jeudi 6 septembre 2012

Je ne suis pas nord-coréen



Natif du Berry et Saint-Quentinois d'adoption, je tiens à dire que je ne suis pas nord-coréen. Pourquoi cette évidente précision ? Parce qu'il court le bruit, ces temps-ci, que mon parti serait comparable au régime de ce sinistre pays. Certains camarades le propagent, visant ainsi le mode de désignation du futur chef du PS. A côté, paraît-il, l'UMP et ses multiples candidatures pour la tête, ce serait la démocratie suisse ! Un peu fort de café : c'est quand même le PS qui a inventé en France le système des primaires ... Pas de leçon de démocratie, s'il vous plaît !

Je sais bien que ce qui est excessif est insignifiant et qu'il faudrait mieux laisser pisser le mérinos (encore lui ! Décidément, il a une vessie grosse comme une citerne !). Mais on dit aussi qu'à force de calomnier, il en reste toujours quelque chose. Autant alors riposter : la comparaison PS-Corée du Nord est forcément idiote, Aubry n'est pas Kim Il Sung et notre fonctionnement n'est pas dictatorial. Passons et venons-en à l'élection du premier secrétaire. La méthode a été adoptée à une très large majorité par l'ensemble des adhérents, dans le cadre de la rénovation du parti. A l'époque, tout le monde s'en félicitait. Plus maintenant ?

Avant, ça se passait comment ? On choisissait d'abord la ligne politique (en votant sur les motions) et ensuite seulement pour le premier secrétaire. Il y avait déconnection entre le projet et la personne, ce qui n'est jamais bon, ce qui laisse la porte ouverte aux manoeuvres et aux ambitions. Avec le nouveau système, les socialistes optent en même pour une ligne et pour une personne, le premier signataire de la motion. C'est beaucoup mieux, c'est politiquement plus clair, ça réduit considérablement les problèmes de personnes, qui sont le poison de la vie politique. Et ce nouveau mode de désignation n'est pas moins démocratique, pas plus nord-coréen que l'ancien !

Qu'est-ce qui coince aux yeux de certains ? Le fait que Ayrault et Aubry ayant choisi de s'allier, leur motion probablement ultra-majoritaire imposera immédiatement le nouveau patron du PS. Et alors ? Il est normal, il est même recommandé que des socialistes de même sensibilité, en l'occurrence social-démocrate, fassent alliance, surtout lorsqu'ils sont au pouvoir. Ca n'interdit pas à d'autres de se présenter, au titre d'autres motions, et de tenter leur chance.

Pour le moment, Harlem Désir et Cambadélis sont sur les rangs, et comme je l'ai déjà dit, ni l'un ni l'autre ne me font vraiment rêver : en période de gouvernement, il faut une personnalité forte et indépendante à la tête du parti. J'y verrais bien Ségolène : elle n'a plus rien à faire, elle s'ennuie, elle a surtout le charisme pour la fonction. Et puis, une fois qu'elle y sera, elle n'embêtera plus ses petits camarades. En politique, quand on veut se débarrasser de quelqu'un, on lui donne une place quelque part (sous l'empire romain, le poison était plus efficace, mais ce ne sont plus nos moeurs). Faute de Ségo, et puisque faire de la politique c'est choisir, je me rabats sur Camba, qui annonce aujourd'hui dans Le Monde son programme, qui me va. Et il n'est pas du tout nord-coréen lui non plus, quoique ancien lambertiste ...

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