jeudi 25 avril 2013

50 ans à droite



La gauche saint-quentinoise n'a parfois pas le moral, après 18 ans de règne de la droite, et des perspectives d'avenir pas toujours réjouissantes. J'aimerais la consoler un peu en montrant que ce n'est pas mieux ailleurs, relativiser la situation. Malgré les apparences, nous ne sommes pas dans un état d'exception. La preuve, c'est la comparaison avec la gauche de ma ville natale, Saint-Amand-Montrond, qui n'est pas en meilleure forme, qui est même en situation pire, puisque la droite est à la tête de la municipalité depuis 50 ans ! Au-delà des inévitables différences, les analogies sont troublantes, au nombre de cinq : un potentiel réel à gauche (Yann Galut est député socialiste), mais une gauche divisée sur la question des alliances (à Saint-Amand, c'est le MoDem qui pose problème), l'impact du scrutin municipal de 2008, le rôle de la presse dans le déroulement du conflit, l'absence de leader naturel.

Trois dates récentes sont à retenir : le 15 janvier, pleine page dans le Berry républicain sur une possible alliance PS-Verts-MoDem en vue de 2014, grande photo de quatre élus d'opposition, le socialiste Clément Bernard, l'écologiste Daniel Maizeret, le centriste Michel Mrozek et Gilbert Aubrun. Pourquoi cette stratégie ? Parce qu'en 2008, les listes de gauche et centriste arrivaient en tête, auraient pu battre l'UMP si elles s'étaient unies au second tour, ce qui ne s'est pas fait.

19 janvier : réplique, toujours dans la presse, en pleine page et grande photo, de quatre autres responsables de gauche, David Elis, du Parti de gauche, Françoise Winckler, conseillère municipale communiste, Jean-Claude Coffin (ancien conseiller régional et figure historique du PCF local) et Joël Bugogne. Ils reprochent à leurs camarades précédemment cités d'être déloyaux, secrets et rejettent catégoriquement toute alliance au centre.

04 mars : réunion de la section socialiste de Saint-Amand, qui décide de désigner dès maintenant sa tête de liste pour les prochaines élections municipales. Deux candidats sont en lice : Clément Bernard, l'élu municipal, et un militant inconnu, Alain Pouillou. A votre avis, qui l'a emporté ? L'inconnu, évidemment ! En politique, quand il y a conflit, on va chercher quelqu'un qu'on ne connaît pas, qui n'a pas encore eu le temps d'être impliqué, du moins publiquement, dans le conflit. Allez savoir : ça peut aussi marcher ! Ca me fait penser à la femme de ménage qui glisse la poussière sous le tapis. Dans la même veine, je ne sais plus qui disait qu'un problème trouvait toujours sa solution en restant au fond d'un tiroir. En l'occurrence, c'est Bernard qui est sous le tapis ou dans le tiroir ...

Dans ces conditions, la gauche saint-amandoise est mal partie pour battre la droite au printemps prochain. 50 ans d'UDR, de RPR et d'UMP, ça ne leur suffit donc pas ? A Saint-Quentin, nos 18 ans paraissent bien modestes et moins désespérants. Mais ne sommes-nous pas, nous aussi, à ce rythme, engagés pour 50 ans de droite ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le but n est pas de faire battre la droite à tout prix, on peut vivre parfaitement avec une municipalité de droite pendant 50 ans.
Dans une ville le citoyen veut simplement un bon gestionnaire.
on ne choisi pas une politique gouvernementale, juste un homme qui saura optimiser les ressources de la commune, veiller au bien être du citoyen au quotidien et éventuellement créer un peu d'emploi.
La couleur politique joue moins dans le vote d'un maire, que le charisme du candidat, sa popularité et la confiance qu'il inspire.