vendredi 14 septembre 2012

Une possible évolution



L'évènement n'a pas été beaucoup commenté : dans le cadre de la préparation du congrès du parti socialiste, l'aile gauche s'est brisée en deux, d'un côté Benoît Hamon ralliant le courant majoritaire (la motion Ayrault-Aubry), de l'autre Marie-Noëlle Lienemann présentant son propre texte, rejoint par le plus à gauche des socialistes, Gérard Filoche, un Mélenchon qui n'aurait pas quitté le PS. La raison de cette scission : l'obligation morale pour tout membre du gouvernement de soutenir la motion proche du président de la République, solidarité on ne peut plus normale. Hamon a suivi.

Mais je ne pense pas non plus que son choix soit de pure discipline (Benoît aurait tout aussi bien pu s'abstenir) : il n'a pas voulu idéologiquement se dissocier de François Hollande. Ce n'est pas étonnant : à la différence de Lienemann, Hamon n'est pas un produit historique de l'aile gauche, ce n'est pas sa maison d'origine. Sa décision peut paraître anodine pour un observateur extérieur ; dans les jeux internes du parti, elle est lourde de conséquences : une partie de l'aile gauche rallie la social-démocratie.

A Saint-Quentin, où c'est l'aile gauche qui dirige la section, les effets seront intéressants à observer et peut-être prometteurs : où iront les socialistes ? Vers l'aile gauche historique ou bien suivront-ils Benoît Hamon ? Anne Ferreira a été son mandataire dans la phase des contributions, le secrétaire de section a soutenu Lienemann (sachant que dans cette première période du congrès, les signatures multiples sont autorisées). Anne peut être tentée de rejoindre maintenant Lienemann, venue en réunion publique à Saint-Quentin. D'autant que le premier signataire de la motion de l'aile gauche, Emmanuel Maurel, jeune intellectuel poperéniste, était son assistant parlementaire.

Mon souhait évidemment, c'est qu'Anne Ferreira, à l'instar de Benoît Hamon, s'aligne sur les positions d'Ayrault-Aubry, c'est-à-dire de la majorité avec François Hollande. Si c'était finalement le cas, cet évènement qui peut paraître minuscule aurait de grandes conséquences pour la suite : la section sortirait de la ligne la plus radicale, assumerait alors la social-démocratie en cours. Il ne resterait plus qu'à changer de secrétaire de section puis rompre avec l'extrême gauche pour achever le travail, normaliser en quelque sorte la situation, retrouver une orientation plus conforme à la politique nationale.

Je ne dis pas bien sûr que c'est fait, mais qu'une possibilité s'ouvre, que le contexte favorise la conclusion d'une séquence entamée lors des dernières élections municipales, dans laquelle le PS se condamnait à l'échec en liant son sort à l'extrême gauche. Avec l'accession aux responsabilités gouvernementales, ce n'est plus tenable.

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