Krako : l'expo

Michel Krakowski n'avait pas exposé depuis des années. Son retour, à la MCL de Gauchy, est donc un événement. Le plasticien, à qui l'on doit notamment le logo de la ville de Saint-Quentin, est l'un des artistes les plus réputés de notre "territoire" (pour parler comme Bertrand Samimi, sur MATELE). Le vernissage qui a eu lieu jeudi soir a regroupé de nombreux amis, dont Pomme et Luc Legrand. L'exposition s'intitule Suite après Suite : le fil conducteur, c'est la répétition, mais pas à l'identique. Ainsi ces objets de pitié, formant un véritable mur de la dévotion, ont été l'oeuvre la plus remarquée et la plus commentée jeudi soir (vignette 1). L'intention et le style ne sont pas sans rappeler un certain Josèf Karôm, maître-colleur de son état, exerçant son art du côté de Montpellier.

Krako, pour l'appeler comme les intimes et comme tout le monde, a repris les fameux portraits qui avaient enchanté le Palais de Fervaques il y a bien une quinzaine d'années (vignette 3). L'exposition lui a même donné l'occasion de terminer des oeuvres commencées vingt ou trente ans auparavant. Mais le temps ne compte ni pour l'artiste, ni pour le philosophe, qui évoluent chacun à leur façon dans l'éternité.

Krako maîtrise le pinceau mais pas la plume, selon ses propres aveux. Ca ne l'empêche pas d'aimer les bons mots, les formules incongrues qui font eux aussi l'objet d'une suite (vignette 2). Son maître en la matière, c'est Albert Mesley, dont je vous livre un échantillon, dédié à nos amis écologistes : "Pour mourir de mort naturelle, mangez bio !" Et pour mes camarades socialistes, cette définition de la fin du monde de gauche : c'est quand "les fortunes des nantis seront anéanties et les dettes des fauchés annulées".

Je ne vous ai pas encore parlé du meilleur, dont nous gratifie Michel Krakowski : ses compositions abstraites inspirées de Mondrian ou Malévitch. Mais chut ! je ne vous en dirai rien, l'art ne supporte que le silence. A vous d'aller à la MCL : Suite après Suite est visible jusqu'au 20 novembre.