce qu'il ne cherchait pas à se rendre populaire.

A la terrible question que devrait se poser à lui-même tout homme politique : qu'as-tu fait de ta vie publique, qu'as-tu apporté aux autres ? René Huel pouvait répondre sans peine, après toutes ces années de bons et loyaux services. Il me semble aussi qu'il disposait d'une qualité que la politique ne confirme pas toujours : la fidélité. Je crois que ses amis politiques ont su trouver en lui un homme de confiance, au sens fort du terme. Nous aurons à coeur de rendre hommage à cet homme de coeur, samedi, à 10h00, en l'église Saint-Eloi.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bel hommage Emmanuel, un grand humaniste nous a quitté qui a su donné un sens à l'action publique au service des citoyens et de l'intérêt général ! Karim SAIDI