mardi 7 mai 2013

Faire quelque chose



Ciné philo hier soir, avec le documentaire de Vincent Goubet, "Faire quelque chose", des témoignages édifiants d'anciens résistants, et une question qui vaut encore (surtout ?) pour aujourd'hui : pourquoi choisit-on de s'engager alors que tant d'autres ne font rien ? Le réalisateur s'est aussi interrogé sur la pertinence politique (selon lui certaine) du programme économique et social du CNR (conseil national de la résistance). Il n'a pas non plus caché la part obscure, les résistants autoproclamés de la dernière heure, les règlements de compte de l'épuration, le mépris de De Gaulle à l'égard de ses premiers compagnons (en tout cas ressenti comme tel par Serge Ravanel, récemment disparu). Pourquoi s'engager ? Tout simplement pour "faire quelque chose".

Au retour, sur France 2, le hasard m'a fait tomber sur un documentaire consacré à l'histoire du Front national, "Le diable de la République", très bien fait (mais d'une diffusion trop tardive : il y a pourtant utilité publique à voir ce genre de film). Le contraste était saisissant avec ce que j'avais vu juste avant au cinéma : la famille Le Pen, des opportunistes, des aventuriers, moitié escrocs moitié fachos, une honte pour la France quand ces salauds se réclament d'elle alors que des résistants lui ont donné leur vie.

Je comprends qu'on soit de droite, de gauche, d'extrême gauche, du centre, de nulle part ou d'ailleurs. Mais qu'on soit d'extrême droite, je ne le comprendrai jamais. Avant la Seconde guerre mondiale, à la rigueur : je suis prêt à admettre les circonstances atténuantes. Mais après Vichy, le nazisme et l'holocauste, on ne peut plus parler comme Le Pen, on ne peut plus penser comme lui. Et pourtant, des millions de Français sont fascinés par le fasciste et votent pour lui ou sa fille (ce qui pour moi revient au même). Il y a un mystère du vote Le Pen, comme il y a un mystère du mal.


En vignette : Vincent Goubet, au centre, Martine Davion à ses côtés, à la suite de la projection, alors que le débat se poursuit. Prochaine séance du ciné philo, le 03 juin : "Le premier homme", de Gianni Amelio, tiré du dernier roman inachevé d'Albert Camus, résistant de la pensée, lui. Nous commémorerons le centième anniversaire de la naissance de l'écrivain et philosophe.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

il n y a pas de bons et de mauvais extrêmes, l extrême gauche mène aussi inévitablement que l extrême droite au chaos et à la violence.
De droite ou de gauche les idées extrémistes mènent les individus à la haine de celui qui pense différemment.
politiciens d'extrême droite ou d'extrême gauche , tous ont mené leur pays à la dictature quand ils ont eu le pouvoir.
Le racisme est la caractéristique de l extrême droite , l'intolérance celle de l extrême gauche. les deux ont conduit aux massacres de centaines de milliers d'innocents.

Anonyme a dit…

100% d'accord avec le commentaire précédent ! il est étonnant qu'on assimile immédiatement le FN au nazisme, alors que l'extrême gauche et les collectivismes de type stalinien (il reste encore la Corée du N !), cela ne vient pas à l'esprit ...