lundi 29 avril 2013

Remaniement



Il est beaucoup question ces temps-ci d'un possible remaniement gouvernemental. Les Français, paraît-il, le souhaiteraient. Pourquoi pas, mais s'il vous plaît, pas d'union nationale ! Cette expression est politiquement absurde (mettre un peu de gauche et un peu de droite ensemble, ça n'a pas de sens, ça ne débouche sur rien). C'est un déni de démocratie (il faut respecter le choix des Français, qui se sont donnés l'an dernier une ligne social-démocrate pour cinq ans). Le gouvernement d'union nationale n'a existé que dans de rares périodes, durant ou juste après des guerres : la crise économique, aussi grave soit-elle, ce n'est pas la guerre. L'union nationale, c'est un fantasme !

Si remaniement il devait y avoir (ce qui me semble peu probable), ce serait sous certaines conditions. D'abord, garder Jean-Marc Ayrault, un homme sage et solide, qui fait du bon boulot. Et puis, on ne va tout de même pas changer de Premier ministre au bout d'un an ! En revanche, réduire le nombre de ministres serait une bonne idée. Sur quel critère ? Très simple : il y a certains ministres dont les noms sont inconnus ou dont on ne sait pas ce qu'ils font. Ceux-là, on ne se rendra même pas compte de leur disparition ! Un ministre qui ne fait pas parler de lui (en bien évidemment) n'existe pas, et on n'a pas besoin de lui.

Il y a le cas des ministres qui ne sont pas complètement à l'aise dans l'équipe actuelle, parce qu'ils n'en partagent pas la ligne social-démocrate (Montebourg, Hamon, Duflot). Libre à eux, mais ils doivent prendre leurs responsabilités, en tirer les conséquences et partir. Car rester et critiquer, laisser entendre qu'une autre politique serait possible et souhaitable, ce n'est pas acceptable. A l'inverse, il y a de fortes personnalités socialistes qui sont actuellement en dehors du gouvernement et qui méritent tout à fait d'y entrer, car face à la difficulté, l'heure est au rassemblement de toutes les bonnes volontés : je pense bien sûr à Ségolène Royal, Martine Aubry et Bertrand Delanoë, les trois étant en phase avec la politique suivie.

Ceci dit, le gouvernement ne peut pas non plus rester socialo-socialiste, même avec une pincée écolo et un zeste de PRG : il lui faut s'élargir, pour conforter la majorité présidentielle de François Hollande. Faire appel à Jean-Luc Mélenchon ? Impossible, le leader du Front de gauche passe son temps à critiquer violemment la politique du gouvernement, ce n'est pas pour y faire son entrée ! Je ne vois qu'une seule nomination qui serait politiquement cohérente et qui aurait un impact électoral assez important : l'arrivée de François Bayrou à la tête d'un ministère. Le leader du MoDem a appelé à voter pour Hollande et il n'est pas très éloigné d'une politique social-démocrate. Le PS doit s'ouvrir au centre et pas sur sa gauche.

Mais un remaniement ne suffira pas : il faut aussi une reprise en main du parti socialiste, qui ne peut plus se comporter comme un parti d'opposition, qui doit assumer totalement son rôle de parti de gouvernement. Et pour ce faire, soutenir complètement le président de la République, seul et véritable patron.

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