mardi 9 avril 2013

La première fois



Hier soir, bonne séance de ciné-philo, avec le film "Shifting the blame", en présence du jeune réalisateur allemand Lars-Gunnar Lotz (au micro, en vignette 1, et Robert Lefèvre, président du festival Ciné-Jeune de l'Aisne, à ses côtés). Passionnant débat (en traduction simultanée !) sur la faute, le remords et la rédemption.

Nos prochains rendez-vous : le 6 mai, le documentaire de Vincent Goubet, "Faire quelque chose", qui donne la parole à de grands Résistants, dont Stéphane Hessel, sa dernière apparition à l'écran. Nous aurons une fois de plus le privilège et l'honneur d'avoir le réalisateur parmi nous. Et puis, le 3 juin, le ciné-philo commémorera le centième anniversaire de la naissance d'Albert Camus (impossible que je l'ignore !), en projetant le film de Gianni Amelio, "Le premier homme", ultime roman, inachevé, de l'écrivain philosophe.

Ce soir, à Guise, j'ai animé un café philo sur un thème inédit, qui me tient depuis longtemps à coeur mais que je n'avais pas eu l'occasion de traiter : "La première fois" (vignette 2). Les questions n'ont pas manqué, comme toujours : pourquoi la première fois n'est-elle pas la seule fois ? La première fois est-elle précédée d'autres fois ? En quoi les fois suivantes sont-elles mieux ou moins bien que la première ? Peut-on oublier la première fois ? Quelles sont les premières fois dont on ne veut pas ? Quelle est la toute première des premières fois ? Quelle sera la dernière des premières fois ? etc.

J'ai eu à nouveau la confirmation qu'un thème abstrait (et les interrogations qu'il suscite) se prête aisément à la réflexion philosophique, c'est-à-dire générale et originale. Avec les thèmes d'actualité (genre le travail, la justice, ...), c'est la cata : les participants répètent les préjugés sociologiques et psychologiques qui traînent un peu partout, notamment dans les médias. Avec "la première fois", je n'ai pas été déçu : les questions ont été suffisamment déstabilisantes pour rendre les interventions créatives. Je me suis bien gardé de donner à la "première fois" un contenu concret (premier pas, premier baiser, premier travail, ...), pour ne pas orienter la pensée : c'était à chacun de librement s'en charger. Mon prochain café philo, c'est samedi, à Soissons, sur le thème : qu'est-ce qu'avoir raison ?

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