mardi 4 septembre 2012

Le mot le plus con



Vous vous souvenez du film à succès "Le dîner de con" ? On invite à table un con qui fera la joie de la soirée. De la même façon, il faudrait décerner chaque semaine, dans la vie politique, le titre de mot le plus con. Comme pour le fameux dîner, ce n'est pas si difficile à trouver. Prenez par exemple cette semaine : le pompon, incontestablement, est détenu par Luc Chatel, qui a accusé de "pétainisme" Vincent Peillon parce que le ministre de l'Education a parlé de "redressement moral". On ne fait pas plus con comme reproche, quand on sait que Peillon défendait l'enseignement de la "morale laïque", contre laquelle le régime de Vichy s'est particulièrement acharné, condamnant l'école de la République et interdisant les organisations laïques !

Saint-Quentin pas plus qu'une autre ville n'est protégée de la connerie. Le titre est à prendre, chez nous aussi. Je le donne volontiers à un médecin de l'hôpital, anonyme, qui dans le Courrier picard a son explication quant aux comportements dépressifs constatés cet été dans son établissement : c'est parce que "l'arrivée de la gauche au pouvoir n'a pas entraîné l'amélioration qu'attendaient les gens". Celle-là, toubib, il fallait oser la faire ! C'est du même registre que Peillon Pétain ... Peut-être que le doc a sa carte de l'UMP bien rangée dans son portefeuille bien rempli, comme certains de ses collègues, ce qui apporterait un début d'explication, sans cependant rien justifier.

Il faut être schizo pour croire que la vie change en trois mois. Notre médecin travaillerait-il dans le service psychiatrique ? Et puis, "l'amélioration qu'attendaient les gens", elle est quand même là, quoi qu'il prétende (que son existence à lui n'ait pas changé, ça je veux bien le croire) : la hausse de l'allocation de rentrée scolaire, la baisse du prix des carburants, la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé tôt à travailler, la fin des suppressions systématiques de postes dans l'Education nationale et j'en oublie, le doc n'est sans doute pas d'accord mais il ne peut pas dire que c'est rien, que ça rend dépressif les gens !

La connerie n'épargne pas non plus mon entourage, qui devrait pourtant en être préservé à force de me fréquenter. Une amie, qui se dit de gauche et a voté Hollande, prend un malin plaisir à me faire remarquer que ses impôts ont augmenté de 400 euros, mais que ce n'est pas grave, que si c'était à refaire elle voterait encore Hollande. Vicieux, ce coup de pied de l'âne ! Et savez-vous quelle a été ma réaction (j'ai honte) ? Je me suis tu, je n'ai rien dit, j'ai laissé pisser le mérinos. La connerie m'accable tellement elle est lourde, jusqu'à me rendre à mon tour un peu con dans mes coupables silences.

Au fait, vous m'avez compris ? C'est que je crains de vous faire plus cons que vous n'êtes : les hausses d'impôts, Hollande n'y est strictement pour rien, la décision a été prise par Sarkozy.

Aucun commentaire: