mercredi 15 mai 2013

Le combat de l'intelligence



Hier soir, chez mes amis protestants, où je vais de temps en temps à l'invitation du pasteur, Marie-Pierre Van Den Bosshe, nous avons discuté du thème de la puissance, sous forme de café philo (mon lancement de débat en vignette 1). Qu'il s'agisse de la puissance de l'argent, de la puissance de feu ou de la superpuissance américaine, c'est une notion qui inquiète. Il y a même une puissance de la nature ! (volcan, tornade, tempête). Mais la puissance incontestable de la pensée ou de l'amour nous réconcilient avec ce concept, auquel Dieu n'échappe pas, puisqu'il est qualifié dans la Bible de Tout-Puissant. Quoique la puissance est peut-être une illusion, qui cache une fragilité : nous sommes comme nous sommes, à quoi bon vouloir être puissants ?

Cet après-midi, à Cambrai, j'ai retrouvé les étudiants de l'Université du Temps Libre, trois jours après notre sortie à Paris (voir billet de dimanche). Le sujet de ma conférence : la main (la trame de mon intervention en vignette 2), un peu évoqué dans mon billet d'hier. La démarche est intéressante : partir de quelque chose de non philosophique et en faire l'objet d'une réflexion philosophique, auquel chacun peut participer, qu'il peut enrichir de ses propres idées (précédemment, j'avais tenté l'expérience avec l'arbre et le feu, qui ont bien marché).

Dans un premier temps, j'ai fait ressortir les qualités d'intelligence de la main, qui est à la fois signe, langage et symbole. Puis, dans un deuxième temps, c'est la main contestable que j'ai abordée, celle de l'obscène, de l'illusionniste et du pick-pocket. Les mains propres sont une image de la moralité, que Charles Péguy condamne chez Kant lorsqu'il dit de celui-ci qu'il n'a pas de mains, ou bien Jean-Paul Sartre dans "Les mains sales", car pour s'engager, il faut, c'est bien connu, mettre les mains dans le cambouis. Les occurrences n'ont pas manqué, et les interventions ont été nombreuses, souvent passionnées ...

Demain soir, c'est à l'EPIDE de Saint-Quentin que j'interviendrai, à partir de la question : faut-il croire au hasard ? Chrétiens réformés, étudiants seniors, jeunes stagiaires "seconde chance", des publics très différents, un même combat, celui de l'intelligence : leur montrer qu'ensemble la réflexion peut nous faire progresser, en dépit des forces d'abêtissement, de démagogie et de vulgarité qui travaillent notre société. Franchement, je crois que, tous, ils en redemandent ... Un homme et une femme qui s'adonnent à la pensée, il n'y a rien de plus beau.

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