samedi 12 octobre 2013

L'union à petits pas



Bonne nouvelle pour la gauche saint-quentinoise : une première alliance vient d'être conclue, entre le PS et le MRC, en vue des élections municipales. C'est Laurent Elie, secrétaire départemental du parti chevènementiste, qui l'annonce dans L'Union d'aujourd'hui. Il y aura donc des représentants du MRC sur la liste, forcément en position éligible. Certes, le MRC n'est pas fortement présent sur Saint-Quentin. Mais il ne faut pas mégoter, ni bouder son plaisir : l'essentiel est que le PS ne soit pas seul, qu'il se trouve des alliés. L'inquiétude, mais je pense que l'expérience a servi de leçon, ce serait de rééditer avec ce parti ce qui s'est passé aux dernières élections municipales de 2008 : les défections successives de Freddy Grzeziczak et Antonio Ribeiro. Je ne suis pas superstitieux, je ne crois pas au "jamais deux sans trois".

L'union de la gauche avance, à petits pas, mais elle avance, et c'est ce qui importe. Le grand pas, ce serait de retrouver nos camarades communistes. Il semble que ce soit, là, mal parti, puisque le Courrier picard d'aujourd'hui annonce que le PCF dévoilera sa liste le 8 décembre. Il reste donc un peu moins de deux mois pour convaincre les communistes locaux qu'ils n'ont rien à gagner à faire une liste séparée, que la gauche a tout à y perdre dans une ville où la droite est puissante et l'extrême droite menaçante. D'autant qu'Olivier Tournay, tête de liste PCF, dit qu'il a du mal à boucler sa liste à cause de la parité. 45 noms à trouver, ce ne sera pas facile, ni chez les communistes, ni chez les socialistes (sauf à mettre n'importe qui, mais il faut espérer que la notoriété et la compétence seront des critères de sélection).

C'est que tout va aller maintenant assez vite, dans le calendrier des élections municipales. Le 3 novembre, nous connaîtrons les candidats socialistes pour figurer sur la liste municipale, et le 21 novembre, la section de Saint-Quentin se prononcera sur la composition de cette liste. A ce propos, il faut saluer les progrès de mon parti en matière de démocratie interne, de déontologie électorale et de respect des règles. J'ai connu une époque où les colistiers ne déposaient aucune déclaration écrite de candidature, où leur choix était laissé à la discrétion de la tête de liste, avec parfois d'amicales pressions qui faisaient que certains se retrouvaient sur une liste à l'insu de leur plein gré, pour reprendre la célèbre formule. Au PS, le temps de l'arbitraire est terminé, de la culture orale aussi, et c'est tant mieux : les colistiers ne le sont que parce qu'ils l'ont voulu et demandé, ce qui restaure la responsabilité politique individuelle. Il faut désormais envoyer un courrier à la fédération et à la direction nationale. On peut penser que ces précautions inédites éviteront les élus fantômes qu'on a hélas pu connaître à Saint-Quentin, ne siégeant plus une fois élus (un vrai scandale démocratique).

Nous aurons l'occasion, dans les prochaines semaines, de reparler de la liste qui se prépare. Les noms qui figureront seront déterminants pour la suite de la campagne et le succès final. On peut s'attendre à ce que les cadres de l'appareil, qui ont soutenu la candidature de Michel Garand, seront en bonne place, et c'est tout à fait normal. Mais je crois aussi que le PS doit s'ouvrir et se renouveler, ne pas en rester à des candidatures partisanes. Le vivier de recrutement est trop restreint et trop ancien pour qu'il soit véritablement fécond. Il faut aller voir ailleurs, faire bouger les lignes, dépasser les limites de notre propre camp. Bien sûr, cet élargissement ne se fera que dans un deuxième temps. Je reste très attaché à la suggestion que j'avais faite pendant la campagne interne de désignation de la tête de liste : 50% des places réservées à la société civile, c'est-à-dire à des Saint-Quentinoises et des Saint-Quentinois investis dans le tissu économique, syndical et associatif de la ville, pas engagés politiquement. Mais avant, il faut tout faire pour que se réalise l'union PS-PCF : c'est l'urgence du moment.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La politique n'est pas une chorégraphie , quand on sait que c'est à celui qui marchera le PLUS sur les pieds des autres pour se faire une place .... Votre discours d'évangéliste risque de paraitre bien idyllique et utopique surtout au yeux des ambitieux et de ceux ou celles dont les dents rayent les parquets des sales de conseils municipaux à longueur de séances ....

The Animal Union a dit…

Merci pour vos articles sur la campagne saint-quentinoise.

Cependant, vous savez toute l'importance qu'a aujourd'hui la communauté d'agglomération : est-ce que vous pourriez consacrer l'un ou l'autre de vos articles à la campagne des municipales dans les autres communes de la communauté d'agglo ?

Que se passe-t-il par exemple à Gauchy, à Harly, à Homblières et quatre à Grugies, pour ne prendre que les communes où il y a plus de 1000 habitants ?

On dirait que pour le PS comme pour vous, seule la ville de Saint-Quentin existe : c'est une terrible erreur !

Emmanuel Mousset a dit…

1- Je n'ai pas la même vision de la politique que vous et je ne suis pas évangéliste.

2- Je parle de ce que je connais, je suis un Saint-Quentinois qui parle de Saint-Quentin.

Oscar et Pilitte. a dit…

Anne Ferreira a perdu les élections législatives pour avoir cru que la circonscription de Saint-Quentin se limitait à Saint-Quentin.

Aux municipales, ce sera le même topo pour la gauche : Conquérir la municipalité de Saint-Quentin est clairement impossible, mais vous allez passer six mois à en rêver ; tandis que les mêmes efforts pourraient être déployés pour avoir plus de poids dans la communauté d'agglo, et donc dans les communes alentour.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Vous dites n'importe quoi : tous les politiques savent que la ville et l'agglo, ce n'est pas la même chose.

2- Pour peser dans l'agglo, il faut conquérir Saint-Quentin, et pas une autre commune.